Dans l’affaire Kouchner Vs Péan (alias « Le Monsieur », dixit Sarkozy), on atteind des sommets…
Ce matin, je reçois dans ma boîte mail La gazette d’@rrêt sur images, n° 58. Ce sera la dernière. Ce lundi 9 février, je me désabonne. Voici la dite gazette :
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« De grâce ne vous contentez pas de la fin de l’émission« . Pourtant, surlignés en jaune, les propos qui s’y réfèrent et y invitent sont nettement plus nombreux que ceux concernant « la première partie« . La méthode Schneidermann a toujours été celle-ci : la présence de [pseudo] révélations autorise le racolage sauce TF1. J’avais fini par boycotter la version télé de l’émission. J’ai espéré que loin de la pression de l’audimat, le site ne tombe pas dans le même ecueil. Las : je prend le même chemin avec la version internet.
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Voici la vidéo :
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Ci-dessous, la retranscription de l’échange. « Ce n’est pas une raison pour ne pas poser les questions » nous dit Daniel Schneidermann. « Vous jugerez« . À vous de juger, donc, si l’interview ne prend pas de faux airs d’interrogatoire :
D.S : « Cosmopolistisme, c’est un mot qui a été extrêmement fréquemment utilisé par les antisémites des années 30 pour désigner la finance cosmopolite, les banquiers cosmopolites, la ploutocratie cosmopolite. J’imagine que vous connaissez ça par coeur puisque vous vous êtes intéressé à cette période. Pourquoi avoir utilisé des mots comme celui-ci ? Puisque, vous m’avez dit là en arrivant que vous étiez extrêmement blessé par les imputations d’antisémitisme qui vous sont faites depuis la sortie du livre. Pourquoi frôler la ligne jaune ?« .
P.P : « Écoutez, je me retrouve dans une position d’accusé. J’ai utilisé ce mot comme j’aurais utilisé ce mot d’universalisme« .
D.S : « C’est pas la même chose ! Vous êtes écrivain Pierre Péan, vous connaissez le poids d’un mot plutôt que d’un autre. Par exemple, le mot cosmopolitisme vous connaissez son utilisation des années 30 ? »
P.P : « C’est pas parce que ce terme a été dévoyé pendant quelques années effectivement par une extrême-droite antisémite, surtout à la fin des années 30 et au début des années 40, que… Ce que vous laissez entendre, c’est qu’on ne peut plus utiliser ce mot. »
D.S : « On fait attention, on est écrivain, donc on fait attention aux mots qu’on choisi. Est-ce que au moment où vous l’utilisez, vous le couchez par écrit dans votre livre, est-ce que vous vous dites… Vous ne pressentez pas ? »
P.P : « Ben non, sinon sans ça, si je l’avais pressenti… Et tous les gens qui l’ont lu non plus. C’est sûr que voyant tout ce que j’entends, là, depuis quelques jours, je le réécrirai, je ne réécrirai plus la même chose. Parce que c’est évidemment pas dans ma tête… à un quelconque moment, pensé antisémitisme« .
D.S : « Si vous deviez réécrire le livre aujourd’hui… »
P.P : « J’enlèverai le mot, évidemment ! Quand je vois l’impact de ce mot… Je l’enlèverai, voilà. »
D.S : « Bon, écoutez. Que vous dire ? Je ne suis pas dans le secret de vôtre âme. Mais s’agissant d’un écrivain, d’un enquêteur chevronné, il y a des imprudences de plumes qui laissent un peu sans voix. »
P.P : « Et qui sont, si je vous entend bien, révélatrices? »
D.S : « J’en sais rien, je ne conclut pas, je ne suis pas dans le secret de vôtre âme. »
Pierre Péan met fin à l’entretien.
.LeL
Les preuves apportés par Pierre Péan dans son ouvrage, parce qu’elles sont nombreuses, ne permettent pas vraiment à Bernard Kouchner de se défausser en plaidant non coupable. Au lieu de nier les faits en bloc, il est donc plus simple de jouer, quasi la larme à l’oeil, la carte de l’attaque antisémite. Les médias, chaque jour davantage à la botte du gouvernement, sautent allègrement sur l’occasion, et Arrêt sur Images avec eux. Mais comme le suggère Stéphane Guillon : « avec toutes ces conneries, il ne faudrait pas laisser filer les vrais antisémites comme Dieudonné ou fermer les yeux sur les vraies trahisons comme fricoter aver Omar Bongo quand on fait de l’humanitaire« .
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Au sujet de Daniel Scneidermann :
À voir (ou revoir) : Enfin Pris ?, un film de Pierre Carles.