Le Sarkopithèque

LE SARKOPITHÈQUE A POUR BUT D’ARCHIVER PUIS DE RECOUPER LES INFORMATIONS ET RÉFLEXIONS RELATIVES AU CHEF DE L’ÉTAT, À SON GOUVERNEMENT ET À LEURS [MÉ]FAITS. Nicolas Sarkozy a été élu Président de la République le 6 Mai 2007, jour de la Sainte-Prudence. Voyons-y un signe, et non un hasard.

Paris : Véronique Vasseur fuit la nuit des longs couteaux 19.03.08

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Véronique Vasseur, candidate UMp dans le 13è, démissionne du Conseil de Paris.

A peine élue, Véronique Vasseur quitte l’arène politique parisienne. Ex-candidate d’ouverture de l’UMP dans le 13e arrondissement de Paris, elle a dénoncé le climat politique au sein de la droite parisienne, dans un entretien au Parisien, publié le mardi 18 mars.

La liste conduite par Mme Vasseur a été sévèrement battue dimanche par celle du maire sortant PS, Jérôme Coumet, par 69,9 % des voix contre 30,1 %. « Je n’aurais pas dû me présenter. Je ne veux pas me battre pour des histoires de crottes de chien ou de réverbères« , ajoute l’ex-médecin-chef de la prison de la Santé, qui quitte son siège au Conseil de Paris.

« NUIT DES LONGS COUTEAUX »
« Les coups de poignard dans le dos j’en ai marre ! On m’a prise pour mon image alors que je ne voulais pas me présenter et on m’a envoyée à l’abattoir« , dénonce-t-elle. « Je suis écœurée par la manière dont on m’a lâchée et par les batailles intestines » à l’UMP à Paris.

Selon elle, la candidate UMP à la Mairie de Paris, Françoise de Panafieu, « a été nulle et a manqué de punch« . « Elle n’a pas été à la hauteur, critique-t-elle. Il fallait un Borloo ou une personnalité d’une trempe nationale. » « C’est une femme courageuse, mais elle est allée au casse-pipe. Elle a été lâchée par tout le monde, y compris par le président de la République« , estime Mme Vasseur.Prévoyant « une série de règlements de compte » dans les prochaines semaines, elle conclut : « La nuit des longs couteaux ne fait que commencer, et je ne veux pas y participer. Je reprends ma liberté. »

 

Fraude électorale confirmée à Perpignan

Des bulletins dans les poches et les chaussettes ?

La municipalité de Perpignan a été dimanche le théâtre d’une rocambolesque affaire de dépouillement. Le président d’un des bureaux de vote de la ville, M. Garcia, électricien à la retraite de 58 ans, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire ce mardi pour fraude électorale. « Il lui est reproché des manipulations et des soustractions de bulletins. Il explique qu’il voulait ainsi rétablir l’équilibre entre le trop grand nombre de bulletins dans l’urne et les votants. Ses explications ne sont pas convaincantes », a déclaré Jean-Pierre Dreno, procureur de la République de Perpignan.

Le prévenu, qui n’est autre que le frère de Manu Garcia, colistier du maire UMP de la ville, Jean-Paul Alduy, réélu dimanche soir, a maintenu la version des faits qu’il a donnée aux enquêteurs lors de sa garde à vue. Selon lui, il avait l’intention de « refaire l’appoint après avoir constaté une erreur de comptage dans le nombre des bulletins déposés dans l’urne ».

La candidate socialiste Jacqueline Amiel-Donat qui l’emportait dans la plupart des bureaux de vote de la ville a déposé une plainte et demande une annulation de l’élection !

Alduy a démenti catégoriquement toute organisation électorale destinée à améliorer son score dans les urnes. Il a dénoncé « l’instrumentation des journalistes dans cette affaire et un mécanisme d’informations surdimensionnées ». Il a invité la presse à « travailler avec une grande circonspection » et va déposer plainte pour diffamation contre sa rivale socialiste, Jacqueline Amiel-Donat. « Je suis totalement élu et totalement serein », a-t-il dit.

« Nous n’avons entrepris encore que le contrôle des procurations », a déclaré Jacqueline Amiel-Donat, agrégée de droit et avocate, aidée dans ses recherches par « 12 juristes ». « Chacun d’entre eux a relevé de 20 à 30 irrégularités », a-t-elle souligné.
« Pour pouvoir mener ce travail », a-t-elle précisé, « il a fallu faire appel à la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) pour que la mairie accepte de nous donner accès aux documents de procuration ».
« Il nous a fallu ensuite diligenter un huissier, et la mairie en a diligenté un autre pour faire pendant », a-t-elle ajouté. « Parmi les cas les plus notables relevés par les juristes qui travaillent avec moi, nous avons trouvé des procurations de personnes décédées, et même celle d’une personne qui n’est pas encore née », a-t-elle indiqué.
La candidate a également indiqué avoir reçu de nombreux témoignages de citoyens, affirmant avoir été témoins d’irrégularités dans les bureaux de vote de la ville.

Il s’agit de nourrir d’ici à vendredi un dossier suffisamment important pour déposer un recours en annulation devant le tribunal administratif de Montpellier et obtenir ainsi l’annulation de l’élection de Jean-Paul Alduy, par 574 voix d’avance sur la liste concurrente. Dans un climat tendu.

M. Garcia, placé en garde à vue dimanche soir, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer les personnes présentes dans le bureau de vote.

Sources : Afp I Le Figaro I Nouvel Observateur [Merci à David pour la transmission de cette information]

 

Remaniement : et 3 sarko-promesses envolées, 3 ! 18.03.08

GOUVERNEMENT RESSERRÉ

PARITÉ HOMME-FEMME

OUVERTURE

21 membres le 18 mai, 33 au lendemain des législatives de juin, 38 depuis ce mardi. La promesse d’un gouvernement resserré, faite par le candidat Sarkozy durant la campagne présidentielle, est bien loin. Et que dire de la parité : on ne compte que 13 femmes, soit à peine un tiers. Oubliée aussi l’ouverture chère au Président.

En temps de crise, le chef de l’Etat entend mobiliser. Peu importe donc le nombre, le sexe ou le parti des appelés. Une chute de la popularité, un style qui déplaît et une claque aux municipales ont inspiré à Nicolas Sarkozy une liste de six nouveaux entrants au gouvernement :

Hubert Falco, précédemmment sénateur UMP, est nommé secrétaire d’Etat à l’Aménagement du territoire.
Christian Blanc, précédemment député du Nouveau Centre, est nommé secrétaire d’Etat au Développement de la « Région Capitale ».
Anne-Marie Idrac, précédemment présidente de la SNCF, est nommée secrétaire d’Etat au Commerce extérieur.
Yves Jégo, précédemment député et porte-parole de l’UMP, est nommé secrétaire d’Etat à l’Outre-mer.
Nadine Morano, précédemment députée et porte-parole de l’UMP, est nommée secrétaire d’Etat à la Famille.
Alain Joyandet, précédemment député et secrétaire national de l’UMP chargé des fédérations, est nommé secrétaire d’Etat à la Coopération et la Francophonie.

Pour parfaire le dispositif, les attributions de cinq autres membres du gouvernement sont modifiées. Toujours pour éviter que le remaniement ne soit trop ostensible, aucun ministre ne bouge (seuls ceux qui se voient adjoindre un secrétaire d’Etat observent une modification de leurs compétences). Ne sont là encore concernés que des secrétariats d’Etat :

Laurent Wauquiez, précédemment porte-parole du gouvernement, est nommé secrétaire d’Etat à l’Emploi.
Luc Chatel, précédemment secrétaire d’Etat au Tourisme et à la Consommation, est nommé porte-parole du gouvernement et secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et de la Consommation.
Alain Marleix, précédemment secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, est nommé secrétaire d’Etat aux Collectivités territoriales.
Jean-Marie Bockel, précédemment secrétaire d’Etat à la Coopération, est nommé secrétaire d’Etat aux Anciens combattants.
Eric Besson, secrétaire d’Etat à la Prospective et à l’évaluation des politiques publiques, voit son portefeuille être augmenté par l’Economie numérique.

Au final, au moment de décompter ministres et secrétaires d’Etat, les engagements de Nicolas Sarkozy paraissent avoir fait long feu en matière d’exemplarité gouvernementale :

« Je veux un Etat exemplaire en matière d’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes et on est encore bien loin du compte. » (discours de Périgueux du 12 octobre 2006)

« Je gouvernerai avec un gouvernement resserré, de quinze ministres, selon une architecture ministérielle totalement renouvelée. » (projet présidentiel du candidat Sarkozy)

Mise de côté également la politique de l’ouverture, dont se targuait le chef de l’Etat pour vanter la « rupture ». Seul un léger pas vers le centre est opéré de nouveau. Avec Anne-Marie Idrac, ancienne députée UDF (1997-2002) des Yvelines. Et Christian Blanc, député du Nouveau Centre, formation qui fait toutefois partie intégrante de la majorité présidentielle.

Pour répondre aux résultats du scrutin municipal (le PS a remporté 34 villes de plus de 30000 habitants supplémentaires par rapport à 2001), Nicolas Sarkozy n’a pas récompensé que les heureux élus (Laurent Wauquiez et Luc Chatel en tête), il a aussi honoré des responsables de la débâcle de l’UMP (Nadine Morano défaite à Toul, ou encore Alain Marleix, pourtant secrétaire national aux élections du parti). Une manière, en tout cas, de calmer les bancs de la majorité à l’Assemblée nationale, échaudés par la surabondance de textes imposés depuis mai dernier et la récente défaite électorale. D’autant qu’il vont devoir bientôt examiner les délicates questions de la réforme des institutions et des propositions de la commission Attali.

Hostiles à l’ouverture et à l’affaiblissement de leur prérogatives, ils ont été été triplement récompensés : aucun socialiste ne fait son entrée au gouvernement, les six entrants ont tous déjà siégé au Palais Bourbon, et François Fillon a promis ce mardi après-midi aux députés d’oeuvrer pour une « coproduction législative ».

Article : Rue89

 

La presse internationale sonne la fin de l’ère « bling-bling » 17.03.08

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Cette photo de Nicolas Sarkozy a été prise dans un bureau de vote du 8e arrondissement de Paris, le 16 mars 2008. Si la Sarkopithèque flèche n’est naturellement pas d’origine, n’hésitons néanmoins pas à voir dans ce doigt présidentiel une métaphore subtile de la considération que le chef de l’État et les membres du gouvernement ont eu pour le vote des Français.

Maintien des réformes, plébiscitées par les Français, et de leur rythme. C’est le message lancé par François Fillon et la majorité après la défaite de la droite aux municipales. Mais, lundi 17 mars, la presse internationale ne fait pas tout à fait la même analyse.

« La droite française mord la poussière » titre ainsi Le Temps. Le quotidien suisse estime que « les déconvenues du pouvoir amènent deux questions ». Il s’interroge sur un éventuel « vent de révolte » à droite. Même s’il est improbable, le quotidien note que « les élus de droite auront sans doute plus de mal à suivre un chef qui les a conduits à la défaite ». L’autre question porte évidemment sur le rythme et la réussite des réformes que le président annonce vouloir mener. Le Temps dresse un bilan bien terne pour Nicolas Sarkozy : « Son image de gagneur, capable de réaliser la « rupture » à vitesse grand V, a été sérieusement écornée. »

Dans sa rubrique Opinions, le Financial Times estime que si Nicolas Sarkozy a lancé quelques chantiers méritant d’être salués, il ne s’agit pas de la rupture annoncée. Le Financial Times raille même le côté « comique » de la commission Attali. Celle-ci ayant plongé dans le travers européen consistant à dresser une liste sans fin de réformes à mener sans toutefois prévoir les détails de leur application. « Les réformes de Sarkozy doivent aller au-delà des licences des taxis », souligne le Financial Times pour qui il ne s’agit pas forcément d’une priorité pour la France. Pas plus que de faire de l’aéroport Charles-de-Gaulle le premier en Europe, devant Heathrow… Le Financial Times vote pour la fin effective des 35 heures et une réforme des « lois archaïques » encadrant les contrats de travail.

NICOLAS SARKOZY, « FASHION VICTIM »

Le conservateur Wall Street Journal affiche quant à lui une photo bizarrement déformée du président français tout sourire, présentant à l’objectif un sac Louis Vuitton. Et d’expliquer que les Français ont été déçus par la rupture annoncée. Celle-ci s’étant traduite par un affichage visiblement peu prisé : « Rolex à 14 000 dollars », « jogging en Ralph Lauren », « bague de fiançailles Christian Dior à 30 000 dollars »… Le journal note que les marques, elles, ont bénéficié de l’effet publicitaire. Mais si les Français aiment la mode, ils ne goûtent pas l’idée que leur président soit un représentant publicitaire, estime le Wall Street Journal. De « bling-bling », le président français est devenu une « fashion victim », conclut le quotidien financier.

Si le cap des réformes sera tenu, le style du président sera revu, parie l’International Herald Tribune. Après « Sarko l’américain » et « le président bling-bling », on s’acheminerait vers un style présidentiel plus traditionnel selon l’International Herald Tribune. Mais il s’agira toujours d’image, selon le quotidien : le président devrait multiplier les voyages en province, au contact de la population et les conseillers élyséens devraient être invités à une plus grande discrétion.

Enfin, la plupart des journaux, comme El Pais ou l’Orient-Le-Jour, notent la défaite du ministre de l’éducation, Xavier Darcos. Pour le quotidien madrilène, l’UMP fait clairement les frais de l’impopularité de Nicolas Sarkozy. La gauche enregistre une large victoire tandis que le parti du président évite de peu une défaite humiliante grâce à sa victoire à Marseille. Mais, pour El Pais, la politique de Nicolas Sarkozy ne devrait pas changer pour autant : après ce résultat, « le gouvernement fait la sourde oreille », note le quotidien espagnol.

Source : Le Monde I Photo © Reuters/Philippe Wojazer

 

Nicolas Sarkozy : « Maintenir le cap et accélérer les réformes »

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À trois jours du premier tour des élections municipales, le président de la République était interrogé par son ami Étienne Mougeotte pour le Figaro. Petit manuel du journalisme de complaisance et de connivence.

INTERVIEW EXCLUSIVE – Le président de la République tiendra compte de « la signification politique » des municipales, mais exclut un remaniement « en profondeur » avant la présidence française de l’UE.

Le Figaro : Nous sommes à trois jours du premier tour des élections municipales, qu’en attendez-vous ?

Nicolas Sarkozy. Les Français vont choisir ceux qui gèrent leur ville et il est bien qu’ils le fassent en pensant d’abord à cette mission. Mais je sais que ce scrutin aura aussi une signification politique que j’entendrai et dont je tiendrai compte. À ce titre, je souhaite que ceux qui veulent que le changement continue, se mobilisent et fassent le choix du candidat qui porte cette stratégie du changement. Je suis élu pour cinq ans. Chaque année, il y aura des élections. Mon devoir est d’envisager les choses dans la durée, avec du recul, du sang-froid. Je n’ai pas l’intention de rythmer mon quinquennat en fonction des scrutins locaux, régionaux ou européens qui nous attendent. J’ai un cap, je tiendrai ce cap.

Le cap, c’est réhabiliter le travail pour donner à chacun la chance de vivre de son activité, assurer l’autorité de l’État pour protéger les plus faibles, bâtir une justice qui protège les victimes, reconstruire des universités fortes qui soient les meilleures au monde, revenir à une école primaire où l’on enseigne à lire, écrire et compter pour mettre un terme à l’échec scolaire. Ma mission est de faire en sorte que toutes les réformes qui n’ont pas été engagées en France depuis tant d’années soient conduites à leur terme ; mon rendez-vous est clair : c’est la fin du quinquennat, et les résultats concrets que les Français en attendent à juste titre. En tout état de cause, pour moi, comme pour tous les Français, le changement est une ardente obligation.

Entendez-vous réformer au même rythme, quel que soit le résultat des élections ?

Je dis à tous ceux qui m’ont fait confiance que je mènerai cette politique du changement avec la même force, la même envie, le même volontarisme tout au long des quatre prochaines années.

Allez-vous poursuivre l’ouverture ?

Le devoir d’un président de la République est de rassembler, de refuser toute forme de sectarisme. La France a grand besoin de tolérance. J’ai souhaité associer tous les talents à notre action au service de la France. Nous avons clairement gagné les élections présidentielle et législatives. J’ai cependant voulu travailler aussi avec ceux qui n’avaient pas voté pour moi. Je ne le regrette pas. Je dois rassembler. (more…)

 

Les résultats des municipales en un coup d’oeil

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Cette semaine encore, merci à Rue89 pour cette synthèse (et au Monde pour les résultats des villes de Marseille et Paris) :

Les résultats dans les principales villes et des principales personnalités passés au scanner par Rue89.

► Deux villes faisaient figure de test entre les deux tours: Marseille et Toulouse.
Jean-Claude Gaudin (UMP) conserve de peu la mairie de Marseille, malgré l’alliance de son adversaire PS, Jean-Noël Guérini, avec le MoDem.
En revanche, à Toulouse, Pierre Cohen (PS), qui avait fait le choix de refuser toute alliance à sa gauche comme à sa droite, l’emporte contre l’UMP Jean-Luc Moudenc.

► Nombre de grandes villes françaises basculent à gauche (voir ci-dessous). C’est, sans surprise, le cas de Strasbourg, mais aussi de Metz, Reims, Saint-Etienne, Caen, Blois ou Amiens (perdu par l’ancien ministre Gilles de Robien). La droite conserve Le Havre, Orléans, Vannes, Saint-Brieuc et conquiert Calais.

► Parmi les personnalités, le ministre de l’Education Xavier Darcos s’incline à Périgueux. La défaite de François Bayrou à Pau symbolise l’échec du MoDem. La liste sur laquelle était présente Rama Yade perd à Colombes. Dominique Voynet l’emporte à Montreuil contre le communiste Jean-Pierre Brard. Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat à la coopération, est réélu de justesse à Mulhouse.

► A Paris, la victoire de Bertrand Delanoë est moins spectaculaire que le premier tour aurait pu le laisser supposer. L’ancien maire Jean Tiberi conserve de justesse le Ve arrondissement, tout comme l’UMP Jean-Pierre Legaret dans le Ier. La défaite est sévère pour Jean-Marie Cavada dans le XIIe. Au total, la gauche ne gagne ni ne perd de mairies d’arrondissement, mais elle remporte 57% des voix contre 50% six ans plus tôt.

Plusieurs duels étaient attendus en région parisienne: L’UMP Manuel Aeschlimann perd à Asnières, Serge Dassault l’emporte de justesse à Corbeil-Essonnes et Jean-Christophe Fromantin, soutenu par l’UMP, remporte Neuilly.

Aix en Provence

Maryse Joissains (UMP) bat Alexandre Medvedowsky (PS) et François-Xavier de Peretti (MoDem)

Amiens

Gilles Demailly (PS) bat Gilles de Robien (UMP) (more…)

 

Sarkozy, Gaudin, Estrosi : l’ombre du Front National 14.03.08

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Pour aider Gaudin et Estrosi, Sarkozy refait campagne contre les immigrés.

Face à la défaite électorale de son parti au premier tour des élections municipales, N. Sarkozy a fait le déplacement à Toulon pour y reprendre son thème fétiche de l’immigration. Au delà du contenu habituel de son discours, c’est la symbolique qui importait. D’abord par le choix de la ville de Toulon, auparavant dirigée par le FN et toujours dominée par une culture de la nostalgie coloniale et militaire ; c’est d’ailleurs à Toulon que Sarkozy prononça le 7 Février 2007 un discours aux accents xénophobes (www.ldh-toulon.net/spip.php?article1838).

La présence à ses côtés de Brice Hortefeux, l’homme aux 25000 expulsions, confirmait cette symbolique.
Il s’agissait aussi pour Sarkozy d’apporter une aide spécifique à deux candidats UMP de la région : Gaudin à Marseille et Estrosi à Nice.
Ceux-ci se présentent aujourd’hui comme des modérés, quasiment centristes mais ils ont une longue pratique de coopération avec le Front National.

JC Gaudin, actuel maire de Marseille a, dès 1986, fait alliance avec le Front National pour être élu à la tête de la région PACA. Il a géré ensemble la région avec le parti d’extrême-droite jusqu’en 1992, à coup de nominations et de désistements réciproques lors des échéances électorales. Cette gestion commune a servi de laboratoire et de « modèle » à d’autres dirigeants régionaux de la droite qui ont finalisé leurs accords avec le FN lors des élections régionales d’avril 1998. En 1998, le même Gaudin organisait la scission de l’UDF car ses instances refusaient l’alliance avec le FN et créait le parti Démocratie Libérale notamment avec Madelin et Raffarin.

Gaudin a ensuite récupéré de nombreux cadres et élus FN locaux, rebaptisés par lui « droite républicaine », sans avoir rien changé de leurs idées et de leurs pratiques.
Un des fleurons de ce recyclage est Daniel Simonpieri, maire de Marignane qu’il a conquis en 1995 sous la bannière FN, intégré à l’UMP par Gaudin en 2004, et dont il a imposé l’investiture au nom de l’UMP pour les municipales de 2008. Le député UMP de la circonscription, Eric Diard, a protesté et rappelé que Simonpieri avait inauguré dans sa ville une stèle en hommage aux généraux putschistes d’Algérie et aux membres de l’OAS.

Ses protestations n’ont pas pesé face au choix de Gaudin qui préside aussi la commission nationale d’investiture de l’UMP. Diard a refusé cette investiture et présenté une liste qui a largement devancé celle de Simonpieri. Ce dernier avait déclaré au lendemain du premier tour de la présidentielle de 2007 : « Beaucoup d’électeurs FN ont constaté que Nicolas Sarkozy disait les mêmes choses que Le Pen, mais que lui avait une chance de les mettre un jour en application. Ils ont donc voté utile. Parce qu’ils ont cessé de croire à l’accession de Le Pen au pouvoir » ( cité dans Le Canard enchaîné du 25 Avril 2007).

Christian Estrosi quand à lui, se présente comme un grand ami de la communauté juive ; il avait été jusqu’à déclarer en Novembre 2007 que « Sarkozy est le candidat naturel des électeurs juifs ». Pourtant en avril 1998 lors de la grande vague d’alliances entre la droite et le FN dans les conseils régionaux, c’est ce même Estrosi qui a mené une bataille dure pour une telle alliance en région PACA, finalement empêchée par la révélation de ces manœuvres et par la résistance de dirigeants locaux de la droite, tel François Léotard . Dans un entretien à Minute du 11 mars 1998, Estrosi avait d’ailleurs annoncé : « Dire « moi je suis là pour empêcher M. Le Pen d’exercer des responsabilités parce qu’il est xénophobe » ne me semble pas la meilleure méthode pour être crédible et efficace ».

Le recyclage des idées et des hommes du Front national est toujours d’actualité à l’UMP.

Source : Mémorial 98, Vendredi 14 mars 2008

 

Courage, Nicolas ! 12.03.08

Filed under: < Municipales 2008 — eilema @ 3:58
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Dessin de Nardo publié sur Bakchich.

 

Ouverture de la chasse aux journalistes [de gauche] 10.03.08

Depuis le 28 Février 2007, Rachida Dati ne porte pas la Télé Libre dans son coeur. Ce jour-là, elle est en effet « surprise » par une caméra qui enregistre ses charmants propos. La dame se projette alors « Ministre de la rénovation urbaine à coup de Kärcher ».

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Un an après, l’heure de la vengeance a sonné. L’équipe de la Télé Libre se fait sortir manu militari d’une réunion – pourtant publique – de madame Dati.

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Quelques jours avant, c’est la journaliste Pascale Pascariello qui était malmenée par les gorilles de Serge Dassault. Bientôt une prime de risque pour la couverture des municipales sur les terres de la droite ?

 

Avec les municipales, le bourgeois perd de sa superbe

Filed under: < Municipales 2008 — eilema @ 12:56
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Peut-être serait-il nécessaire que Nadine de Rothschild, notre baronne nationale, soit appelée à la rescousse pour dispenser une petite leçon de maintien aux Neuilléens, lesquels semblent avoir perdu au cours du week-end les codes de langages censés être les leurs.

 

Le résultat des municipales en un coup d’œil

Filed under: < Municipales 2008 — eilema @ 12:20
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sarko_municipales.jpg© Plantu

Une vision rapide et synthétique du premier tour des élections municipales ? Rue89 a pensé à nous. Merci Rue89 !

Un premier tour marqué par une vague rose bien réelle, sensible dans la plupart des grandes villes à commencer par Paris et Lyon, un désaveu du gouvernement qui s’accompagne toutefois d’une bonne résistance individuelle de certaines personnalités de droite, comme Alain Juppé à Bordeaux (la seule grande ville qui reste solidement ancrée à droite ce dimanche soir), et de certains membres du gouvernement, comme Laurent Wauquiez et Luc Chatel qui font de belles prises à la gauche.

S’y ajoute un MoDem placé de manière ambiguë en position d’arbitre dans plusieurs villes, et qui devra se prononcer plus clairement dans les prochains jours, et enfin une extrême gauche vigoureuse dans plusieurs villes. Etat des lieux.

Les vainqueurs du premier tour:

Gérard Collomb (PS) à Lyon, Alain Juppé (UMP) à Bordeaux, Jean-Marc Ayrault (PS) à Nantes, François Rebsamen (PS) à Dijon, Jean-Claude Boulard (PS) au Mans, Sébastien Jumel (PCF) à Dieppe, Patrick Balkany (UMP) à Levallois, Hubert Falco (UMP) à Toulon, etc. (more…)

 

Encore une Première dame qui ne vote pas ! 09.03.08

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La nouvelle femme de Nicolas Sarkozy, l’Italienne Carla Bruni, ne votera ni au premier ni au second tour des municipales. Et pour cause : la demande de naturalisation qu’elle a déposé au lendemain de leur mariage, début février 2008, n’est toujours pas arrivée à son terme et ne devrait pas l’être avant dimanche prochain 16 mars, jour du second tour. Les délais de procédure, semblable à ceux qui s’appliquent à tout citoyen, empêchent la naturalisation-express. Après Cécilia, qui n’avait pas souhaité voter au second tour de la présidentielle en mai 2007, Carla Sarkozy ne se rendra donc pas aux urnes.

Source : Bakchich I Illustration © Jul

 

Laurent Wauquiez : Honteux ? 08.03.08

C’est Lluis Uria, correspondant du quotidien espagnol La Vanguardia, qui le souligne dans un article intitulé Les candidats UMP ont honte de Sarkozy : Laurent Wauquiez, candidat au Puy-en-Velay (Haute-Loire) est l’un d’eux : sur son blog de campagne, aucune référence n’est faite à l’UMP. Ce serait un élément anecdotique, si Wauquiez n’était pas le porte-parole du gouvernement.
Source : La Vanguardia (Espagne), via Courrier International.

 

Sarkozy – De Panafieu : vers une réconciliation ? 24.02.08

Filed under: < Municipales 2008 — eilema @ 7:08
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La candidature de Françoise de Panafieu à la mairie de Paris, c’est tout un roman. Dernier épisode en date : afin de faire taire les rumeurs qui parlent d’une mésentente fondamentale entre le président et la candidate, un déjeuner surmédiatique a été organisé.

 

Jean Sarkozy, dauphin du royaume de Neuilly 11.02.08

Filed under: < Municipales 2008 — eilema @ 11:43
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Simple conseiller municipal de Neuilly, Nicolas Sarkozy avait enlevé la ville au nez et à la barbe du puissant Charles Pasqua en 1983. Mandaté par ce dernier, qui était alors hospitalisé, pour aller draguer un à un les élus de la ville, Sarkozy père a bien fait le tour des popotes… mais pour son compte. On croirait vivre la même scène aujourd’hui (la discrétion avant le coup de force), mais avec le fils Sarkozy.

Entré en campagne sur la pointe des pieds (« Je suis là pour servir Neuilly, pas pour me servir » ), Jean Sarkozy, a fomenté, en concertation avec l’Elysée, le renversement de David Martinon, tête de la liste UMP et porte-parole du Palais.

Une ascension fulgurante qui lui aura permis, quoi qu’il arrive, de se faire une place dans le paysage politique français. En moins de 24 heures, il s’est attiré les foudres de l’opposition (François Bayrou a dénoncé un phénomène de « cour monarchique ») et les louanges de son camp (Patrick Devedjian a dit de lui qu’il avait « beaucoup de talent »). S’il conquiert la mairie cette année ou dans six ans, il sera le plus jeune maire de Neuilly. En 1983, Nicolas Sarkozy avait déjà 28 ans.

Victorieux de David Martinon, le fils du Président pourrait conduire la liste UMP dans le fief familial. Portrait.

Jean Sarkozy en vacances en Egypte, au mois de décembre (Benoit Tessier/Reuters)

Grand, blond, les cheveux longs, il ressemble à son père. Politiquement s’entend. Jean Sarkozy, cadet des fils du Président, fait étalage de toute sa gouaille depuis quelques semaines sur les marchés de Neuilly-sur-Seine. Il faut le voir déambuler dans les allées, serrer les mains, claquer la bise aux jeunes filles comme aux mamies.

A Neuilly, il est chez lui. Il y vit depuis sa naissance, il y a vingt-et-un ans. Jean a d’ailleurs été appelé au côté de David Martinon pour cela. Le porte-parole de l’Elysée, parachuté par le chef de l’État dans la capitale de la Sarkozie pour mener la campagne des municipales, se devait de faire davantage couleur locale. Mauvais sondages oblige.

Le dernier lui a d’ailleurs été fatal. Crédité de 40% des intentions de vote, contre 45% pour son adversaire divers droite Jean-Christophe Fromantin, il a annoncé ce lundi son retrait de la course à la mairie. En cause, une fronde de trois de ses principaux alliés: Arnaud Teullé, Marie-Cécile Ménard et… Jean Sarkozy.

Quand Jean Sarkozy soutenait « à mort » David Martinon

Une fronde qui s’est matérialisée dans le communiqué envoyé dimanche depuis la propre boîte e-mail du fils Sarkozy :

« Nous avons décidé de conduire la liste de rassemblement pour les élections municipales à Neuilly, afin de faire cesser les divergences au sein de la majorité présidentielle sur notre commune. Cette décision résulte d’un certain nombre de désaccords majeurs avec David Martinon. »

Patrick Devedjian a fait savoir ce lundi soir, à l’issue d’une réunion de deux heures à Neuilly, qu’il annoncera mardi qui des trois dissidents mènera la « liste de rassemblement », mais qu’une décision avait déjà été prise « à l’unanimité ». Le secrétaire général de l’UMP s’y colle, pour mieux cacher que toutes les ficelles sont tirées depuis l’Elysée, de la constitution de la liste Martinon jusqu’à la divulgation dudit sondage.

Il n’est pourtant pas si loin le temps où Jean Sarkozy martelait soutenir « à mort » David Martinon. Le 16 décembre dernier, à l’occasion d’une réunion de jeunes militants, le fils du Président introduisait la soirée et montrait son habilité à manier la brosse à reluire :

Nul doute que les anti-Sarkozy ne vont pas tarder à se délecter de ces images aujourd’hui si décalées. Les anti voire les pro, tant la popularité de Jean Sarkozy est grande sur le Web. Histoire de génération. Les midinettes ou midinets qui publient photos surchargées de coeur et commentaires énamourés sont légion.

Sa fiche Facebook compte également plus de 4000 amis. Quant à l’adresse JeanSarkozy.com, elle a évidemment été achetée, mais elle renvoie à une phrase sibylline : « Ce nom de domaine est à la disposition des membres de la famille Sarkozy. »

« Quand son scooter a été volé, on a mobilisé le FBI »

Si Jean n’est pas (encore) connu pour ses prouesses politiques, il n’en a pas moins occupé à plusieurs reprises le terrain médiatique. Pour ses démêlés judiciaires essentiellement. 4 décembre 2007, une cinquantaine de journalistes, dont nombre d’étrangers, font le siège du tribunal correctionnel de Paris. Le fils du nouveau président de la République est accusé de délit de fuite après avoir percuté en scooter, place de la Concorde, l’arrière d’une BMW en octobre 2005.

Le chauffeur de la voiture fait état de difficultés multiples à porter plainte. Son assureur devra mener sa propre enquête pour établir que le conducteur du scooter était Jean Sarkozy. Mais le plaignant, comme les journalistes, en sera ce jour-là pour ses frais : l’audience a été repoussée au 25 juin, après que la Cour a ordonné un renvoi pour « complément d’information » .

Le même plaignant qui pestait à l’annonce de ce report : « Quand le scooter de Jean Sarkozy a été volé, on a mobilisé le FBI. » Volé en janvier 2007 à Neuilly, l’engin avait été retrouvé en moins de dix jours grâce à l’utilisation de tests ADN.

Les pages culture des journaux aussi ont été squattées par le cadet des fils Sarkozy. Avec Sophie Tapie, fille de Bernard, il était annoncé au mois d’octobre dernier à l’affiche de la pièce de théâtre « Oscar ». Il a finalement été remplacé par un autre « fils de », Davy, celui de Michel Sardou, officiellement pour incompatibilité avec son planning d’étudiant.

Car Jean marche partout dans les pas de son père. Comme papa, il fait du droit. Pas dans la peu côtée université de Nanterre, pourtant voisine de Neuilly, mais à la Sorbonne (après un passage en prépa à Henri IV), en deuxième année de licence, avec un an de retard sur ses camarades, qui ne le croisent qu’au moment des exams.

Jean et Pierre, deux « Nappy » (« Neuilly-Auteuil-Pereire-Passy »)

Plus sérieux quand même que son frère Pierre, de deux ans son aîné, l’autre enfant que Nicolas Sarkozy a eu avec sa première femme, Marie-Dominique Culioli. Producteur de rap à la réputation grandissante sous le pseudo de Mosey, Pierre est pourtant copie conforme de Jean, catégorie surfeur blond à cheveux long, tendance « Nappy » (acronyme de « Neuilly-Auteuil-Pereire-Passy » qui désigne la jeunesse dorée de Paris). Mais le plus exposé restait Louis, son demi-frère de 10 ans et fils de Cécilia, que l’on a même aperçu déclarer en meeting : « Bonne chance mon papa. »

Le gène de la politique s’est finalement imposé chez Jean. Avec, là encore, une patente imitation de la figure paternelle. Rien que dans le phrasé. Cette façon d’alpaguer les journalistes, de mettre fin aux questions quand ça le chante. Jusque dans la syntaxe, avec la répétition quasi systématique du sujet : « Les électeurs, ils veulent… »

Décalquée également, l’ouverture si chère au Président. Son fils n’a de cesse de répéter aux jeunes militants qui l’accompagnent à Neuilly les vertus de la méthode :

« Je sais parmi les gens qui sont là qu’il n’y a pas que des gens qui sont UMP. Je sais qu’il y a des gens qui ont une sensibilité différente de la nôtre. C’est très bien d’être différent. »

 

Panafieu : Le Mensonge Est Dans l’Adn 01.02.08

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