Le Sarkopithèque

LE SARKOPITHÈQUE A POUR BUT D’ARCHIVER PUIS DE RECOUPER LES INFORMATIONS ET RÉFLEXIONS RELATIVES AU CHEF DE L’ÉTAT, À SON GOUVERNEMENT ET À LEURS [MÉ]FAITS. Nicolas Sarkozy a été élu Président de la République le 6 Mai 2007, jour de la Sainte-Prudence. Voyons-y un signe, et non un hasard.

Appel : Sauvegardons la laïcité de la République 21.02.08

88 467 signatures à la date du 20/02/08 : Signer la pétition

Les organisations et personnalités signataires rappellent solennellement que, selon l’article 1er de la Constitution, la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Ces quatre termes indissociables définissent des principes qui s’imposent à tous, au premier rang desquels le Président de la République. Or, les déclarations récentes de Monsieur Sarkozy, mêlant ses convictions personnelles et sa fonction présidentielle, portent atteinte à la laïcité de la République.
La mise en cause de ce principe constitutionnel indispensable à la paix civile est inacceptable. Depuis 1905, grâce à la loi de Séparation des Églises et de l’État, la République assure à chaque citoyen la liberté de conscience, garantit sa liberté de croire ou de ne pas croire et de pratiquer le culte de son choix, de n’en pratiquer aucun ou de pouvoir en changer. Elle permet ainsi de vivre ensemble, dans le respect de chacun, quels que soient ses origines, ses choix philosophiques ou ses convictions religieuses.
Dans notre République et notre société multiculturelle, la diversité doit être richesse et non source de conflit. Pour cela, la laïcité, assurant l’égalité en droit des citoyens dans le respect des lois de la République, permet à la fois l’expression du pluralisme des convictions et la recherche de valeurs communes pour construire une communauté de destin.
Dans un monde aujourd’hui global et de plus en plus complexe, où se multiplient les voies d’accès à l’information et aux connaissances, et où explose la médiatisation des événements et de la pluralité des représentations du monde, seule la laïcité permet l’émancipation de tous en favorisant le libre accès au savoir et à la culture et le discernement de chacun pour un libre choix de vie, par une démarche rationnelle et critique faisant toute leur place au doute, à l’imagination et à la créativité.
C’est pourquoi, les organisations et personnalités signataires s’opposeront à toute tentative qui mettrait, de fait, en cause la laïcité par une modification du contenu de la loi de 1905. A l’heure où nos concitoyens éprouvent des difficultés et des inquiétudes croissantes, elles les appellent à promouvoir la laïcité comme une exigence partagée avec la ferme volonté de bâtir ensemble une société où la justice sociale assurera, quotidiennement, pour toutes et pour tous, la liberté, l’égalité et la fraternité.

 

Malaise dans la civilisation, par Régis Debray 25.01.08

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Article de Régis Debray* [Le Monde I 24.01.08]

« L‘instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. » Qu’en auraient pensé, devant le peloton d’exécution, Jean Cavaillès, Marc Bloch, Jean Prévost, Léo Lagrange ? Ils avaient assez de foi en eux pour hausser les épaules. Mais du temps où il y avait une gauche en France, cette injure – dans la bouche d’un président de la République – eût mis un million de citoyens sur le pavé. Une « politique de civilisation » ? Certes, mais laquelle ? Chacune se définit par sa façon de souder ou de distinguer le temporel et le spirituel. Des Églises libres de l’État, dans une nation élue, comme aux États-Unis, ce n’est pas un islam inféodé à l’État, comme en Turquie, ni un État libre des Églises, comme en France, fille de sainte Geneviève et de Diderot. Après d’heureux aperçus sur le considérable apport du christianisme, le discours du Latran a dérivé vers une falsification de notre état civil. Et la prière psalmodiée dans la capitale du fanatisme, Riyad, louant Dieu comme « le rempart contre l’orgueil démesuré et la folie des hommes », oublie que le Dieu unique a été autant cela que son contraire. (more…)

 

Nicolas, Tom, et la scientologie 23.01.08

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L’actuel Président aurait-il tendu la main à l’église de scientologie ?

C’est la question qui s’était posée suite à la rencontre à Bercy, le 30 août 2004, entre Nicolas Sarkozy et Tom Cruise, le très médiatique ambassadeur de l’église de scientologie (considérée en France comme une secte). L’Élysée avait alors fait savoir qu’elle refusait de rencontrer l’acteur, lequel, invité le soir même au 20 Heures de TF1, se déclarait quant à lui « prêt à inviter Nicolas Sarkozy dans son ranch ».

Sous la direction de Nicolas Sarkozy, le ministère de l’intérieur avait déjà cédé à certaines pressions de la Scientologie. Un lieutenant de la section sectes des renseignements généraux, Arnaud Palisson, avait été mystérieusement congédié après la sortie de sa thèse. Vraisemblablement suite à des pressions de la direction de la scientologie sur le ministère.

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Extrait de l’émission 90 Minutes (Canal+), du 31 Mai 2005.

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Extrait de l’émission Secrets D’actualité.

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L’ouverture sera pieuse, ou ne sera pas 22.01.08

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Extraits d’un article de Backchich : Fadela Amara, à donf’ le Coran.

Il est rare de voir un ministre s’expliquer sur sa foi religieuse à la télé. Interviewée par « Islam » (France 2, 8h45, 20/01/07), Fadela – la « vertueuse » en arabe -, a révélé qu’elle était aussi Fadela la pieuse, priant et écoutant, dès qu’elle en avait le temps, le Coran enregistré sur CD. Le reportage insistait lourdement : elle agit « avec la foi qui la caractérise ». Celle qui se définit « mi-bougnoule, mi-bougnat » raconte avoir été élevée à la dure par des parents inflexibles, dont un des principes fondamentaux est que « sans religion, il n’y a pas de respect ».

Interviewée sous l’inévitable broderie coranique accrochée au mur du salon, sa mère révèle que c’est juste après son pèlerinage à La Mecque que sa fille a été nommée Secrétaire d’état à la politique de la ville. Comme quoi, mes bien chers frères, dans la politique d’ouverture de Sarkozy, il faut voir le doigt de dieu…

Fadela la croyante est décidément en phase avec la laïcité à l’américaine que Sarkozy a décidé de nous fourguer.À défaut d’être efficace pour les cages d’escalier et contre la « glandouille », Madame Amara est là pour envoyer un message aux musulmans de France : vous êtes représentés au gouvernement de la République. C’est sa véritable fonction ministérielle. L’avoir placée au sommet de l’Etat en tandem avec Christine Boutin, la catholique ostentatoire qui ne perd pas une occasion de l’humilier publiquement, prouve deux choses : la miséricorde du Très Haut et le cynisme de Sarkozy.

 

Et dieu libéra l’homme… 17.01.08

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C’est en Arabie Saoudite, nation célèbre pour avoir érigé la liberté de culte en véritable principe fondateur, que Nicolas Sarkozy a eu cette sublime envolée lyrique sur « Dieu qui n’asservit pas l’homme mais qui le libère », « Dieu qui est un rempart à la folie des hommes ».

Ryad, donc, le 14 Janvier 2008 : « Ce sont les religions qui nous ont les premières apprit les principes de la morale universelle, l’idée universelle de la dignité humaine, la valeur universelle de la liberté et de la responsabilité, de l’honnêteté et de la droiture ».

L’Arabie Saoudite est, rappelons-le, un pays qui a jugé utile de se doter d’une police des prières chargée de fouetter tout commerçant qui aurait eu le mauvais goût de laisser son établissement ouvert à l’heure de la prière. L’Arabie Saoudite est un pays qui a une vision très singulière de ce que sont les droits élémentaires des femmes et des populations immigrées. Remercions donc « notre » Président d’avoir une fois de plus été le digne porte-étendard des libertés individuelles et des droits de l’homme.

 

L’inquiétant pacte de Sarkozy au Vatican 01.01.08

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Emmener Bigard au Vatican, finalement, cela était peut-être stratégique ? Ne serait-ce que pour faire diversion… Pour commencer cette année en beauté, vous trouverez ci-dessous un article du Contre Journal, qui inaugurera la désormais nécessaire rubrique < Laïcité / Religions

https://i0.wp.com/img218.imageshack.us/img218/2405/sarkozyimperator9li.jpg © Bernar / Charlie Hebdo

Dans une analyse du discours et de « l’adoubement » du président français au Vatican, Christian Terras, directeur de la revue Golias, estime que « Sarkozy réimplante quelque chose qu’on croyait d’un autre âge ». « Même s’il affirme ne pas vouloir remettre en cause 1905, le projet de Sarkozy violera 1905 », explique-t-il. Décryptant les emprunts idéologiques à Le Pen et Maurras, il estime que Sarkozy est porteur d’une « vision fondamentaliste et intransigeante du catholicisme dans son rapport au monde ».

Christian Terras est l’auteur de Benoit XVI, le pape intransigeant (2005), L’opus Dei, une église dans l’église (2006), Le retour des intégristes (2007) aux éditions Golias. Il dirige le site golias.fr. et l’hebdomadaire Golias, dont un numéro consacré au discours de Sarkozy au Vatican doit paraitre jeudi 3 janvier.

Karl Laske : Dans le prochain numéro de Golias, vous analysez la visite de Nicolas Sarkozy au Vatican. Vous l’avez intitulé « Le sermon du Chanoine Sarkozy: catholique et français toujours ? »…

Christian Terras : « Catholique et français toujours » c’est une vieille rengaine qu’on reprenait dans les églises autrefois. La marque, proprement ahurissante, du discours de Nicolas Sarkozy, c’est de ne pas parler au nom de tous les français, mais à partir d’une vision catholique très traditionnelle qu’il assume comme la sienne et celle de l’État français. Dans ce discours à l’église, il ne tient aucun compte des apports spirituels, humanistes, culturels non seulement des religions non catholiques, mais des religions chrétiennes – comme la réforme -, sans parler des agnostiques et des athées. Il estime du reste que l’aspiration spirituelle qui est en tout homme ne trouve sa réalisation que dans la religion. C’est donc d’entrée de jeu un parti pris, sur la base d’une sensibilité, d’une vision catholique que l’on peut qualifier de traditionaliste qu’il présente comme celle de la France. Il met aussi gravement en cause l’exercice laïc de la fonction présidentielle puisqu’il identifie son engagement politique à une vocation sacerdotale. Pour parfaire son identification personnelle aux ministres de droit divin, il est allé jusqu’à dire « sachez que nous avons au moins une chose en commun, c’est la vocation. On n’est pas prêtre à moitié on l’est dans toutes les dimensions de sa vie, croyez bien qu’on n’est pas Président de la République à moitié, je comprends les sacrifices que vous faites pour répondre à votre vocation parce que moi même, je sais ce que j’ai fait pour réaliser à la mienne ». C’est à mes yeux incroyable. La réalisation de sa mission politique, les sacrifices personnels qu’il évoquait durant la campagne électorale, sont dans le droit fil d’une vocation sacerdotale.

Karl Laske : On a beaucoup remarqué les signes donnés au Vatican – le baise main au pape, l’allusion au baptême de Clovis…

Christian Terras : Il donne des signes de ce qu’on appelait autrefois la chrétienté. Il s’est mis au passage à l’égal du Pape. Quand il dit « comme Benoît XVI je considère qu’une nation qui ignore l’héritage éthique religieux spirituel de son histoire commet un crime », ou encore « je partage l’avis du pape quand il considère que l’espérance est une des questions les plus importantes de notre temps »… Non content d’être le premier personnage de la France, il se met à égalité avec le premier personnage de l’église catholique romaine. Ça va très loin puisqu’il se permet de souffrir avec ceux qui ont souffert ou qui souffrent encore des lois de la séparation de l’Église et de l’État, dont il est théoriquement le gardien ! Il dit « je sais les souffrances que sa mise en œuvre a provoqué en France chez les catholiques, les prêtres, dans les congrégations, avant comme après 1905 »… Dans une espèce d’exhortation urbi et orbi, il va aller jusqu’à pâtir avec les séminaristes du séminaire français comme jamais il ne l’a fait avec aucun sans papier ou autre insignifiant du pays. Il dit aux séminaristes « Je sais que votre quotidien est ou sera parfois traversé par le découragement ou la solitude. Je sais aussi que la qualité de votre formation, la fidélité au sacrement, la lecture de la bible et de la prière vous permettent de surmonter ces épreuves »…

Karl Laske : C’est le premier chef d’État français qui prend cette position…

Christian Terras : Absolument. Dans la tradition radicale socialiste, Chirac qui était un président de droite restait frappé du bon sens de la culture traditionnelle laïque française. Même de Gaulle qui était un catholique très pratiquant ne s’était jamais risqué avec les autorités pontificales romaines ou autres autorités hexagonales à un tel mélange de genre. Jamais. De Gaulle refusait de communier par exemple parce qu’il incarnait la France dans toutes ses composantes et qu’il ne pouvait pas donner un signe ostentatoire d’adhésion à une philosophie à un credo, fusse-t-il catholique, à la nation. Il le faisait en privé. Alors que Sarkozy s’exhibe. Tout en revendiquant, dans le même discours, « la liberté ne pas être heurté dans sa conscience par des pratiques ostentatoires ». Il fait allusion à l’islam et au voile islamique. Mais on pourrait se poser des questions sur ses pratiques ostentatoires présidentielles et sa vision sur la religion. Le sommet, c’est la concurrence entre l’instituteur et le curé. Je cite : « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et la charisme d’un engagement porté par l’espérance ». C’est inimaginable d’entendre ça dans la bouche d’un président de la République. Les enseignants, les pédagos de la laïque, engagés dans les écoles difficiles par exemple dans la banlieue où ils donnent de leur vie, de leur temps, de leur exigence familiale, vont apprécier. C’est un discours qu’il n’a pas écrit. Pas plus qu’Henri Guaino. D’après notre enquête, c’est un dominicain qui s’appelle Philippe Verlin. Il pose une vision fondamentaliste et intransigeante du catholicisme dans son rapport au monde. Au final, Nicolas Sarkozy nous en fait une religion à l’américaine. Les communautés avant la citoyenneté, au risque de favoriser le communautarisme.

Karl Laske : Est-ce que ce positionnement est lisible dans le parcours de Sarkozy ?

Christian Terras : Sarkozy n’est pas un intellectuel, c’est un pragmatique. Et sur la question religieuse, il en est à la religion de son enfance. Il n’y a pas d’évolution dans son intelligence de la foi par rapport à ce qu’on lui a transmis quand il était jeune. Il a sa propre géopolitique religieuse. Pour lui une société qui n’est pas référencée dans le sens ultime du christianisme et du catholicisme, c’est une société qui court à sa perte. Dans son livre sur la religion l’espérance et la république, c’est idéologiquement chevillé au cœur, c’est la conviction que la République ne peut pas avoir un sens ultime pour la cohésion sociale.

Karl Laske : L’incursion de la religion en politique évoque beaucoup l’utilisation du catholicisme par Le Pen dans ses meetings…

Christian Terras : Sans faire référence au décalogue, c’est la même chose. C’est Le Pen en plus soft. Mais cela rappelle historiquement Charles Maurras. Maurras ne croyait pas, mais il trouvait dans l’église catholique le système parachevé qui pouvait permettre à un État de trouver le sens de sa destinée sur terre, par rapport aux missions de Dieu, pour que les responsables politiques puissent vivre en bonne intelligence. Pour moi, Sarkozy emprunte au système maurassien. De l’utilité du système ecclésiastique pour cimenter la cohésion sociale. Je vous donne, je vous délègue, je décentralise la question du sens et cela me permet de gérer les affaires en fonction de mon programme politique. Cela veut dire aussi j’abdique ce que la République en elle même porte comme sens. La dangerosité de ce discours, c’est quelque chose qui est passé complètement sous silence pendant la campagne présidentielle. Nicolas Sarkozy ne pouvait engager un débat sur la laïcité au moment des élections : cela mettait le feu aux poudres. Il ne peut le faire qu’en le distillant. C’est sa conception de la laïcité. Même s’il affirme ne pas vouloir remettre en cause 1905, le projet de Sarkozy violera 1905. C’est la première fois sous la cinquième République qu’un Président de la République écrit au pape – qui l’avait félicité pour son élection -, une lettre de quatre pages pour lui donner son programme politique à la lumière de l’éclairage de l’église et du sens spirituel. D’habitude les présidents font dix lignes.

Karl Laske : Au sein du RPR ou de l’UMP, le discours religieux n’avait aucune place jusqu’à présent…

Christian Terras : Sarkozy réimplante quelque chose qu’on croyait d’un autre âge. C’est sa propre vision des choses mais c’est aussi l’aspiration d’un certain nombre de catholiques de droite. Même dans un journal comme La Croix, qui conserve un certain pluralisme, on n’a pas trouvé une critique, ni même l’écho d’une critique du discours de Sarkozy. Parce que dans l’église catholique, ce discours porte. Il scelle une espèce de pacte avec les catholiques français de droite. Sarkozy met le curseur sur la religion majoritaire. Il leur promet ses faveurs. Et bien sûr, il attend un retour d’ascenseur. Il leur parle de « participer à la pacification » de l’hexagone. Il leur dit « Je vous soutiendrais pour participer au débat et à la mise en œuvre des lois sur la bio éthique ». Et il espère un soutien pour « son grand dessein de la Méditerranée » qui rencontre l’intérêt du Saint Siège par exemple. Rien n’est gratuit. Ce n’est pas uniquement convictionnel. C’est aussi pour obtenir des cathos une alliance et une mobilisation sur les sujets sensibles. Dans certains sites cathos, non pas intégristes mais traditionalistes, Nicolas Sarkozy est présenté comme le personnage providentiel dont la France chrétienne avait besoin. A travers ce discours au Latran, il est perçu comme celui qui sur le plan sociétal et civilisationnel, va faire se rencontrer la République et l’Église. On n’est pas dans la théocratie, mais je crains qu’on ne s’oriente à terme à une remise en cause inquiétante de la laïcité française.

Karl Laske : Quelle importance accordaient les autres présidents français au titre de chanoine de Latran ?

Christian Terras : L’insignifiance totale pour les précédents. Par contre, avec l’accueil du cardinal Vicaire de Rome Camillo Ruini à la basilique de Latran, Nicolas Sarkozy s’est glissé dans le lit du corps ecclésiastique. Comme chanoine de Saint-Jean-de-Latran, il a même remercié le cardinal Ruini de le recevoir en son chapitre – c’est la communauté des chanoines, le chapitre. En son chapitre ! Il prend possession de Saint-Jean-de-Latran, compte tenu de ce que ce rite désuet lui donne symboliquement comme fonction. Mais de ce rite désuet et symbolique, il en tire un argument politique. Monseigneur Ruini, je vous reçois chez moi à Latran. Et chez moi, à Saint-Jean-de-Latran, je vais vous parler, au sein de mon chapitre, et je vais vous donner mon programme, sur les rapports entre la religion, la politique et l’espérance. Et ça c’est très fort, parce qu’il politise un symbole. Par cette solennité, cette prise de possession des lieux, il en a fait un adoubement. Avec Sarkozy, on a un président qui est missionné presque mystiquement aujourd’hui. La réaction des cardinaux présents montraient qu’il était adoubé pour être pour le Vatican l’un des grands hommes d’État de la planète qui portera les valeurs du catholicisme. Cet adoubement là n’a jamais eu lieu avec les autres présidents de la République.

Propos recueillis par Karl Laske

 

Vers la fin de la loi de 1905 ? 27.12.07

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Précision nécessaire du Canard Enchaîné du 26 Décembre 2007 :

Pour le locataire de l’Élysée, outre 1968, il est urgent de brûler aussi 1905 et sa loi de séparation des Églises et de l’État. « Jamais un chef de l’État français n’avait si vigoureusement défendu l’héritage catholique de son pays », s’est extasiée La Croix. Ce qui est inexact. Dans le genre, le régime de Vichy avait été très loin…

 

Sarkozy et Bigard au Vatican 21.12.07

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Nicolas Sarkozy : « Amener Bigard chez le pape, c’est ça la rupture. Je me fous des critiques. À travers Bigard, j’ai montré que le peuple aussi pouvait rencontrer le pape. Et cette rupture, je la veux et je la jouerai jusqu’au bout ». (1)

Vatican : Le locataire de l’Elysée a provoqué les applaudissements des nonnes et d’une partie de l’assistance lorsqu’il martelé, sans oublier les autres « grands courants spirituels », que « les racines de la France sont essentiellement chrétiennes ». « Je m’attendais à un discours conventionnel, il a exprimé ses propres positions », se félicite le vieux cardinal jésuite Albert Vanhoye. « Il a parlé de la nécessité de la transcendance et de l’apport de l’Eglise catholique dans la société. Comme président de la République française, il ne pouvait aller plus loin. »

Dans les palais pontificaux, les propos sur la « République laïque [qui] a sous-estimé l’importance de l’aspiration spirituelle » ou « le besoin de la France d’avoir des catholiques convaincus qui ne craignent pas d’affirmer ce qu’ils sont et ce en quoi ils croient » ont en tout cas fait sensation.

Au cours de son entrevue avec Joseph Ratzinger, Nicolas Sarkozy en a profité pour lui présenter les membres de sa – toujours aussi surprenante – délégation : Henri Guaino et Max Gallo, le prêtre des banlieues Guy GilbertSarkozy, c’est mon pote ») et l’humoriste Jean-Marie Bigard. Le spécialiste des « lâchers de salopes » était aussi ému que son ami le Président : « Si je suis là, c’est parce qu’il sait que je prie dix fois par jour. Il a dit au pape que j’étais un homme bien et que je remplissais le stade de France. » La mère de Carla Bruni était, semble-t-il, dans les jardins du Vatican pendant que le Président s’entretenait avec le pape.

Sources : (1) Le Canard Enchaîné du 26 Décembre 2007 I Article d’Éric Jozsef, sur Libération.fr

 

Séparation de l’église et de l’état : programme 20.12.07

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Nicolas Sarkozy sera ce jeudi en visite officielle au Vatican, où il doit être intronisé « chanoine d’honneur de Saint-Jean de Latran« , un titre décerné aux plus hauts dirigeants français, rois compris, depuis Henri IV.

Le chef de l’Etat, qui est catholique, entamera sa visite par une audience en tête-à-tête avec le pape Benoît XVI.

Nicolas Sarkozy a fait savoir la semaine dernière qu’il avait l’intention d’inviter le souverain pontife en France, « notamment à Paris, pas simplement à Lourdes », où Jean Paul II avait effectué son dernier voyage en France, en août 2004. La dernière visite en France de son successeur remonte au mois de juin 2004. Le cardinal allemand Joseph Ratzinger avait assisté aux cérémonies du 60e anniversaire du débarquement à Caen en tant qu’envoyé spécial du pape.

Nicolas Sarkozy doit également être reçu par le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du pape et camerlingue – cardinal chargé de gérer les biens et les droits temporels du Saint-Siège entre la mort du souverain pontife et l’avènement de son successeur.

Selon le porte-parole de l’Elysée, David Martinon, ce déplacement d’une journée sera « l’occasion pour le président de redire son respect et son attachement, non à une religion en particulier, même si bien entendu la religion chrétienne tient une place importante en France de par l’histoire et l’actualité, mais de façon générale, à la question spirituelle, puisqu’il a toujours considéré qu’elle était au coeur de la vie de nos concitoyens, quelle que soit leur confession« .

Jeudi au Vatican, Nicolas Sarkozy visitera les fouilles de Saint-Pierre, avant de participer à une « cérémonie pour la France » à l’archibasilique Saint-Jean de Latran, siège de l’évêché de Rome. Lors de cette cérémonie, qui a lieu tous les ans à cette époque de l’année, Nicolas Sarkozy prendra possession de sa stalle de chanoine d’honneur de Saint-Jean de Latran et prononcera un discours.

Si aucun président français n’a jusqu’à présent refusé le titre, Georges Pompidou et François Mitterrand n’étaient pas allés à Saint-Jean de Latran pour le recevoir officiellement. Charles de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac avaient, eux, pris possession de sa stalle, qui confère théoriquement le droit d’entrer à cheval dans la basilique.

Nicolas Sarkozy terminera sa journée à Rome, où il rencontrera le président italien Giorgio Napolitano.

Il dînera ensuite en compagnie du président du conseil italien, Romano Prodi, et du président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.

Reuters