Ce titre surréaliste, c’est celui (modifié depuis) d’un article du Point, qui en dit long sur la position très condescendante du chef de l’état face à la mobilisation de ce jeudi 29 janvier. Celui qui avait pour habitude de réagir dans la minute aux morsures de chiens dangereux semble avoir besoin de davantage de temps pour savoir quoi rétorquer à une France mécontente…
Le président Nicolas Sarkozy dira lundi s’il participe ou non, jeudi sur TF1 et France 2, à « une émission exclusivement consacrée à la crise économique, ses causes, et les solutions envisagées pour en sortir« . Ce rendez-vous, révélé samedi par Le Figaro , n’a toutefois pas été confirmé par l’Elysée. Outre les deux présentateurs vedettes du 20 heures, Laurence Ferrari et David Pujadas, le président serait interrogé par des journalistes économiques de RTL et France Inter, précise le quotidien.
« Le président s’est donné le week-end pour réfléchir« , affirme un conseiller de M. Sarkozy cité par le journal, qui reconnaît toutefois que la logique voudrait qu’il s’exprime « à chaud« , c’est-à-dire une semaine après la grève massive de jeudi dernier . C’est également le seul soir de la semaine où l’agenda officiel du président de la République ne mentionne aucune activité. Déjà, au soir de cette journée de mobilisation, le chef de l’Etat avait concédé que la crise économique suscite une « inquiétude légitime » et impose aux pouvoirs publics un « devoir d’écoute« , de « dialogue » et « une grande détermination à agir« .
Le président confirmait ainsi a volonté de maintenir le dialogue avec les syndicats, mais sans pour autant apporter la moindre concession à leurs revendications. « La France doit sortir plus forte de cette épreuve« , poursuivait Nicolas Sarkozy, en prenant soin de remercier « les agents du service public qui ont eu à coeur de faire fonctionner le service minimum« . Le locataire de l’Elysée devrait rencontrer courant février les partenaires sociaux « afin de convenir des réformes à conduire en 2009 et des méthodes pour les mener à bien« . Il n’est donc plus question de dire, comme le 5 juillet dernier devant des cadres et des militants de l’UMP : « Désormais, quand il y a une grève, personne ne s’en aperçoit« .
Illustration : Xavier Gorce