Maghreb
Nos relations sont riches et denses. La coopération bilatérale continue de s’enrichir, en particulier dans l’enseignement supérieur et la santé, mais aussi la formation professionnelle, l’éducation, et tant d’autres domaines au coeur des réformes menées au Maghreb pour moderniser les économies et les institutions, ce que la France entend appuyer par sa coopération bilatérale. Premier partenaire commercial des pays du Maghreb, la France doit poursuivre ses efforts. Les jeunes entrepreneurs du Maghreb doivent pouvoir contribuer à faire émerger des filières industrielles intégrées, à cheval sur les deux rives de la Méditerranée. Je souhaite par ailleurs que le Maghreb joue un rôle moteur dans l’Union méditerranéenne que j’appelle de mes voeux et qui aurait vocation à travailler avec l’UE sur des sujets d’intérêt commun : sécurité collective, immigration, écologie et codéveloppement.
Sources(s) : Interview Arabies (04/07)
Maison des adolescents
Je souhaite que cette expérience se poursuive et se généralise. Toutefois les troubles de l’adolescence ne sont que la suite logique de la non prise en compte des difficultés de l’enfant, et particulièrement des maltraitances dont il est l’objet. Il serait dramatique que ces « maisons de l’adolescence » ne soient que la conséquence de la faillite de la prévention et des soins.
Sources(s) : Interview Marie-Claire (avril 2007)
Maisons des créateurs
Je propose de créer partout des Maisons des créateurs où se retrouveront tous ceux qui aspirent à inventer, à créer, à entreprendre dans tous les domaines, où ils pourront trouver des soutiens, des conseils, des formations, des aides, mais aussi où ils échangeront, où ils croiseront leurs expériences, leurs idées, leurs projets, où ils formeront des projets communs, où ils inventeront ensemble l’avenir.
Sources(s) : Discours Besançon (13/03/07)
Mandat électoral
Je suis pour une limitation du mandat présidentiel à deux quinquennats, car dix années sont un temps suffisamment long pour une fonction aussi éminente. Faut-il étendre cette limitation de deux mandats à l’ensemble des autres élus, maires ou députés ? Personnellement, je ne le pense pas. Je ne crois pas que la limitation des mandats ait un effet direct sur la lutte contre la corruption, que je soutiens comme vous. Surtout, je pense que, dans un régime démocratique, c’est aux électeurs de choisir leurs élus. Si un élu est formidable, intègre, dévoué, je ne vois pas ce qui s’oppose à ce qu’il soit régulièrement réélu.
Sources(s) : Questionnaire Organisation -Transparence-Internatonal France (TI France – mars 2007)
Marché de l’art
Son dynamisme s’inscrit plutôt dans une revitalisation globale de notre économie. Très simplement, si les acheteurs potentiels reviennent en France, la place de Paris sera confortée. Mais là encore, on peut agir. Via les commandes publiques. Les collections que constituent en régions les FRAC, le FNAC dans la capitale, et qui portent des ambitions, des cohérences. En rendant la France plus attractive pour les artistes étrangers, avec la création, sur l’ensemble du territoire, de maisons ou de cités pour les accueillir en résidence. En nous battant, à Bruxelles, et je suis décidé à le faire, pour que la TVA à l’importation soit réduite, notamment pour les arts décoratifs, les meubles, les manuscrits, ce qui est une nécessité si l’on veut concurrencer le Royaume-Uni où la TVA n’est que de 5%, et qui occupe une place majeure sur la marché de l’art.
Il est évident qu’en favorisant la création de richesses, en faisant en sorte que les entrepreneurs aient envie de rester en France, on garde sur notre sol les acheteurs, les collectionneurs potentiels. Les pouvoirs publics doivent renvoyer aux collectionneurs d’art, notamment d’art contemporain, une image positive de leur passion. Elle contribue à la vitalité de la création, au rayonnement de la culture française, et même, bien souvent, par le biais des donations ou de la dation, à l’enrichissement du patrimoine national.
Ensuite, il faut certainement aller plus loin en matière de fiscalité : pour développer le mécénat, notamment le mécénat d’entreprise qui a déjà été dopé par la loi de 2003, et pour faciliter la création et l’activité des fondations. Enfin, il faut soutenir vraiment nos artistes français à l’étranger. Il faut mettre en place une politique et des structures de promotion efficaces de la création française sur la scène internationale, qui évitent les écueils de la dispersion des moyens et de la promotion officielle de nos artistes.
Sources(s) : Discours devant les acteurs de la Culture (04/04/07) / Interview Arts Magazine (avril 2007)
Mariage homosexuel
Je veux que le mariage protège la filiation et le cadre naturel de la famille. Pour cette raison, je n’ouvrirai pas le mariage, ni l’adoption aux couples de même sexe.
Sources(s) : Discours Nantes (15/03/07)
Médecine libérale
La médecine libérale est un fondement du système de santé français. Nos compatriotes y sont très attachés. Il faut le préserver et répondre à ses attentes et à ses préoccupations. J’en vois principalement trois. Le rôle du généraliste, d’abord. Celui-ci est en première ligne dans le parcours de soins et la loi de 2004 l’a expressément consacré. Je le dis clairement, je suis favorable à l’alignement du tarif de la consultation des généralistes sur celui des spécialistes. Deuxièmement : l’épuisement, la surcharge de travail, l’isolement, en ville et à la campagne. Je souhaite favoriser la constitution de cabinets de groupe, le regroupement de médecins généralistes, spécialistes et autres professionnels de santé, et permettre à ceux qui le souhaitent de pouvoir salarier un confrère ou utiliser des modes nouveaux d’association comme le contrat de collaboration. Je souhaite également que notre confiance dans les médecins libéraux se traduise par la création d’espaces de liberté tarifaire (en contrepartie d’obligations d’évaluation et de formation continue).
Troisièmement : la pénurie de médecins et autres professionnels de santé sur certaines parties du territoire.
Les incitations actuelles à l’installation dans certaines zones devront être évaluées et sans doute renforcées.
Je pense que la constitution de cabinets de groupe est une réponse au phénomène de l’isolement.
Sources(s) : Interview Pharmaceutiques (mars 2007)
Méditerranée
Je favoriserai le développement des pays pauvres, en cessant d’aider les gouvernements corrompus, en mettant en place une Union méditerranéenne avec les pays du Sud
C’est à la France, européenne et méditerranéenne à la fois, de prendre l’initiative avec ses partenaires du Sud de l’Europe, d’une Union Méditerranéenne comme elle prit jadis l’initiative de construire l’Union européenne. Cette Union Méditerranéenne devra prendre en charge les questions de lutte contre le terrorisme, la gestion concertée des migrations, le développement économique et commercial et la promotion de l’Etat de droit dans la région. Elle aura vocation à travailler étroitement avec l’Union Européenne, et un jour à avoir avec elle des institutions communes. Je souhaite que la France se voit de nouveau comme une puissance méditerranéenne majeure.
Je souhaite par ailleurs que le Maghreb joue un rôle moteur dans l’Union méditerranéenne que j’appelle de mes voeux et qui aurait vocation à travailler avec l’UE sur des sujets d’intérêt commun : sécurité collective, immigration, écologie et codéveloppement.
Sources(s) : Mon Projet / onférence de presse sur les relations internationales (28/02/07) / Interview Arabies (04/07)
Mère au foyer
Je ne suis pas favorable au salaire de mère au foyer. L’Etat n’a pas les moyens. Et puis il faut être cohérent. Je ne peux pas demander aux gens de travailler plus et verser un salaire à des femmes qui souhaitent élever leurs enfants. En revanche, on peut améliorer leur situation. Je propose que ces femmes aient droit à une protection sociale autonome et que les années passées à éduquer leurs enfants leur ouvrent droit à une pension de retraite. Cela existe déjà, mais pas pour toutes et à des niveaux nettement insuffisants. Ces droits, acquis personnellement et indépendamment de la pension de leur conjoint, leur assureraient une certaine autonomie financière. En cas de séparation ou de veuvage, elles pourraient donc disposer de droits propres. Et puis, je souhaite proposer à celles qui veulent travailler, une fois que les enfants sont grands, d’accéder à une formation qualifiante d’un an, rémunérée. La liberté de chacun, et des femmes en particulier, est ma priorité.
Sources(s) : Interview Femme Actuelle (26/03/07)
Mi-temps sportif
Si les épreuves sportives continuent à avoir les plus petits coefficients, il ne fait pas s’étonner que les familles regardent le sport comme une anecdote.
Il y a eu un grand débat sur le mi-temps sportif. On passait d’une situation où l’on ne fait jamais de sport, à une situation où l’on en ferait à mi-temps. À l’arrivée, rien n’a été changé du tout.
Je veux qu’on laisse le choix, à toutes les familles de France, de l’école de son enfant. Choisir une école où l’on fera du sport, en doublant le nombre d’heures. Ou choisir une école où l’on fera un mi-temps sportif, même si son enfant n’a pas vocation à devenir professionnel.
Je conteste violemment l’idée que pour faire un mi-temps sportif il faut avoir l’espérance de devenir champion olympique ou professionnel. Il existe quantité de jeunes, dans des tas de familles, qui peuvent avoir envie de faire du sport autant que des autres matières, sans pour autant avoir l’espérance d’être un jour champion olympique ou d’être sélectionné en équipe de France.
Je veux que ce choix existe. À partir de ce moment-là, je veux que les établissements de mi-temps sportifs ne soient pas des fabriques à champions. Tant mieux si nous en avons, je n’ai jamais opposé sport d’élite et sport de masse, car l’élite est absolument nécessaire pour tirer l’ensemble du peuple vers un objectif et un rêve.
Mais je veux que le gosse qui n’a aucun talent pour le sport mais qui l’aime passionnément puisse en faire à mi-temps.
Sources(s) : Rencontre avec les sportifs (15/04/07)
Micro-crédit
Je propose de développer le micro crédit pour financer les micros projets.
Sources(s) : Discours Besançon (13/03/07)
Mineurs
Je poursuivrai la politique de sécurité que j’ai engagée depuis 2002. Des peines planchers seront instaurées pour les multirécidivistes et le droit pénal des mineurs sera réformé.
Je demande qu’on change l’ordonnance de 45 sur les mineurs, ça ne peut plus continuer comme ça. Un mineur de 17 ans, n’a rien à voir avec un mineur de 17 ans en 1945 et d’ailleurs quand vous êtes frappé par un mineur ça vous fait la même souffrance que quand vous êtes frappé par un majeur.
Le mineur multirécidiviste de 16 à 18 ans sera puni comme un majeur.
Sources(s) : Mon Projet / J’ai une question à vous poser (5/02/07) / Emission A vous de Juger sur France 2 (08/03/07)
Minima sociaux
Je ne veux pas réduire les minima sociaux car personne ne vit dignement avec le RMI tel qu’il existe aujourd’hui.
Il ne faut plus de minima sociaux sans contrepartie d’activité. Dans notre société les devoirs doivent être la contrepartie des droits.
Je veux que ceux qui ont des minima sociaux (…) et qui reprennent un emploi, puissent pendant les deux premières années cumuler le minima social et cet emploi.
Sources(s) : Discours Nantes (15/03/07) / Interview au journal Le Monde du 23 janvier 2007 / Emission A vous de Juger sur France 2 (08/03/07)
Minimum vieillesse
J’augmenterai de 25 % le minimum vieillesse.
Sources(s) : Mon Projet
Ministère de l’immigration et de l’identité nationale
J’ai proposé la création d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, car l’intégration passe par le partage de notre culture autant que par son enrichissement. Un seul ministère doit traiter l’ensemble des questions relatives à l’immigration, à l’intégration et au codéveloppement.
Je veux un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, (…) aujourd’hui le dossier de l’immigration est explosé en trois ministères différents.
Je continuerai à parler de l’immigration en posant le problème de l’identité nationale. Ce que nous avons de plus précieux à offrir à tous ceux qui veulent vivre en France c’est la fierté d’être Français qui est bien davantage qu’un statut juridique. Le partage de cette identité qui est la nôtre, avec la culture, la langue, les valeurs qui la fondent est la condition de leur intégration réussie. Comment réussir l’intégration de ceux que nous accueillons si nous ne prenons pas la peine de leur parler du pays où ils veulent vivre ?
La France est un pays qui s’est construit par l’ouverture ; je veux que la France reste ouverte, accueillante et généreuse. Je veux que tous ceux qui aiment la France et respectent la France soit accueillis chez nous parce que nous avons besoin d’eux. Et je dis une chose : nous avons un socle de valeurs : la laïcité, la séparation du temporel et du spirituel, l’égalité entre la femme et l’homme qu’on ne bradera pas. Si vous n’expliquez pas à ceux qui vont nous rejoindre, les immigrés, qu’il y a des valeurs que nous ne négocierons pas, qui s’appelle l’identité de la France, comment voulez-vous qu’ils s’intègrent.
Sources(s) : Mon Projet / Emission A vous de Juger sur France 2 (08/03/07) / Discours Besançon (13/03/07) / Journal de 20 heures (TF1 – 14/03/07)
Ministère de la Culture
Le poids politique du Ministère de la Culture doit être élargi, pour que les arbitrages en matière d’éducation ne soient pas rendus au détriment de la culture. Je veux faire de l’enseignement culturel et artistique la clé de la démocratisation de la culture (…)
A côté des politiques culturelles des collectivités locales auxquelles la décentralisation adonné un souffle nouveau, le grand problème à résoudre est celui d’une coopération plus étroite entre les institutions culturelles et l’Education Nationale. Un certain nombre d’expériences réussies doivent nous inciter à aller beaucoup plus loin sur une beaucoup plus grande échelle. (…)
Sources(s) : Interview Télérama (14/02/07) / Discours Besançon (13/03/07)
Ministère des Affaires financières
Je souhaite changer radicalement la procédure budgétaire. Je ne veux plus que les administrations et les ministres aillent quémander chaque année le détail de leur budget à Bercy. Je veux qu’on leur donne une enveloppe et qu’on leur demande de s’y tenir. A côté du ministère de l’emploi, de la croissance et de la stratégie économique, je créerai un ministère des affaires financières chargé des comptes. Ce ministre sera le seul à débattre du projet de loi de finances, les ministres débattant de leur gestion au moment des lois de finances d’exécution.
Sources(s) : Conférence de presse (02/04/07)
Ministre
Je crois qu’un pays de 64 millions d’habitants doit avoir un nombre limité de ministères (limité à 15), mais des ministères rebâtis.
Je veux moins de ministres qui soient davantage responsables, qui aient davantage de poids face à l’administration.
Je veux que ce soient les ministres qui gouvernent et non les cabinets Je ne veux plus que ce soient les bureaucrates qui gouvernent.
Je veux remplacer l’irresponsabilité technocratique par la responsabilité politique.
Sources(s) : Emission A vous de Juger sur France 2 (08/03/07) / Discours Villebon-sur-Yvette
Mise en examen
Une mise en examen ne devrait pas durer plus de cinq ans.
Sources(s) : Tribune « Une démocratie irréprochable » (Le Monde – 9/03/07)
Mixité sociale
Pour chaque établissement, je veux connaître les résultats, les progrès des élèves, le taux de réussite au brevet et au bac, afin de pouvoir juger de l’efficacité des mesures et du projet mis en oeuvre. Surtout, je veux imposer aux établissements une obligation de mixité sociale dans la composition de leurs effectifs. Cette évaluation et cette obligation de mixité permettront de s’assurer qu’il n’y a pas de discrimination selon le
niveau scolaire ou social des élèves dans le recrutement et que la mixité est bien mise en oeuvre, partout en France. En contrepartie, les parents seraient libres de choisir l’école de leurs enfants. Enfin, je veux que chaque établissement présente un pourcentage minimal d’élèves aux classes préparatoires. Aujourd’hui, la moitié des établissements ne le fait pas. Il faut aussi faire confiance aux enseignants, et ne pas les juger à la simple application d’une circulaire! Les professeurs, mieux que quiconque, savent comment enseigner.
Sources(s) : Interview Femme Actuelle (26/03/07)
Mondialisation
La mondialisation est un fait. Il serait aussi vain de la nier ou de s’y opposer que de prétendre remettre en cause la loi de la gravité ou arrêter la course des nuages. La question n’est donc pas de savoir si la mondialisation est bonne ou mauvaise. Elle est de savoir si nous y sommes préparés. Le choix existe, car si la mondialisation est un fait, la subir n’est pas une fatalité.
Les Français veulent des faits, des actes, des décisions. Je veux être celui qui les propose, qui les imagine et surtout qui les mette en oeuvre. (…)
L’Etat doit protéger sans être protectionniste. Le mot protection ne me fait pas peur. Je l’assume. (…) La mondialisation exige un Etat fort, une cohésion sociale et territoriale forte, une identité collective forte. Si nous voulons être forts dans la mondialisation, nous ne devons renoncer à rien de cela. (…) Pour gagner dans la mondialisation, il faut investir plus que les autres et avant les autres.
Nous aurons besoin de l’Europe pour remporter ce combat, mais d’une Europe qui tienne aussi ses promesses de prospérité collective et de protection. Il serait illusoire d’imaginer que nos efforts porteront leurs fruits si nous continuons à nous battre dans un monde où les blocs économiques ne jouent pas avec les mêmes règles. Je refuse le protectionnisme mais je ne veux pas être naïf et j’attends un minimum de réciprocité dans l’application de règles sociales ou environnementales. J’entends que l’Europe soit demain un véritable espace commun de développement économique.
Sources(s) : Discours St Etienne (09/11/06) / Interview Le Monde de l’Industrie (janvier 2007)
Monnaie
Je veux que la monnaie soit au service de l’emploi et de la croissance.
Sources(s) : Discours Cormeilles-en-Parisis (06/03/07)
Moteur franco-allemand
Si le moteur franco-allemand reste essentiel et même incontournable en Europe, il ne peut plus suffire dans une Union qui compte désormais vingt-sept membres. L’amitié franco-allemande a toujours été au coeur du projet européen. Souvent, par le passé, nos deux pays ont permis à la construction européenne d’avancer quand celle-ci semblait en panne. Aujourd’hui encore, alors que l’Europe traverse une crise profonde après les échecs des référendums français et néerlandais, cette amitié doit être mise au service de l’idéal européen. Pour autant, dans une Europe à vingt-sept, nous avons besoin de toutes les énergies et de toutes les volontés. Les Etats qui souhaitent prendre leurs responsabilités doivent pouvoir le faire et se constituer en « groupes moteurs ». Ces groupes ad hoc permettront aux Etats membres qui le souhaitent d’aller ensemble, plus vite et plus loin, dans tel ou tel domaine dans lequel ils partagent un intérêt particulier et une volonté commune.
Sources(s) : Interview La Razon (avril 2007)
Multilatéralisme
Le conforter : plus que jamais, les grandes décisions internationales doivent faire l’objet d’une concertation des grands pays. Nous avons besoin de l’Organisation des Nations Unies parce qu’elle est universelle et qu’elle a donc seule la légitimité et l’efficacité pour traiter certains problèmes. C’est vrai pour traiter les crises les plus complexes. On le voit dans les crises africaines, où les opérations de maintien de la paix ne se limitent pas à un volet militaire mais appuient aussi les processus politiques de transition, l’organisation des élections, la restructuration des forces de sécurité, la reconstruction de l’appareil judiciaire. Qui d’autre aurait aujourd’hui, 45 ans après les indépendances, la légitimité et la capacité pour le faire ? Partout où il s’agit d’affirmer une légitimité internationale face à des Etats, d’élaborer des normes universelles, de promouvoir de nouveaux principes, de réguler un monde global, les Nations Unies sont irremplaçables.
Sources(s) : Conférence de presse sur la politique internationale (28/02/07)
Musique
Le secteur de la musique traverse actuellement une crise incontestable. (…) Sous l’influence d’Internet, la musique va devoir s’inventer un autre modèle économique, comme elle a déjà largement commencé de le faire d’ailleurs. (…) Le rôle des pouvoirs publics est d’accompagner en douceur ces changements et de veiller à ce que la création indépendante, originale, facteur de nouveauté et de subversion puisse continuer à émerger et à vivre. C’est d’autant plus important qu’Internet peut tout autant permettre la diversification de l’offre qu’accentuer le marketing à outrance de quelques titres privilégiés. Sur ce point aussi, les pouvoirs publics ont un rôle à jouer, notamment par l’aide à la numérisation des catalogues et l’incitation à l’octroi des droits. C’est dans ce contexte de complet bouleversement que le soutien public aux industries musicales et la politique de diversité musicale devront être repensés pour être confortés.
Du côté des consommateurs, les avantages de la diversité de l’offre, de son exhaustivité, de sa sécurité tout comme l’interopérabilité des supports et des matériels, dont je souhaite qu’elle soit portée au rang de priorité stratégique industrielle de l’Europe, l’emporteront, je le crois, sur les inconvénients du téléchargement illégal.
A cela s’ajoute, l’augmentation considérable des canaux de promotion et de diffusion des oeuvres, sur le web, à la télévision, par les mobiles ou encore par la radio, dont je m’engage à réorganiser le spectre pour que tous les Français aient accès aux grandes radios nationales et aux radios thématiques.
Sources(s) : Tribune Musique Info Hebdo (19/01/07)