Pourquoi Sarkozy ne veut plus de primaires à l’UMP pour 2012.
« Sarkozy ne veut plus de primaires. C’est ce qu’on appelle une volte-face ! » Une brève du Parisien l’affirme jeudi : le Président, qui louait jusqu’à maintenant les bienfaits d’élections internes pour désigner le candidat de l’UMP voire de la majorité en 2012, entend aujourd’hui faire machine arrière. C’est pourtant lui qui avait initié l’idée dès 2005, au prix d’un bras de fer avec les chiraquiens. A l’époque ministre de l’Intérieur, il déclarait au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI : « Je souhaite que la France devienne une démocratie exemplaire. Et il faut arrêter, me semble-t-il, avec une conception qui consisterait à dire qu’on cherche un guide suprême, infaillible. […] S’il y a un ou plusieurs candidats, il faudra bien que l’UMP décide qui elle soutient. […] C’est difficile de rassembler les Français si on n’est pas capable de rassembler sa famille. »
Une conviction qui ne devait pas valoir uniquement pour 2007 puisque Nicolas Sarkozy, alors également président de l’UMP, allait faire inscrire ce principe dans les statuts du parti. Comme le souligne LeMonde.fr, l’article 14 précise toujours : « Le congrès, […] composé de tous les adhérents à jour de cotisation, […] choisit le candidat soutenu par l’Union à l’élection à la présidence de la République. »
Pour ceux qui doutaient encore de la validité de la disposition et de la volonté du chef de l’Etat, François Fillon est venu les confirmer, pas plus tard que le 3 juin dernier, dans une interview à l’Est Républicain : « Le président de la République a toujours dit qu’il y aurait, le moment venu, des primaires à l’intérieur de l’UMP pour désigner notre candidat. » Le Premier ministre allait ainsi dans le sens du secrétaire général de l’UMP. Xavier Bertrand qui avait clairement affirmé le 29 mars au micro d’Europe 1 : « Ce n’est pas un scoop que je vais vous livrer : il a toujours été dit que pour 2012 le candidat à la présidentielle serait choisi par les militants et quel que soit le statut du candidat, qu’il soit ancien Président ou pas, il passera par le vote des militants. »
C’est malheureusement bien connu en politique : les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Les temps changent et les convictions avec. On retrouve désormais à la tête de l’UMP Jean-François Copé, qui a déclaré le 30 novembre sur France 3 : « Je ne crois pas du tout à l’intérêt des primaires dans une majorité qui a son candidat naturel, en l’occurrence le président de la République qui terminera son premier mandat. » Encore une initiative isolée du franc-tireur Jean-François Copé ? Non, l’ancien président du groupe UMP à l’Assemblée a depuis quelque temps rangé son pistolet. François Fillon lui a emboîté le pas mardi devant les parlementaires de la majorité : « Nous avons pour atout le président de la République. Dans l’attente de son ultime décision, nous ne sommes pas condamnés, nous, à improviser des primaires. »
Source : Extrait de l’article de Julien Martin I Rue89