Le Sarkopithèque

LE SARKOPITHÈQUE A POUR BUT D’ARCHIVER PUIS DE RECOUPER LES INFORMATIONS ET RÉFLEXIONS RELATIVES AU CHEF DE L’ÉTAT, À SON GOUVERNEMENT ET À LEURS [MÉ]FAITS. Nicolas Sarkozy a été élu Président de la République le 6 Mai 2007, jour de la Sainte-Prudence. Voyons-y un signe, et non un hasard.

Nos papys font de la résistance 04.01.11

Sarkozy allait détruire les fondements et les fondamentaux du programme du Conseil National de la Résistance. Beaucoup l’ont dit, c’était écrit. Le 4 octobre 2007, dans le journal Challenges(1), en pleine période de décomplexitude, l’ancien numéro deux du Medef, Denis Kessler, se réjouissait de la politique de Nicolas Sarkozy, en étant limpide sur le pourquoi de sa joie : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! ».

À l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil National de la Résistance, adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944, treize résistants de la première heure avaient rédigé un appel aux jeunes générations. Devant le refus de la publication de ce texte par les médias dominants,  alternatives: images! l’avait alors mis en ligne et en image.

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Quelques années plus tard, le 4 novembre 2010, le documentaire de Gilles Perret Walter, Retour en Résistance, sort en salle. À travers l’histoire de Walter, ancien résistant, ancien déporté haut-savoyard et sur fond de politique actuelle, deux questions se posent tout au long du film : « Qu’avons-nous fait des idéaux du Conseil National de la Résistance ? » et « Résister se conjugue-t-il au présent ? ».

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BANDE ANNONCE :

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EXTRAIT : La pathétique visite de Nicolas Sarkozy sur le plateau des Glières.

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Sources : (1) Bakchich

 

Sarkozy, que faisait votre père pendant la Seconde Guerre Mondiale ? 02.08.09

Snut

Illustration : Snut

Ci-dessous, deux articles du Daily Mail/ Mail Online, relatifs à la décision de l’Exécutif français de ne pas inviter la Reine d’Angleterre à l’occasion des commémorations du 65ème anniversaire du Débarquement.

WHAT DID YOUR DAD DO IN THE WAR SARKOZY ? (Article de Peter Allen – 27 Mai 2009)

Sarkozy, que faisait VOTRE père pendant la Seconde Guerre Mondiale ?

Pour certains, il n’est pas impossible que les réticences du président Nicolas Sarkozy à inviter la Famille Royale du Royaume-Uni aux cérémonies du Débarquement proviennent du comportement peu glorieux de sa propre famille et de celle de sa femme Carla Bruni. (more…)

 

L’honteuse présence de Sarkozy aux obsèques d’Aimé Césaire 20.04.08

Nicolas Sarkozy n’est pas sans ignorer ce qu’Aimé Césaire pensait de son abjecte personne. C’était en décembre 2005. Aimé Césaire, député et maire honoraire de Fort-de-France, annonçait via un communiqué qu’il ne souhaitait pas recevoir Nicolas Sarkozy à l’occasion de la visite que le ministre de l’intérieur et président de l’UMP devait effectuer les jeudi 8 et vendredi 9 décembre, dans les Antilles.

Il expliquait cette décision par la pudique invocation de « raisons personnelles », précisant néanmoins : « Parce que, auteur du discours sur le colonialisme, je reste fidèle à ma doctrine et anticolonialiste résolu. Et ne saurais paraître me rallier à l’esprit et à la lettre de la loi du 23 février 2005 » sur la reconnaissance dans les programmes scolaires du « rôle positif de la présence française en outre-mer ». M. Césaire dénonçait ensuite un « piège dans lequel [il] ne tomber[a] pas ».

Par ailleurs, un collectif d’élus, de syndicats et d’une trentaine d’associations avait prévu de manifester contre cette visite en dénonçant les termes – « racaille » et « Kärcher » – que M. Sarkozy avait employés lors de la crise des banlieues.

Mais Nicolas Sarkozy n’a pas plus de respect pour les morts qu’il n’en a pour les vivants. Faisant fi des convictions profondes du chantre de la négritude, il a osé se rendre aux obsèques du « prototype de la dignité humaine », selon le mot d’André Breton.

Impuissante, et craignant toute forme de récupération politique, la famille du défunt a cependant refusé que Nicolas Sarkozy prononce un discours lors de la cérémonie, qui devait consister en un hommage culturel, avec la lecture de plusieurs textes du poète.

Source : Archives du Monde I Le Monde

 

Sarkozy, un historien approximatif 06.04.08

« Ce qu’il y a d’effarant dans le livre de Sarkozy ».

« Il y a le plagiat, la bourde, et le plagiat de la bourde. Ou le mimétisme… Mais pas seulement » juge Adrien le Bihan, auteur de la Fourberie de Clisthène procès du biographe élyséen de Georges Mandel. L’écrivain analyse, pour la première fois, la biographie de Mandel écrite par Nicolas Sarkozy, lorsqu’il était ministre du budget en 1994. Il relève plusieurs erreurs historiques et « l’effacement troublant » par Sarkozy des contacts du général de Gaulle avec Mandel.

Le Contre-journal (Karl Laske). Vous venez de publier La Fourberie de Clisthène, procès du biographe élyséen de Georges Mandel, pour être clair vous parlez de « Georges Mandel, le moine de la politique » écrit par Nicolas Sarkozy, pourquoi la fourberie de Clisthène ?

Adrien Le Bihan. Parce qu’il m’a semblé que ce livre était fourbe. Pour aller au point qui m’a retenu le plus longtemps, Sarkozy en écrivant cette biographie se débarrasse du Général de Gaulle, or comme nous savons que de loin, et très indirectement, il lui doit quand même beaucoup, cela m’a paru une fourberie.

Le Contre-journal. Pourquoi Clisthène ?

Adrien Le Bihan. J’ai découvert ce personnage dans Le trait empoisonné, où Pierre Vidal-Naquet répond à Thierry Wolton qui répandait la rumeur que Jean Moulin avait été un agent soviétique. Vidal-Naquet en vient à évoquer les processus d’héroïsation et d’anti-héroïsation des personnages dans l’antiquité. Il rapporte qu’un Clisthène, grand père du réformateur athénien du même nom, avait voulu chasser de sa cité les reliques d’un personnage qui lui déplaisait. La Pythie le lui interdisant, il leur juxtaposa les reliques d’un autre. Je me suis dit : tiens c’est comme Sarkozy dans sa biographie de Mandel, il n’attaque jamais De Gaulle, mais simplement, il ne le mentionne quasiment jamais, du moins à partir de l’Occupation, il le fait passer à la trappe et tous les hommages sont dirigés vers un autre personnage qui est Mandel. (more…)

 

Shoah : Dire d’abord, réfléchir ensuite 18.02.08

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Après la polémique suscitée par l’annonce de Nicolas Sarkozy, l’Elysée et Xavier Darcos avaient semblé reculer un peu, n’excluant finalement pas le principe que le travail de mémoire soit confié à une classe entière plutôt qu’à un seul enfant. Après le choc de l’annonce, vient aujourd’hui la réflexion autour du problème. Où l’art de faire les choses dans le désordre…

Simone Veil, qui s’était élevée contre l’initiative de Nicolas Sarkozy de confier à chaque élève de CM2 la mémoire d’un des 11.000 enfants français victime de la Shoah, a accepté de participer à la mission mise en place par le ministre de l’Education pour réfléchir aux modalités d’application de cette proposition controversée, a-t-on appris lundi soir auprès de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

La directrice générale de la Fondation, Anne-Marie Revcolevschi, a précisé à l’Associated Press qu’elle-même et Mme Veil participeraient aux travaux de cette commission « qui doit être mise en place la semaine prochaine » et dont les contours ne sont pas encore connus. Associated Press

 

Sarkozy et la Shoah : analyse d’une manipulation

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Au-delà du tollé, totalement justifié, provoqué par la déclaration de Sarkozy sur la charge aux élèves de CM2 de perpétuer la mémoire des enfants juifs assassinés pendant la Shoah, il est nécessaire de tenter de comprendre les raisons de cette étrange proposition, qui en effet « glace le sang » comme l’a dit Simone Veil.

Il y a bien sûr la recherche d’annonces spectaculaires et « émouvantes » selon l’expression de Sarkozy, particulièrement dans le contexte de la réunion du CRIF et au lendemain du dérapage de son épouse comparant un article du Nouvel Observateur à la dénonciation des Juifs sous Vichy.

Mais au-delà de cette agitation à visée médiatique, les trois éléments de fond qui peuvent expliquer la succession de dérapages du chef de l’Etat sont :

1) Son refus de la « repentance » politique concernant la participation des autorités françaises à la déportation le conduit à se placer par substitution sur le terrain plus avantageux de l’émotion. C’était déjà le cas pour la lecture de la lettre de Guy Moquet. Le refoulement de la responsabilité politique et de la simple reconnaissance de la vérité historique débouche ainsi sur la « responsabilisation » morale d’enfants de 10 ans.

2) Sa légèreté d’analyse sur ce fut le nazisme, apocalypse ultra-réactionnaire et exterminatrice assimilé à une « folie »,
doublé d’un mépris affiché pour l’effort de compréhension de l’antisémitisme. Sarkozy a ainsi jugé que les recherches sur les différentes variantes idéologiques de l’antisémitisme « aboutissent parfois à le banaliser ».

3) Sa remise en cause constante de la laïcité de l’Etat et une orientation délibérément communautariste.

Sur le refus de la repentance, il faut se référer au fameux discours de Sarkozy à Nice le 30 mars 2007, en plein durcissement de la campagne électorale présidentielle, quelques jours après les incidents de la Gare du Nord : « Je veux redonner à tous les Français la fierté d’être Français. Je veux leur dire qu’ils auront à choisir entre ceux qui assument toute l’Histoire de France et les adeptes de la repentance qui veulent ressusciter les haines du passé en exigeant des fils qu’ils expient les fautes supposées de leur père et de leurs aïeux. Je suis de ceux qui pensent que la France n’a pas à rougir de son histoire. Elle n’a pas commis de génocide. Elle n’a pas inventé la solution finale. Elle a inventé les droits de l’Homme et elle est le pays du monde qui s’est le plus battu pour la liberté… Je veux dire que dans les colonies, tous les colons n’étaient pas des exploiteurs… Je veux dire aux Français que le 22 avril et le 6 mai, ils auront à choisir entre ceux qui sont attachés à l’identité nationale et qui veulent la défendre et ceux qui pensent que la France a si peu d’existence qu’elle n’a même pas d’identité… »

Si Sarkozy voulait réellement s’attacher à défendre la mémoire de la Shoah en France, il commencerait par désavouer et retirer ce discours qui refusait explicitement de reconnaître une quelconque responsabilité des autorités françaises (et non des Français individuellement) dans la mise en œuvre de la déportation.

Ce refus est d’autant plus choquant que dans le cas des enfants ce sont les dirigeants de l’Etat français qui ont demandé aux autorités nazies de les déporter. En mai 1942, Laval ordonne à la police française d’arrêter les juifs de France afin de les déporter. Alors même que les Allemands ne demandaient pas l’inclusion des enfants de moins de 16 ans dans les convois, il insiste pour les ajouter aux trains de déportation. Sollicité de revenir sur cette décision, notamment par le pasteur Boegner, chef des protestants de France, il refuse et répond : « Pas un seul de ces enfants ne doit rester en France. »

Ce sont les gendarmes et les policiers français qui ont raflé les enfants juifs. D’ailleurs dans le discours au CRIF, Sarkozy accumule les contradictions sur ce point ; il commence par déclarer « À l’heure où s’abattaient en Europe les idéologies les plus criminelles, c’est un fait que la République d’alors vous a trahis… » puis quelques phrases plus loin « Même en 1940, quand Vichy édictait l’immonde statut des Juifs, vous saviez que la République n’était pas dans ce crime et que la France éternelle était plus grande que sa faute du moment… »
Cette confusion contraste avec la clarté de la position officielle du discours présidentiel de 1995 :
« Ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été, chacun le sait, secondée par des Français, secondée par l’État français. La France, patrie des Lumières, patrie des Droits de l’homme, terre d’accueil, terre d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable… »

Dans l’esprit de Sarkozy, le nazisme est cantonné au « mystère allemand ». Dans son fameux dialogue philosophique avec Michel Onfray (paru dans Philosophie- Magazine n° 8 de mars 2007), il insiste :
« Qu’un grand peuple démocratique participe par son vote à la folie nazie, c’est une énigme. Il y a beaucoup de nations à travers le monde qui traversent des crises sociales, monétaires, politiques, et qui n’inventent pas la solution finale ni ne décrètent l’extermination d’une race. Mieux vaut admettre qu’il y a là une part de mystère irréductible plutôt que de rechercher des causes rationnelles. »
Dans son discours au CRIF, Sarkozy a même explicitement rendu hommage à la « repentance », en l’occurrence celle de l’allemand Willy Brandt s’agenouillant devant le monument du Ghetto de Varsovie. Notons que Willy Brandt qui a été déchu de sa nationalité allemande par le régime nazi dès 1938 et ne s’est pas extrait pour autant de la nécessité d’un
retour authentique sur la mémoire.
La repentance est donc pour Sarkozy une bonne démarche mais à usage exclusivement allemand. Le nazisme est pour lui, de manière répétée, placé au même plan que le communisme et constitue une « folie » uniquement germanique due à « la redoutable absence de l’idée de Dieu… » (discours au CRIF).

A cette confusion à visée nationaliste, s’ajoute une imposture répétée dans laquelle Sarkozy et ses proches exploitent le sort des Juifs dans des comparaisons choquantes.

C’est Sarkozy lui-même qui pour défendre la « dépénalisation du droit des affaires » le 30 août dernier devant le Medef, a recours à la formule suivante : « A quoi sert-il d’expliquer à nos enfants que Vichy, la collaboration, c’est une page sombre de notre histoire, et de tolérer des contrôles fiscaux sur une dénonciation anonyme, ou des enquêtes sur une dénonciation anonyme ? »

C’est Madame Sarkozy-Bruni déjà citée (voir plus haut). C’est aujourd’hui même le ministre Karoutchi qui, dans le 4eme arrondissement à deux pas du Mémorial de la Shoah compare les critiques envers Sarkozy à du « fascisme rampant » et évoque la mémoire de jean Zay « mi-juif, mi-protestant » attaqué par la presse de Vichy puis assassiné par la Milice en 1944.

Ces gens sont dangereux ; on ne peut pas laisser Sarkozy continuer à manipuler la Shoah et à tenter de dicter le contenu de l’Histoire.

Source : Mémorial98 (memorial98@noos.fr)

 

Shoah : l’idée « insoutenable » 16.02.08

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Hier : tous les enfants devront écouter la lecture de la lettre de Guy Môquet à sa mère.
Aujourd’hui : tous les enfants devront prendre en charge la mémoire d’un enfant (français) victime de la Shoah.
Et demain ? Lèveront-ils le drapeau ? Devront-ils chanter-ils « Vois sur ton chemin, gamins oubliés égarés…? »

Nicolas Sarkozy a une drôle d’approche de la politique éducative. Il décide que les enfants, tous les enfants, feront ceci ou cela. C’est le fait du prince : des mesures normatives, sans aucune réflexion ni concertation. Ainsi, il décide de confier la mémoire d’enfants de la Shoah à des élèves de CM2 : des enfants de 10 ou 11 ans. Il fait cette annonce, qui concerne une question universelle, devant le Crif, qui représente les juifs « communautaires » . Ce faisant, il prend le risque de provoquer des effets de rejet, l’inverse de ce qu’il recherche.

Ensuite, il se place ouvertement sur le registre de l’émotion :

« Rien n’est plus émouvant pour un enfant que l’histoire d’un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui. »

Sait-il que les instituteurs parlent déjà du génocide des juifs à leurs élèves ? Certes, ils ne leur demandent pas de parrainer un mort. Ils se bornent à leur apprendre ce qui s’est passé il y a plus de soixante ans.

Avec tact, ils leur dévoilent l’horreur des horreurs: la solution finale. Ils font leur métier, ils font de l’histoire. Ils prennent, pour cela, le temps qu’il faut.

Nicolas Sarkozy, lui, bouge sans cesse, fait des coups, lance à la va-vite des pétards et des fusées. Au mieux, ceux-ci ne dureront que le temps d’une rentrée. Éditorial de Pascal Riché (Rue 89)

De toutes les réactions hostiles, négatives ou simplement réticentes à la proposition de Nicolas Sarkozy concernant les enfants et la Shoah, il en est une, remarquable par sa violence, qui sort du rang : celle de Simone Veil, ancienne déportée à l’âge de 16 ans, proche du Président et qui était assise à sa droite au dîner du Crif mardi soir.

Elle a jugé que la proposition de Nicolas Sarkozy était « inimaginable, dramatique, injuste ».

Sur L’Express.fr, l’ancienne ministre, dont le ralliement à Nicolas Sarkozy avait été un des temps forts de la campagne présidentielle, raconte que son sang « s’est glacé » en entendant le président de la République proposer que chaque élève de CM2 en France adopte un enfant victime de la Shoah.

« C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste. On ne peut pas infliger cela à des petits de 10 ans ! On ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter. Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd’hui encore, nous essayons d’épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs, beaucoup d’enseignants parlent – très bien – de ces sujets à l’école. »

L’ancienne ministre redoute également que cette idée puisse attiser les antagonismes religieux en France :

« Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d’incarner le souvenir d’un petit juif ? »

Cette réaction remarquable s’ajoute au concert de protestations qui a accompagné dans tous les milieux cette proposition surprise de Nicolas Sarkozy. Seules quelques voix se sont exprimées en faveur de la proposition présidentielle, parmi lesquelles celle de François Hollande, le premier secrétaire du PS, et celle de Marek Halter, qui l’a qualifiée d’« initiative formidable ».

La sortie de Simone Veil permet, surtout, de s’interroger, une nouvelle fois, sur la manière de procéder du chef de l’État : comment a-t-il pu lancer une telle idée sans consulter cette femme dont l’histoire personnelle et le positionnement politique en font l’interlocuteur idéal avant de lâcher en pâture à l’opinion une bombe pareille ? Sauf à considérer que les idées de ses conseillers de l’Elysée sont au-dessus de toute contestation.

Quoi qu’il en soit, le jugement sans appel de Simone Veil risque fort de peser suffisamment lourd pour condamner cette initiative présidentielle à finir dans la poubelle, déjà passablement remplie, des fausses bonnes idées de Nicolas Sarkozy.

Article de Pierre Haski Rue89

CE QU’ILS EN PENSENT :

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Richard Prasquier : « J’ai toujours dit que j’étais nuancé vis-à-vis de cette décision du président de la République », a-t-il souligné sur RTL. Elle « part d’une très très belle idée qui est de mettre en regard un enfant avec un autre enfant. Et on sait que pour influencer un enfant, il n’y a rien d’autre que les histoires d’enfants qui sont efficaces ». « En revanche, s’il s’agit d’en faire uniquement un projet de mémoire, là, j’ai des réticences, car il y a un risque dans la mémoire », elle « peut entraîner une responsabilité pour l’enfant, responsabilité injuste » et « trop lourde à porter », a observé Richard Prasquier. « C’est une très belle initiative mais sur laquelle il faut prendre (…) beaucoup de précautions ». Le président du CRIF a cependant estimé que c’était un « projet d’éducation » à la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, et l’exclusion. « Je pense que c’est en réalité le fond du projet », a-t-il dit, notant que le « travail d’identification » pouvait s’effectuer « au niveau d’une classe » et « s’accompagner d’un travail d’histoire », de « réflexion ». Il s’agit « d’utiliser le passé pour l’avenir », a-t-il remarqué, jugeant qu’il fallait « faire confiance à l’Éducation nationale ». (1)

Sources : (1) Associated Press

 

Carla Sarkozy Bruni Dérape À Propos Des Juifs Et De La Shoah 13.02.08

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La très sérieuse association Mémorial 98, qui combat contre le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l’affaire Dreyfus. Peu encline à s’épancher sur l’actualité matrimoniale du chef de l’état, elle en a pourtant été contrainte, devant les propos de la toute nouvelle Première Dame de France.

Encore une banalisation de la persécution des juifs.

Interrogée par l’Express de cette semaine sur la plainte déposée par Nicolas Sarkozy contre le site Internet du Nouvel Obs – qu’il accuse de « faux », Mme Bruni Sarkozy déclare : « La plainte justifiée de mon mari n’est pas contre un organe de presse, bien sûr, mais contre les « nouveaux moyens de désinformation ». Internet peut être la pire et la meilleure des choses. A travers son site Internet, Le Nouvel Observateur a fait son entrée dans la presse people. Si ce genre de sites avait existé pendant la guerre, qu’en aurait-il été des dénonciations de juifs ?… »
Cette déclaration pourrait n’être qu’une démonstration de narcissisme exacerbé ou une manifestation de l’absence totale du sens de la mesure ainsi qu’un signe de la confusion des esprits car elle ne provoque aucun réaction du journaliste qui réalise l’interview.

Mais il se trouve que Nicolas Sarkozy a commis il y a quelques mois un dérapage semblable, tendant à banaliser la délation envers les juifs sous le régime de Vichy, comparée et assimilée à la dénonciation de délits fiscaux.

Pour défendre la « dépénalisation du droit des affaires » (terme pudique pour l’impunité garantie aux patrons, mêmes voyous) lors de l’université d’été du Medef le 30 août dernier, il avait utilisé la formule suivante :
« A quoi sert-il d’expliquer à nos enfants que Vichy, la collaboration, c’est une page sombre de notre histoire, et de tolérer des contrôles fiscaux sur une dénonciation anonyme, ou des enquêtes sur une dénonciation anonyme ? ». Il avait été applaudi frénétiquement par son auditoire, ravi de cette scabreuse comparaison. (Voir notre article précédent Sarkozy révise l’histoire de Vichy : nouveau dérapage)

Mémorial 98.

 

Nicolas Sarkozy, c’est « Badinguet » ou « Foutriquet » ? 13.11.07

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Une comparaison en vogue fait de Nicolas Sarkozy la projection de Napoléon III, cet autocrate populiste dans le sillage duquel prospéra une bourgeoisie financière avide et qui, par orgueil et bêtise, précipita en 1870 le pays dans le désastre militaire de Sedan. Passons sur le décalage historique : l’appétit d’enrichissement d’une nouvelle classe possédante, avec Guizot en gourou des marchés, est plus à mettre au compte de la Monarchie de Juillet que du Second Empire. En fait, le livre que Georges Valance vient de consacrer à Adolphe Thiers (1) suggère moins d’analogies avec « Badinguet », le surnom de l’empereur, qu’avec « Foutriquet », le sobriquet attribué par les Communards à l’objet de cette captivante biographie.

La figure de Nicolas Sarkozy, 23e président de la République, souvent se superpose dans l’esprit du lecteur à celle du deuxième que fut Adolphe Thiers. Mêmes origines socialement déclassées à cause d’un père défaillant, semblable désir de revanche pour s’imposer aux élites de son temps, commune inclination à la jouissance sans complexes des avantages que procurent l’argent, leurs petites tailles respectives, leurs dandinements nerveux partagés, ne décourageant pas non plus les télescopages d’images. Et quand Henri Heine écrit de Thiers que « par sa familiarité avec des chevaliers d’industrie sans convictions, il s’est lui-même attiré tous les bruits malicieux qui rongent sa réputation« , on se dit que le grand écrivain allemand voit loin. La Revue des deux mondes pourrait republier à l’identique l’article qui décrit Thiers de la sorte : « il se flatte, il se mire, tout part de sa personne, tout y revient aboutir. » (more…)

 

Sarkozy, le [Soft]Nationaliste 02.11.07

https://i0.wp.com/img291.imageshack.us/img291/427/lepenumpsarkozywx9.jpg© Cabu

Gérard Noiriel (historien*), à propos du nationalisme selon Nicolas Sarkozy :

« Quand on regarde ses discours, on peut pointer des critères qui nous permettent de parler de nationalisme au sens classique du terme. Le nationalisme, si on prend le sens du dictionnaire, c’est une exaltation de l’identité nationale – c’est à dire du « nous » national – par opposition aux étrangers. Et cette opposition entre « eux » et « nous », on la retrouve dans ses discours de manière tout à fait évidente, et illustrée par l’exemple de l’immigration.

Le deuxième élément qu’on peut pointer, c’est l’une des références – parmi les nombreuses références historiques faites par le candidat – une qui me parait entièrement fondée. C’est la référence à Maurice Barrès. Maurice Barrès est un écrivain qui a été le chef de file du courant anti-dreyfusard, qui affirmait lors du procès de Dreyfus qu’il était persuadé que Dreyfus était coupable en raison de sa race . Quand on se réfère à Maurice Barrès comme l’un des inspirateurs de sa pensée, il faut au moins avoir le courage d’assumer cette affiliation !

Barrès se définissait, lui, comme nationaliste. C’est le père fondateur du nationalisme français. Il se référait à la fois à Jeanne d’Arc et à la Commune de Paris, vous avez ces références droite gauche. Tous ces éléments qui ont été repris à un moment ou un autre dans les discours de Nicolas Sarkozy, sont effectivement empruntés au nationalisme barrésien . Et je dis que c’est un « nationalisme-soft » parce que ce nationalisme aujourd’hui n’a plus les implications qu’il a eu dans le passé.

Barrès a été élu député en 1893 sur la base d’un programme qui était « Non aux Étrangers », uniquement centré sur l’expulsion des étrangers. Dans la définition de l’identité nationale, et l’opposition à l’immigration, on retrouve une constante dans l’histoire contemporaine de la France, et c’est cela qui nous semble extrêmement inquiétant. »

[*Lors de la création du ministère de l’Immigration ET de l’Identité Nationale, il avait – avec d’autres historiens et chercheurs – démissionné de son poste à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration (CNHI)♥Là-bas si j’y Suis, France Inter, le 10/10/07]

 

Lucie Aubrac privée d’école 31.10.07

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Sarkozy a inauguré, le 5 octobre, un nouveau collège à Issy-Les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Enseignants et parents souhaitaient le baptiser du nom de Lucie Aubrac, résistante décédée à Issy. Le Conseil Général a tranché : ni Aubrac ni Guy Môquet, ce sera Georges Mandel, autre résistant, dont Sarko à écrit une bio. Ajoutons que Luie Aubrac s’était mobilisée pour les sans-papiers. L’ouverture a des limites.

Article paru dans le Canard Enchaîné du Mercredi 24 Octobre 2007.

 

Sarkozy et Guy Môquet : La rupture

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Nicolas Sarkozy a donc séché, le 22 octobre, la lecture de la lettre de Guy Môquet. Prétexte invoqué : un emploi du temps trop chargé (il partait pour le Maroc à 15 heures). À l’origine, pourtant, il devait se rendre au lycée Carnot, à Paris, mais, certains profs de cet établissement ayant dénoncé la « récupération politique » de l’Élysée, il a finalement renoncé à son déplacement. SuperSarko avait peur d’être chahuté.

Au milieu de la semaine dernière, des conseillers de Sarko ont été priés de préparer un autre parachutage de leur patron. Ils ont choisi le lycée Filbert, de Chartres, où les enseignants paraissaient beaucoup mieux disposés. Las, l’Élysée a reculé, au dernier moment, craignant, là encore, des manifestations hostiles après les déclarations un peu raides d’Henri Guaino, le 18 octobre, sur RTL, accusant les enseignants récalcitrants d’avoir « une attitude purement politicienne ».

L’année prochaine, l’opération Guy Môquet ne devrait pas être reconduite. le Ministère de l’Éducation réfléchit à une opération plus pédagogique autour du thème de la résistance. Tout ça pour ça !

Article paru dans Le Canard Enchaîné du Mercredi 24 Octobre 2007.

 

Guy Môquet n’est pas mort 24.10.07

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Libération – Rebonds – lundi 22 octobre 2007

Môquet n’est pas mort, je l’ai rencontré.

Par Aline Louangvannasy professeure de philosophie au lycée Rive-Gauche de Toulouse
et secrétaire régionale de la CGT Educ’action Midi-Pyrénées.

Aujourd’hui, le président d’une grande démocratie ira dans un lycée lire la lettre d’adieu d’un jeune condamné à mort, Guy Môquet. Cette lettre l’a, selon ses dires, beaucoup ému. Mais Guy Môquet n’est pas mort, je l’ai rencontré.

Il s’appelle Armen. Armen a 7 ans. Le 25 septembre 2007, le cartable sur le dos, il traversait la cour de son école de Montauban. Il était encadré par deux policiers en uniforme et en armes.

Les parents d’Armen sont étrangers. Le mercredi 10 octobre 2007, Armen a été placé en centre de rétention. Dans un premier temps, le juge des libertés avait prononcé sa remise en liberté, car il ne semble pas que dans notre beau pays les enfants aient leur place en prison. Mais le tribunal de Toulouse a fait appel, et le juge des libertés, le bien mal nommé, a donc émis un nouveau jugement : Armen restera en détention. (more…)

 

La lettre de Guy Môquet analysée par un psychiatre 22.10.07

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Le Monde du 19.10.07

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En tant que responsable du pôle aquitain de l’adolescent au CHU de Bordeaux, que pensez-vous des réactions que pourrait susciter la lettre de Guy Môquet auprès de lycéens ?

En lisant la lettre de Guy Môquet, j’ai été frappé par ses similitudes avec les lettres d’adieu de jeunes qui veulent se suicider ou qui l’ont fait. Aujourd’hui, un adolescent qui voudrait en finir n’écrirait pas autre chose que ce qu’a écrit Guy Môquet.
J’ai moi-même étudié plus de 500 lettres d’adieu de jeunes suicidants ou suicidés. Ils écrivent des lettres extrêmement pathétiques, qui sont rarement accusatrices, contrairement aux lettres d’adultes. Les adolescents essaient d’atténuer la violence de leurs actes. Ils sont conscients de la souffrance qu’ils vont infliger à leurs proches et ils redoublent de mots tendres à leur égard. Ils peuvent très bien utiliser les expressions de Guy Môquet comme « Ma petite maman chérie », demander, comme lui, qu’on embrasse le petit frère, qu’on donne tel objet à telle personne.
C’est pourquoi, ce qui me paraît essentiel, vu la teneur de ce courrier bouleversant, c’est de le restituer impérativement dans son contexte. Il ne faut surtout pas le livrer comme cela sans développer les circonstances qui ont conduit à la mort de ce jeune homme de 17 ans et demi auquel peuvent s’identifier de jeunes lycéens. (more…)

 

Il faut sauver le soldat Guy Môquet des griffes de Sarkozy ! 15.10.07

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Article réactualisé le 15/10/07.

Guy Môquet est recyclable © http://timeodanaosetdonaferentes.over-blog.com/

Lors de son point presse hebdomadaire du lundi 15 octobre 2007, le porte-parole de l’Elysée, David Martinon, a rappelé qu’une circulaire a été publiée fin août pour organiser cette « journée de commémoration Guy Môquet du 22 octobre ». « La lettre de Guy Môquet sera lue à tous les lycéens de France au côté d’autres textes de jeunes résistants français », a-t-il poursuivi, y voyant « un exercice pédagogique très important ».
« C’est un choix fondamental, il s’agit d’histoire de notre pays et même au-delà, il s’agit d’histoire universelle », a-t-il insisté. « Il est donc très important de mettre l’accent sur cette commémoration ».
La circulaire « laisse une liberté totale aux enseignants et aux chefs d’établissement d’organiser la journée comme ils l’entendent, mais effectivement cette lecture est obligatoire, au même titre qu’il est obligatoire pour un enseignant d’enseigner le programme qui lui est fourni pour sa classe », a-t-il affirmé. « Mais évidemment on n’est pas dans une logique de sanction », a-t-il jugé utile de préciser.

Peut-on donc espérer que les enseignants récalcitrants n’iront pas au tribunal ?

[Sources : Afp – Lundi 15 octobre, 12h59]

Communiqué du Mouvement des indigènes de la République :

La dernière lettre de Guy Môquet, résistant communiste de 17 ans, fusillé par les nazis après avoir été livré par la police française, sera lue aux lycéens le 22 octobre prochain. Afin, dit-on, de réveiller le patriotisme des jeunes.

Plutôt que de proposer une refonte de l’enseignement de l’histoire destinée à ouvrir l’horizon des jeunes sur le monde, à rompre avec les versions tronquées qui présentent la France comme la « lumière » de l’humanité, une nation qui aurait existé depuis la nuit des temps, glorieuse et héroïque, occultant au passage les crimes de l’esclavage et de la colonisation et, bien sûr, l’histoire des autres peuples, cette cérémonie s’inscrit dans le cadre d’une politique nationaliste et raciste.

En rendant hommage au jeune Guy Moquêt, mort pour la France, Nicolas Sarkozy cherche à réaliser une « Union Sacrée », chauvine, et à faire oublier qu’aujourd’hui ce sont les morts par la France qui sont absent des programmes scolaires. C’est d’autant plus scandaleux qu’au mois d’avril un arrêté visant à la refonte des programmes scolaires en primaire a rétrogradé la place accordée à l’esclavage dans les manuels.

Le patriotisme que veut promouvoir Nicolas Sarkozy en inculquant aux lycéens la « fierté d’être français » est le complément des multiples mesures destinées à stigmatiser l’immigration postcoloniale et les jeunes des quartiers populaires, la « racaille » qu’il présente comme une menace pour l’« identité de la France ».

Le Mouvement des indigènes de la République appelle les enseignants et les lycéens à contester ce qui représente un deuxième assassinat de Guy Môquet et à manifester leur refus d’une transformation de l’Ecole en lieu de propagande chauvine et raciste. Nous proposons que le 22 octobre 2007 soit lue et discutée en classe la lettre (ci-dessous), où Franz Fanon, ce psychiatre antillais anticolonialiste, présente sa démission de l’hôpital de Blida, en Algérie, avant de s’engager dans la lutte de libération nationale du peuple algérien.

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Un triste anniversaire : le 17 octobre 1961 14.10.07

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https://i0.wp.com/archquo.nouvelobs.com/photos/2001/10/20011016.OBS5306.jpg Une des victimes du 17 octobre 1961 © Paris Jour / Sipa Press

Un singulier 17 octobre 2007 !
par Olivier Le Cour Grandmaison
Enseignant à l’université d’Evry-Val-d’Essonne. Dernier ouvrage paru : Coloniser. Exterminer. Sur la guerre et l’État colonial, Fayard, 2005.

[…] Condamné à dix ans de prison pour complicité de crime contre l’humanité en raison de son rôle dans la déportation de Juifs à Bordeaux sous l’Occupation, M. Papon n’a jamais été inquiété par la justice française pour ses responsabilités écrasantes lors du massacre de manifestants algériens les 17 et 18 octobre 1961. Préfet de police de Paris depuis 1957, il décide, avec l’aval des autorités politiques, d’imposer un couvre-feu aux seuls « Français musulmans d’Algérie » comme on disait avec mépris. Pour protester contre cette mesure raciste, le FLN organise des rassemblements pacifiques en plusieurs lieux de la capitale. 30 000 manifestants parviennent à se réunir. D’après le très officiel rapport du conseiller d’Etat, D. Mandelkern, achevé en janvier 1998, 14 000 personnes sont arrêtées puis détenues au palais des Sports, au parc des Expositions et au stade Courbertin, notamment, transformés en centre de détention. Là, dans des conditions effroyables, les Algériens sont parqués, battus et longtemps laissés sans nourriture et sans soin au milieu des excréments qui s’accumulent. De plus, dans la nuit du 17 octobre et dans les jours suivant, près 200 manifestants sont frappés à mort, tués par balles et noyés dans la Seine après y avoir été jetés par des policiers à qui Maurice Papon avait tenu le langage suivant : « Pour un coup reçu, nous en porterons dix. » Les forces de l’ordre, quant à elles, n’ont essuyé aucun coup de feu contrairement aux rumeurs colportées par la police elle-même pour justifier le massacre au moment même où il se déroulait.
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devoir de mémoire 19.06.07

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Depuis un certain temps, des voix plus ou moins audibles se font entendre pour nous expliquer que désormais, la seconde guerre mondiale devrait laisser la place à d’autres périodes de l’histoire.
Invité de 2000 ans d’Histoire, sur France Inter, le 19 Juin 2007, Georges Kiejman, Avocat, revient sur le procès Pétain.
« Il est utile que nous en parlions encore aujourd’hui, et c’est utile parce que c’est le rappel, sans cesse, que la République ça n’est pas s’en remettre à un homme, et que celui-là avait vraiment usurpé les pouvoirs de la République. »
Pour rappel, c’est de la bouche du sinistre Maréchal que ces mots étaient sortis : « Vous n’avez qu’un devoir : obéir. »