Le Sarkopithèque

LE SARKOPITHÈQUE A POUR BUT D’ARCHIVER PUIS DE RECOUPER LES INFORMATIONS ET RÉFLEXIONS RELATIVES AU CHEF DE L’ÉTAT, À SON GOUVERNEMENT ET À LEURS [MÉ]FAITS. Nicolas Sarkozy a été élu Président de la République le 6 Mai 2007, jour de la Sainte-Prudence. Voyons-y un signe, et non un hasard.

Coincés dans un ascenseur avec Sarkozy 14.04.10

Illustration : Chappatte

Nils Minkmar, correspondant du Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (relayé par Courrier International), pointe l’étrange paradoxe d’un homme qui maitrise les nouvelles technologies de communication et se sent menacé par le plus vieux média du monde, la rumeur.

Dans le cas des rumeurs, la célèbre expression de ­Marshall McLuhan semble particulièrement adaptée : “le médium, c’est le message”. Ironie de l’histoire des médias, Nicolas Sarkozy, ce maître de la télévision en couleur, ce virtuose de l’image électronique qui a fait transformer le site Internet de l’Elysée en un portail vidéo ­entièrement dédié à sa personne, se sent menacé par le plus vieux médium de France : la rumeur. Et il a réagi comme un seigneur des temps anciens qui enverrait ses chevaliers bardés de fer lutter contre une invasion de sauterelles.

C’est un cousin français, que l’on ne peut pas vraiment considérer comme bien informé, qui m’a transmis la rumeur. “Tout le monde” à Paris parlerait d’un adultère parallèle, m’a écrit mon cousin : le président tromperait son épouse avec sa secrétaire d’Etat à l’Environnement, et Carla Bruni, elle, le tromperait avec le chanteur Benjamin Biolay. Mon cousin m’a raconté cela en janvier. A l’époque, personne n’avait couché la rumeur sur papier. A quoi bon ? La rumeur se suffit à elle-même. On la veut toute chaude, livrée personnellement par le bouche à oreille. Le scandale, c’est comme la photo d’une part de tarte : propre, précise, mais bien loin du vrai plaisir. Quant à savoir si la rumeur est effectivement fondée, on finira bien par l’apprendre un de ces quatre. Lancée à pleine puissance, une rumeur parisienne a en tout cas des implications symboliques et politiques qui sont tout sauf inoffensives. Nombre de livres ont été publiés par des spécialistes de l’histoire culturelle comme Robert Darnton et Arlette Farge, qui montrent comment les rumeurs de la capitale ont pu saper la loyauté envers la monarchie longtemps avant la révolution française de 1789. A l’époque moderne, Giscard, en particulier, a souffert de l’histoire des diamants africains. La rumeur a fait basculer l’image que l’opinion publique avait de lui. Brutalement, il a semblé dépassé, son avenir était désormais derrière lui.

Le médium de la rumeur est surtout efficace dans le camp de la droite, où l’on aime les présidents inaccessibles, qui peuvent être admirés tandis qu’ils s’occupent de leurs affaires tout en haut, au sommet de l’Etat, en laissant tranquilles leurs concitoyens. Lesquels ont déjà bien assez d’ennuis comme ça – pas la peine de partager en plus ceux du chef de l’Etat. Quand on s’entretient ces temps-ci avec des policiers et des commerçants en province, ils secouent la tête dès que le nom de Sarkozy est mentionné. Que l’on tombe partout sur des photos de la première dame nue est déjà pénible pour beaucoup de ses partisans. Qu’il ne se maîtrise toujours pas, qu’on le voie tout le temps à la télé, ça énerve aussi. Depuis plusieurs jours, la France a l’impression d’être coincée dans un ascenseur avec Sarkozy.

Le président a une tendance néfaste à confondre la vérité et sa représentation médiatique, ainsi qu’à se tromper de combat. Alain Genestar, ancien rédacteur en chef de Paris Match, a décrit dans un livre comment, en 2006, il avait perdu son poste à la suite de pressions de Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Il avait publié en une de sa revue une photo de Cécilia, épouse de Sarkozy à l’époque, en compagnie de son nouvel ami Richard Attias. “Tu m’as fait beaucoup de mal avec ça”, lui aurait dit Sarkozy au téléphone, comme si le cliché volé du couple était la cause de la liaison, et non sa conséquence. Ne pas publier le cliché n’y aurait rien changé. Pourtant, Genestar a perdu son emploi. Et, Richard Attias, aujourd’hui époux de Cécilia, se plaint que sa société, qui organise des galas et des sommets, ait perdu tous les marchés publics – non seulement avec Paris, mais aussi avec les Etats africains et arabes favorables à la France.

Dans le cas d’une rumeur, ce genre de vengeance est impossible. Cela n’a pas empêché Sarkozy d’essayer, d’où la pire crise de réputation de sa présidence. Ces malheurs sont personnifiés par Pierre Charon, son comparse et conseiller médiatique. Ce dernier a fait part à des journalistes de la fureur du président, le tout en termes belliqueux et cinglants, affirmant entre autres que toute l’affaire masquait un “complot international” de la finance, que la rumeur était considérée comme un “casus belli” et que l’on veillerait à ce que la peur “change de camp”. Un discours digne d’une cour de récréation, au lendemain de la diffusion d’un film sur la mafia à la télévision. Il est inquiétant de constater que l’entourage du président affirme disposer de preuves que Rachida Dati serait à l’origine de la rumeur. Citons Charon à ce sujet : “Voilà ce qui arrive quand on s’attaque à la Firme !” Charon et quelques autres, qui comme lui ne seraient rien sans Sarkozy, aiment se surnommer “la Firme”, ils ont tiré ça du roman de John Grisham [La Firme, 1991]. Puisque Charon parlait de preuve, on a pu penser que “la Firme” détenait plus que des témoignages ou que le téléphone de la politicienne, aujourd’hui députée européenne, avait été mis sur écoute. Sarkozy aurait ainsi suivi les traces de ses prédécesseurs. Cherchant à contrôler les rumeurs parisiennes sur sa fille adultérine, François Mitterrand avait fait placer sur écoute des journalistes, puis des amis au sein de son parti, puis de belles actrices, et pour finir près de la moitié de la ville. Mais il n’avait pas réussi à empêcher que circulent des rumeurs qui reflétaient la vérité.

Pendant que Paris perdait peu à peu la tête, Sarkozy est apparu sur son portail vidéo. Tout en noblesse et en distanciation, sur un plateau enneigé de Savoie où, le 8 avril, il a rendu hommage à Tom Morel, héros de la Résistance. On aurait dit une scène issue d’un rêve étrange. Dans un paysage de neige immaculée, Sarko marchait entouré de sapins, seul, détonnant avec son manteau bleu et ses chaussures de ville. De temps à autre, il haussait les épaules. “Les femmes, ça a toujours été son talon d’Achille. Mais il ne faut pas croire qu’il est fini. Il va reprendre le dessus. Même seul, parce que le spectacle doit continuer”, explique quelqu’un qui le connaît depuis plus de trente ans.

La seule chose que Sarkozy ne puisse pas faire, c’est se tenir à l’écart des médias et s’occuper de son “labyrinthe intérieur”, selon l’expression de son rival Dominique de Villepin, ce qui pourrait pourtant protéger son mandat du ridicule. Sarkozy en est convaincu, ce dont les médias ne parlent pas n’existe pas. Qu’adviendra-t-il de lui si c’est le Premier ministre que l’on voit sur tous les écrans ? Alors, il oscille devant des milliers de ­caméras entre les fantasmes de la ­toute-puissance et les angoisses de l’impuissance, il vocifère toujours plus contre les murmures dans l’opinion publique et pervertit l’Etat et les médias d’une nation pour en faire la thérapie de groupe d’un seul homme.

 

Bague de Rachida : Mougeotte à ses Lecteurs… 02.12.08

PRIX DE LA BAGUE (En or gris pavé diamants, avec deux liens pavés diamants) : 15.600€

baguedati

Article du Nouvel Obs

 

Tata Dati et son piston 30.09.08

Les Potins d’Angèle, hebdomadaire politico-satirique lyonnais, a révélé l’affaire jeudi. La sœur de Rachida Dati habite à Villeurbanne, à côté de Lyon, et travaille à la cité internationale pour un grand groupe de traitement des ordures ménagères, dont le PDG est, par ailleurs, un proche de la ministre. Elle cherchait une place en crèche dans le VIe arrondissement, près de son boulot, où les places de crèche manquent cruellement : 367 pour 1 550 enfants de moins de 3 ans. La dernière commission d’attribution a traité 135 demandes pour 7 places disponibles.

Le dossier de la sœur a été rejeté plusieurs fois avant que Rachida Dati n’appelle Gérard Collomb. L’affaire s’est réglée dans l’été. « Cette famille avait déposé plusieurs demandes, confirme, un peu gênée, Anne-Claire Pech, adjointe UMP chargée du handicap, de l’insertion et de la petite enfance dans le VIe arrondissement de Lyon. Elles ont été examinées en commission d’attribution, selon des critères municipaux très transparents, communs à tout le monde. Nous les avons refusées et, théoriquement, l’adjointe d’arrondissement est décisionnaire pour les crèches. » Mais cette fois, poursuit-elle, « la demande a été acceptée directement par la mairie centrale ».

Le cabinet de Gérard Collomb refusait, hier, de confirmer l’intervention directe de Rachida Dati. Il se contentait de confirmer pudiquement qu’une demande « a bien été formulée ». Pour sa part, le cabinet de la ministre dément formellement. « Il n’y a jamais eu d’intervention, affirme l’un des porte-parole. Elle connaît Collomb depuis longtemps car ils ont travaillé ensemble sur un problème de commissariat lorsqu’elle était au ministère de l’Intérieur, mais elle ne lui a jamais demandé la moindre faveur. » Selon nos informations, le contact direct entre le maire et la ministre a pourtant bien eu lieu au sujet de cette place en crèche. A Lyon, actuellement, environ 20 % des parents ne trouvent pas de solution satisfaisante pour faire garder leurs enfants.

Article d’Olivier Bertrand, Libération.

 

La prison, ce n’est pas l’hôtel 17.09.08

Filed under: < Justice — eilema @ 5:36
Tags: , , ,

Ne craignons pas de le répéter : les prisons françaises sont un scandale de la République. Un scandale dont les pouvoirs publics semblent s’accommoder, en dépit de multiples commissions d’enquête et des mises en garde incessantes sur les dangers de la surpopulation carcérale. Le meurtre d’un jeune homme, égorgé par son codétenu à la maison d’arrêt de Rouen, dans la nuit du 10 au 11 septembre, en témoigne une nouvelle fois.

Qu’on en juge. Un garçon de 26 ans, qui encourait une peine légère (récidive de conduite en état d’ébriété et port d’armes blanches), a été mis en cellule avec un homme impliqué dans une affaire d’homicide, atteint de troubles du comportement et qui avait été placé à l’isolement en raison d’un comportement agressif envers ses codétenus. Malgré ses antécédents et sa dangerosité, la principale prise en charge de ce détenu a consisté à le placer dans le huis clos d’une cellule avec un autre jeune homme, qui est devenu sa victime. Le fait que le malheureux ait été d’accord ne change rien à l’affaire.

Il faut le redire. La peine subie par un condamné est l’enfermement, la privation de liberté. Dans une démocratie moderne, les autres droits d’un détenu, et d’abord celui à son intégrité physique, doivent être garantis par l’Etat. Les prisons ne doivent être ni un pourrissoir ni un endroit où un délinquant mineur peut être mis au contact de criminels. Et encore moins risquer sa vie dans un lieu qui, plus que d’autres, est placé sous la responsabilité de l’Etat.

Il faudrait le rappeler à la ministre de la justice, qui semble l’ignorer. Le 29 août, lors d’une visite à la prison de Metz-Queuleu, Rachida Dati a répondu avec une étonnante désinvolture à un détenu qui se plaignait du manque d’intimité en cellule : « Tenez-vous à carreau et vous serez chez vous, libre, avec une chambre et des toilettes séparées. La prison ce n’est pas l’hôtel. » Mme Dati n’ignore sans doute pas que le meurtre de Rouen porte à trois le nombre de détenus décédés de mort violente depuis le début de l’année dans les prisons françaises. Pour reprendre l’expression qu’elle a jugé bon d’utiliser : à la prison de Rouen, dans la nuit du 10 au 11 septembre, assurément, ce n’était pas l’hôtel.

Article : Le Monde, Edito du 14.09.08 I Illustration © Luz.

 

La colère préméditée de Rachida Dati 09.06.08

La scène s’est déroulée mardi 3 juin à l’Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement, et a été depuis lors abondamment commentée. Interrogée par Martine Martinel (PS, Haute-Garonne) sur la décision d’annulation d’un mariage prononcée par le tribunal de Lille parce que l’épouse avait menti sur sa virginité et sur les revirements du parquet à propos de cette affaire, Rachida Dati, la garde des sceaux, a provoqué un déchaînement de réactions. Sa colère à elle n’avait rien d’improvisé.

Car, pour répondre, la ministre de la justice se saisit alors du micro, une fiche rédigée à la main, qu’elle lit. « Madame la députée, dans cette affaire du jugement du tribunal de Lille, je n’ai pas entendu un mot de votre groupe, je n’ai pas entendu un mot pour cette jeune femme qui attendait la décision de justice. » « C’est faux« , proteste Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste. « Vous brandissez des mots, vous brandissez des concepts déconnectés de la réalité. Oui, je le redis, cette décision de justice a protégé cette jeune femme, et c’est ce qui vous dérange. Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il n’est pas question d’admettre…, poursuit-elle sous les huées, il n’est pas question d’admettre qu’une procédure en nullité soit fondée sur le seul motif de la non-virginité. Il ne doit pas y avoir d’ambiguïté sur l’interprétation de la loi. C’est pour cela que j’ai demandé au procureur général de faire appel du jugement du tribunal de Lille. »

Un temps de silence. Mme Dati écarte alors son regard de sa fiche et interpelle les bancs de l’opposition. « Mais je voudrais vous ajouter, mesdames et messieurs les députés du groupe socialiste : où étiez-vous lorsque vous avez créé la politique des « grands frères » ? Quand vous avez abandonné un nombre de jeunes filles, dans ces quartiers difficiles, entre les mains des « grands frères » ? La politique des « grands frères », c’est vous, martèle-t-elle, l’index pointé en direction du PS. C’est vous qui avez abandonné ces jeunes filles. Votre politique d’intégration a été un échec. C’est votre échec que nous payons aujourd’hui. »

Les protestations vont croissant. Quelques « Démission ! » fusent. La ministre jette un bref coup d’oeil sur sa fiche, sous le regard interloqué du premier ministre, François Fillon, tandis que le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, opine du chef. « Vous avez créé les « grands frères », reprend-elle, pour s’occuper de ces jeunes filles qui ne demandaient rien. A défaut de votre soutien, elles ont trouvé la justice. La justice les a aidées, elle leur a permis d’être libres, d’être indépendantes. Parce que les « grands frères » ont conduit à une politique de repli communautaire, à une politique identitaire que vous avez soutenue. (Nouveau regard sur sa fiche.) Vous pouvez m’attaquer, comme vous le faisiez encore, monsieur Ayrault, mais j’ai échappé à l’échec de votre politique et c’est ce qui vous dérange ! Alors, de grâce, n’empêchez pas ces jeunes filles d’être libres. A défaut de votre soutien, elles ont besoin du soutien de la justice, elles ont besoin du soutien du gouvernement et elles ont mon soutien personnel. »

Même si elle a paru parler « avec ses tripes« , comme l’a relevé son collègue UMP Laurent Wauquiez, la réponse, en réalité, avait été rédigée de bout en bout. « Tout ce qu’elle fait est absolument « under control »« , confie un membre de son entourage. Cependant, à l’issue de deux semaines de débat sur la révision constitutionnelle durant lesquelles Mme Dati a été malmenée, y compris dans son propre camp, l’expression de l’exaspération était, elle, réelle.

S’inspirant de la méthode chère à Nicolas Sarkozy, plutôt que de rester sur la défensive, elle a choisi de passer à l’attaque, comme il le lui avait conseillé. Au lieu de répondre à la question qui lui était posée, portant sur le changement de pied du parquet dans cette affaire, quand elle-même avait estimé initialement que l’annulation du mariage était « un moyen de protéger la personne« , elle a ainsi pris à partie la gauche sur sa politique d’intégration.

La période récente n’en a pas moins mis en lumière les fragilités de Mme Dati. Pas plus à la fin qu’à l’ouverture du débat sur le projet de révision des institutions, elle n’a été invitée à prendre la parole pour défendre le texte dont elle avait la responsabilité. A plusieurs reprises, la ministre a semblé excédée. On l’a ainsi entendue, après s’être fait rabrouer par le président de l’Assemblée nationale au cours d’une séance de nuit, s’emporter au téléphone dans les couloirs du Palais-Bourbon.

Sa contre-attaque témoigne de sa volonté de ne pas se laisser mettre sur la touche. Dès le lendemain, le chef de l’Etat lui a apporté un soutien appuyé : « Tu m’as fait plaisir« , lui a-t-il lancé en conseil des ministres.

Patrick Roger

Article : Le Monde (Patrick Roger) I Illustration © Riss

 

Les folles dépenses de la ministre Rachida Dati 28.03.08

Réceptions, voyages, restaurants et dépenses personnelles : la ministre de la Justice a dépensé en moins de trois mois près des deux tiers des « frais de réception » alloués pour l’année 2008. Un dépassement de 30% avait déjà été enregistré l’an dernier. Le contrôleur financier du ministère s’en inquiète et a rappelé à l’ordre le cabinet de la garde des Sceaux, lequel se veut rassurant.

Source : Mediapart

 

Rachida Dati, nouvelle ministre de l’intérieur

C’est beau, un micro qui reste ouvert. Ça en dit tellement long sur les liens qui unissent les journalistes et les politiques. Et c’est tellement instructif sur les motivations profondes de certains…
.
 

Nouveaux remous au cabinet de Rachida Dati 18.03.08

dati2.jpg

Officiellement, il ne s’agit que d’un contrat de six mois non renouvelé. Mais selon les informations parvenues à Rue89, il s’agit surtout d’un nouveau départ du cabinet de la garde des Sceaux Rachida Dati pour cause de ras-le-bol. Gaël Tchakaloff, une journaliste, auteur d’un portrait de Rachida Dati intitulé « Psychanalyse d’un conte de fée », avait été recrutée en octobre 2007 au cabinet de la ministre afin de « coordonner sa communication ». Partie en vacances il y a un mois, elle a décidé de ne plus reprendre son poste.

Selon nos informations, dont se fait également l’écho le site du Nouvel Obs, deux autres membres du cabinet sont en instance de départ. En fait, ils espèrent un remaniement ministériel qui verrait Rachida Dati changer de portefeuille, ce qui leur éviterait une rupture dans la douleur. Ces deux membres du cabinet se plaignent de relations de travail insupportables, à base de hurlements et de reproches permanents. L’un d’eux serait en dépression.

Ces soubresauts au sein du cabinet de la Garde des Sceaux évoquent la série de départs qui avait secoué l’équipe de Rachida Dati quelques semaines seulement après son arrivée au ministère de la Justice. On avait alors enregistré pas moins de huit départs dans l’entourage de la ministre, un record ! Huit mois plus tard, l’épidémie de départs semble sur le point de connaître une nouvelle poussée de fièvre.

 

Prisons : Convention inédite entre Bouygues et l’État 12.03.08

couloirprison.jpg

Annoncé en décembre 2004 par Dominique Perben pour une ouverture programmée en 2007, le projet de construction d’un centre pénitentiaire à Annoeullin, devrait bel et bien voir le jour. Malgré la saisie du Conseil d’État par les membres de l’association Pas de prison à Annoeullin, qui s’opposent depuis le début au projet, Rachida Dati, Garde des Sceaux, a en effet signé aujourd’hui un contrat de partenariat d’un nouveau genre avec Bouygues pour la conception, le financement, la construction, mais aussi l’exploitation, de trois prisons en France d’ici 2011, dont celle d’Annoeullin.

La construction de cette prison de 688 places ne restera donc pas lettre morte. L’établissement, qui devait initialement ouvrir en 2007, puis 2009, devrait finalement ouvrir d’ici 2011, a déclaré hier la ministre de la Justice, Rachida Dati, au cours d’une conférence de presse destinée à présenter le lancement de trois projets dans l’Hexagone, grâce à la signature d’une convention inédite entre l’État et le groupe Bouygues.
Pour la première fois en France, un groupe privé aura en effet en charge la conception, la construction, le financement mais aussi l’exploitation de ces trois nouveaux centres pénitentiaires qui seront érigés à Nantes (570 places), à Réau, en Ile-de-France (798 places), et à Annoeullin (688 places, soit deux quartiers de détention de 210 places chacun, un quartier longues peines de 28 places, une maison d’arrêt de 150 places, un quartier d’accueil de 50 places, et enfin un service médico-psychologique de 40 places).

« Cette signature est le symbole de la modernisation de notre système pénitentiaire », a déclaré Rachida Dati, qui initie à travers ce partenariat public-privé une nouvelle façon de procéder pour le ministère de la Justice, après la mise en place récente d’un système de location avec option d’achat utilisé pour les prisons de Béziers et Nancy, qui ouvriront en 2009.
Dans le cas du contrat présent, l’État paiera un loyer de 48 millions d’euros par an pour les trois établissements, dont il deviendra propriétaire après 27 ans (soit un coût total de 1,8 milliards €), tout en déléguant à Bouygues l’exploitation des prisons.
En clair, Bouygues assurera la maintenance des établissements, la fourniture des énergies, la propreté et l’hygiène des locaux et des espaces extérieurs, la gestion des déchets, le travail des détenus au sein de l’établissement, leur formation professionnelle, la restauration, l’hôtellerie et la buanderie, la cantine (services aux détenus), la mise à disposition de véhicules, et l’accueil des familles. Autant de domaines d’intervention traditionnellement assurés par des agents de l’État, qui créeront « de l’emploi localement, car les entreprises peuvent recruter sur place », a assuré la Garde des Sceaux.

Sources : La Voix Du Nord I La Voix Éco

 

« Elève Rachida, au piquet ! » 31.10.07

dati.jpg

L’injonction est du Canard Enchaîné, qui publie aujourd’hui l’extrait du curriculum vitae qui figure au dossier administratif de Rachida Dati. Un CV qui indique, pour l’année 1993, « M.B.A. du groupe H.E.C. » avec la mention « ancienne élève de l’Institut supérieur des affaires ». En réalité, comme L’Express l’a révélé, la Garde Sceaux n’a jamais obtenu le diplôme. Rachida Dati l’a d’ailleurs confirmé, tout en soulignant qu’elle n’a jamais prétendu l’avoir…

Le Canard écrit que « le document (…) a provoqué un véritable branle-bas de combat (…) au ministère de la Justice », provoquant le coup de fil du porte-parole du ministère. Il a expliqué au journal que « la formule « ancien élève de l’Institut supérieur des affaires » signifiait clairement qu’elle n’avait pas obtenu le diplôme final ». Le Canard Enchaîné se demande alors pourquoi mentionner « M.B.A du groupe H.E.C. », soulignant « l’ambiguïté » cultivée par la ministre.

Une ministre qui s’est elle-même fendue d’un coup de fil au Canard pour lui reprocher de s’intéresser à son parcours en raison de ses origines. Et le journal de répondre « refrain connu. Seule solution, ne parler de la ministre qu’en termes élogieux et pratiquer la discrimination ministérielle positive. »

La question de ce « faux diplôme » n’est pas anodine. Il aurait facilité l’entrée en 1996 de Rachida Dati à l’Ecole nationale de la magistrature, qu’elle a intégrée par la voie parallèle ouverte aux personnes ayant déjà connu une expérience professionnelle.

Rachida Dati, qui nie les accusations, compte bien donner sa vérité dans le livre Je vous fais juge, qu’elle doit publier prochainement. « Je corrige quelques rumeurs ou des choses qui sont fausses. Je corrige des incorrections. Quand on parle de faux diplômes, il faut une matérialité », s’est elle défendue mardi sur Europe 1. C’était avant la publication de son CV…

Source : Libération

 

Rachida Dati 01.09.07

rachidadati.jpg

GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE.

Elle « a su se faire accepter par la droite, depuis ce jour de 1986 où, étudiante de 20 ans, elle convainquait le vétéran gaulliste Albin Chalandon de lancer sa carrière. Elle est aujourd’hui au coeur de la victoire. » (1) (more…)

 

Pressions de Rachida Dati sur Paris Match 29.05.07

OFRTP-FRANCE-MUNICIPALES-PARIS-DATI-20080217

La Société des journalistes (SDJ) de Paris-Match proteste contre « des pressions exercées par la garde des Sceaux », Rachida Dati, visant à empêcher la publication de photos de jeunesse « dont la reproduction avait pourtant été autorisée par son père ». « Dans un contexte d’insécurité, où des journalistes sont incités au départ, la direction de notre rédaction ainsi que la direction générale des rédactions de Lagardère Active, ont choisi de céder. La SDJ le déplore », ajoute l’organisation.

Olivier Royan, directeur de la rédaction de Paris-Match, a expliqué à l’Afp que Mme Dati lui avait fait savoir que « ni elle ni ses frères et soeurs ne souhaitaient la publication de photos de famille dans ce reportage ». « Comme ces photos ont un caractère privé, et malgré leur côté un peu banal – il s’agit de scènes d’enfance – nous avons décidé de respecter la loi », a ajouté M. Royan. « La liberté de la presse doit s’exercer dans le respect des personnes et Mme Dati n’a fait que faire respecter son droit à la vie privée », a expliqué de son côté le ministère de la Justice.

« Il n’y a aucune raison de polémiquer ni de parler de pressions », a indiqué pour sa part à l’Afp Didier Quillot, pdg de Lagardère Active. « Il s’agit simplement de respecter le droit (…) Nous avons considéré que l’autorisation du père de Mme Dati, seul, ne suffisait pas car il s’agit de la vie privée et de l’enfance de Mme Dati et de ses frères et soeurs », a-t-il poursuivi. « Nous avons donc considéré que son accord, ainsi que celui de ses frères et soeurs, étaient indispensables. C’est le simple et strict respect de la vie privée », a conclu M. Quillot.

Selon la SDJ de Paris-Match, la reproduction de ces photos avait été autorisée par le père de la garde des Sceaux « lors d’un rendez-vous avec nos reporters ». « Au terme de longues tractations, l’article a été maintenu mais vous ne verrez pas dans notre prochaine édition ces banales photos de famille », ajoute-t-elle. « Et ce bien qu’une partie d’entre elles ait déjà été montrée dans un documentaire diffusé sur la chaîne marocaine 2M ». « Les photographies publiées dans la prochaine édition sont celles qui ont été sélectionnées par la Chancellerie », souligne la SDJ. Elle note que l’actionnaire majoritaire de Paris-Match, Arnaud Lagardère, « auquel nous avions demandé de nous recevoir afin de garantir l’indépendance éditoriale de nos titres, ne nous a toujours pas dit quand nous pourrions le rencontrer ». La SDJ indique être soutenue, dans cette protestation, par les SDJ du Journal du Dimanche (JDD), Elle, Première et Télé7Jours, publications appartenant au groupe Lagardère.

Source : Afp – Mardi 29 mai 2007, 21h03

 

Meaux : l’impossible visite 13.04.07

sarkozymeaux

Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de répéter qu’il n’avait aucun problème à se rendre en banlieue. Si ce n’est justement celui de s’y rendre ! Le vendredi 13 Avril 2007, il va pourtant le faire, en allant à la Cité Beauval de Meaux.

Cet évènement a été filmé par La Télélibre. L’article :

Il fallait absolument que Nicolas Sarkozy fasse un saut en banlieue avant le premier tour. C’est fait, mais ça a failli ne pas se faire. Le vendredi 13 avril 2007, entre 18h30 et 19h30, il s’est rendu une heure à la cité Beauval dans la ville de Meaux pour y rencontrer des associations de jeunes. La rumeur de sa venue circulait depuis de nombreux jours, le Canard Enchaîné avait même fait une brève dans son édition du 11 avril dernier. Un mystérieux informateur se revendiquant être un membre déçu du QG de Nicolas Sarkozy nous avait même envoyé un mail le 12 avril nous demandant de nous rendre là-bas à 15 heures, le vendredi 13, pour assister à la préparation. La venue de Nicolas Sarkozy étant programmée pour 17 heures. Il faut savoir que le candidat de l’UMP avait un meeting avec Jean-François Copé, dans cette même ville de Meaux à 18h30. Nous nous y sommes donc rendus à l’heure dite et effectivement, au regard du nombre de policiers, de tireurs d’élite et d’officiels présents, il se tramait quelque chose.

Notre arrivée sur les lieux a surpris. Nicolas Sarkozy désirait sans doute faire une visite, préparée par Rachida Dati, loin des caméras, tout dérapage pouvant entraîner des conséquences électorales difficiles à évaluer. Mais c’était raté. Du coup, personne ne confirmait son éventuelle venue. Certains membres des associations invitées nous indiquaient même vers 17 heures 30, que Nicolas Sarkozy avait décidé de faire marche arrière pour des raisons de sécurité et en raison de la présence de journalistes. À 17 heures, l’Afp avait été avertie. Finalement, face à la pression des associations, notamment celles de Karim Zéribi, le Président du Parlement des banlieues, et des conséquences d’une reculade, Nicolas Sarkozy est finalement arrivé, visiblement tendu, à 18h30 dans le local des jeunes pour un débat mouvementé d’une heure devant les caméras de latelelibre.fr et de Dimanche+ ( le journaliste avait été averti par des sources locales). Les autres médias étaient à un kilomètre de là et ils ne sont jamais venus.

Nous vous proposons le récit complet de cet après-midi pas comme les autres dans la cité Beauval de Meaux. C’est une exclusivité de LaTeleLibre. Un reportage réalisé par Allan Rothschild, Ludovic Tourte, Bruno Martin et Julie Lalande.

;

LA VIDEO DE LA VISITE A LA CITE BEAUVAL

.

Pour ceux qui ont un peu de temps à « perdre », ce fichier de grande valeur est très instructif pour saisir la vision réductrice et condescendante que Nicolas Sarkozy a des « quartiers », comme on les appelle désormais.

Vous trouverez ci-dessous le déroulement de la journée ainsi que quelques-unes des remarquables interventions du Président de tous les Français :

À l’extérieur de la salle.

15h30 → Arrivée des tireurs d’élites.
15h45 → Arrivée de Rachida Dati, puis un peu après, de Laurent Solly, chef de cabinet de Nicolas Sarkozy.
17h00 → Arrivée de Jean-François Copé.
17h30 → Karim Zéribi (Président du Parlement des Banlieues), indique que la visite de Nicolas Sarkozy est officielle depuis 72 heures. « Nous ce que nous voulons c’est débattre […] Nous sommes des démocrates et des républicains ». À la question du journaliste « alors pourquoi il n’est pas là ? », il répond « c’est à n’y rien comprendre, c’est une mascarade […] Quand on veut être Président de la République française, on doit s’adresser à l’ensemble des composantes de la société française ».
17h50 → On annonce qu’il n’a jamais été question que Nicolas Sarkozy vienne. Karim Zéribi aux caméras « Je pense que les habitants des quartiers populaires ont le droit d’entendre son projet pour les quartiers. Et puis de nous entendre lui indiquer aussi qu’on n’est pas toujours d’accord avec son projet de société ». « Les gens, ça fait une heure et demie qu’ils attendent ». « Le fait que Nicolas Sarkozy ne vienne pas ce serait une reculade qu’on ne comprendrait pas, encore une fois ». « Il n’y a pas de zone de non-droit dans notre pays ».
18h30 → Arrivée de Nicolas Sarkozy. En fond sonore, un journaliste lui demande « Monsieur Sarkozy vous êtes en retard aujourd’hui. C’est pas votre habitude. Est-ce que vous avez hésité avant de venir ? ».

À l’intérieur de la salle.

« Mesdames et messieurs, d’abord pardon pour mon retard. Je voudrais vous dire combien je suis heureux de venir ici, je suis déjà venu ! À plusieurs reprises. » Un « c’est faux » s’élève dans la salle.

« Je crois que personne, depuis bien longtemps dans la République Française, n’a fait autant que ce que j’ai fait pour que les musulmans puissent vivre leur foi dans la dignité, dans la légalité, et dans l’honnêteté ». « J’ai été de ceux qui ont dit qu’il ne fallait pas confondre des musulmans croyants avec des extrémistes ». « J’ai dit que les problèmes venaient des caves et des garages et pas des mosquées ». « Lorsque vous parlez des juifs de France, vous ne parlez pas de ceux qui vont à la synagogue. Vous parlez de ceux qui sont juifs, non pas pratiquants mais culturellement ».

« Il faut sortir ces quartiers de la mainmise d’un certain nombre de bandes, et du trafic de la drogue. Comment on peut le faire ? J’ai proposé un Plan Marshall 2, je m’en explique très brièvement. Si je suis élu Président de la République dans 3 semaines, je proposerais à chaque jeune de vos quartiers une formation, un contrat, une rémunération, une ouverture en entreprise. Celui qui considère que la société doit l’aider sans se donner du mal, celui-là que les choses soient claires, nous ne le laisserons pas empoisonner la vie du quartier, la vie de sa famille, et la vie de l’immeuble. […] Si il veut pas bosser, il faut bien comprendre que dans les valeurs qui sont les miennes, je ne les laisserais pas rendre la vie impossible dans les quartiers qui sont les nôtres. Parce que là où vous avez raison, c’est que ce n’est pas moi qui habite dans vos quartiers. C’est vous qui y habitez, la peur au ventre, la voiture brûlée, le trafic de drogue, le voyou qui terrorise vos propres enfants, c’est vous qui le vivez, c’est pas moi

« Dernier point sur la police. Toute forme de racisme – et pour moi le racisme ça commence à la familiarité, le tutoiement, la main qui pend à la fenêtre ouverte de la voiture de patrouille – toute forme de racisme ou de manque de respect est inadmissible et scandaleuse. Mais je vous dois la vérité aussi. Quant à la gare du Nord, il y a un multirécidiviste qui ne paye pas son billet, et qui en récompense de ne pas avoir payé son billet, frappe le fonctionnaire qui le contrôlait, et déclenche une émeute, je vais vous dire quelque chose : celui-là il a pas rendu service à nos quartiers. Et celui-là il faut pas me demander de me solidariser avec lui. »

Les gens commencent à réagir (on le ferait pour moins). En disant « tu » (racisme, donc, si j’ai bien suivi), Nicolas Sarkozy répond : « Qui a choisi comme porte-parole une jeune femme d’une famille de 12 enfants qui s’appelle Rachida Dati. Attends, quand on donne ; y comprit quand y a Harry Roselmack qui présente le 20 heures, il vaut mieux ça que rien ».

À 12 minutes du fichier (il ne vous en restera donc plus que 3’40 à visionner), devant tant de stigmatisation, de méconnaissance du quotidien des gens, et de bêtise, la salle commence à réagir plus sérieusement. Certains interviennent, revenant notamment sur le tutoiement, et sur le reste. La consultation de ces minutes est sans doute nécessaire si vous pouvez en trouver le temps.

Juste pour rire (si on en trouve encore le courage), Nicolas Sarkozy Tv (NS TV) a relayé le même événement… à sa manière !