Le Sarkopithèque

LE SARKOPITHÈQUE A POUR BUT D’ARCHIVER PUIS DE RECOUPER LES INFORMATIONS ET RÉFLEXIONS RELATIVES AU CHEF DE L’ÉTAT, À SON GOUVERNEMENT ET À LEURS [MÉ]FAITS. Nicolas Sarkozy a été élu Président de la République le 6 Mai 2007, jour de la Sainte-Prudence. Voyons-y un signe, et non un hasard.

Festival Bobines Sociales 19.01.11

8ème édition du festival Bobines Sociales, Paris.

Propriété privée, défense d’entrée ?

Cette année on met notre nez dans les exploitations minières, pétrolières, les plantations de canne à sucre, les laboratoires d’agronomie. À travers une dizaine de films, on suit le flux des matières premières, en naviguant de secrets bien gardés en guerres ouvertes, de Monts du Katanga en plaines d’Argentine, de Françafrique en système Poutine, de traités violés en privatisation du vivant.
Autant d’ étapes pour envisager, avec les peuples en lutte, d’autres façons de partager l’énergie ou les fruits du sol et du sous sol.
Bref on se mêle de ce qui nous regarde : à quoi veut-on carburer ?
Comment veut-on gérer les ressources naturelles ? Et pas seulement pour se soucier de l’air qu’on respire. Mais aussi pour poser un principe simple et efficace de résistance à la marchandisation : celui de bien commun.
Autre bien commun précieux : l’éducation. On fera l’école buissonnière et on ira à la rencontre de lieux où le partage du savoir est géré de façon collective et démocratique.
Un programme énergétique qui nous laissera quand même le temps de boire des coups, de manger de la soupe aux courges et de danser le samedi soir.

LE SITE DU FESTIVAL

.

Lundi 24 janvier – 19h

Autremonde
30 rue de la Mare 75020 Paris
Association de lutte contre l’exclusion
www.autremonde.org

Les Arrivants
Claudine Bories et Patrice Chagnard (2010 – Documentaire– 113’ – Les Films d’ici)

Claudine Bories et Patrice Chagnard ont planté leur caméra durant plusieurs mois dans les locaux de la CAFDA, plateforme d’accueil parisienne de demandeurs d’asile survivant avec les faibles moyens du bord. Des bureaux où des femmes et des hommes, débordés par leur tâche, font face à d’autres femmes et hommes en situation d’urgence, débarqués, avec ou sans passeport, avec ou sans bagage, du Sri Lanka, de Mongolie, d’Afghanistan ou d’ailleurs.
Ce film a été choisi par les participants de l’atelier de programmation organisé avec des usagers du café Autremonde.

Rencontre avec les réalisateurs Claudine Bories et Patrice Chagnard.

Mardi 25 janvier – 20h

Espace Khiasma
15 rue Chassagnolle, 93260 Les Lilas
M° Porte des Lilas ou Mairie des Lilas Tél:0143606972
www.khiasma.net

Pétition : La cour des plaignants
Zhao Liang (2009 – Documentaire – 120’- Arte France, INA)

Paysans chassés de leurs terres, ouvriers licenciés, petits propriétaires dont on a démoli sans compensation les maisons… venus de toute la Chine, ils se retrouvent à Pékin pour porter plainte contre abus et injustices des autorités locales. Pendant plus de 10 ans, Zhao Liang a filmé ces plaignants logés dans leurs abris de fortune qui s’obstinent pour obtenir justice malgré les intimidations les plus brutales des pouvoirs locaux.

Rencontre avec Sylvie Blum, productrice du film (sous réserve).

Pour se rendre à L’Espace Khiasma : Depuis le Métro Porte des Lilas. Traverser le périphérique. continuer sur la rue de Paris. Prendre à droite la rue des Frères Flavien, puis à gauche l’avenue Pasteur. La rue Chassagnolle est la première à droite.

Mercredi 26 janvier – 19h

Bibliothèque Couronnes
66 rue des Couronnes, 75020 Paris Tél : 01 40 33 26 01
bibliotheque.couronnes@paris.fr

Noir coton
Julien Després et Jérôme Polidor (2009 – Documentaire – 54’ – La Mare aux canards/Anatone)

Au cœur de ce voyage dans la région cotonnière du Burkina Faso : les conditions de vie et l’avenir des paysans du Sahel. Au gré de rencontres avec cultivateurs, agronomes, syndicalistes, Noir coton examine les enjeux sociaux et économiques d’une agriculture axée sur l’exportation et aborde des questions majeures : indépendance alimentaire, privatisation, OGM, culture bio, agro-écologie…

Rencontre avec Julien Després et Jérôme Polidor, les réalisateurs, et Silvia Pérez-Vitoria, économiste, sociologue, auteur notamment de La Riposte des paysans (éd Actes sud).

Jeudi 27 janvier – 20h

www.lelieudit.com

Les Pirates du vivant
Marie-Monique Robin (2005 Documentaire – 55’ – Galaxie Presse et ARTE)

Comment des firmes, majoritairement des multinationales de l’agroalimentaire et des entreprises pharmaceutiques, pillent les ressources naturelles et les savoir faire des pays émergents en se les appropriant via le mécanisme des brevets. Cette enquête a conduit Marie-Monique Robin à s’intéresser ensuite plus précisément aux méthodes d’une de ces firmes, Monsanto, dans Le Monde selon Monsanto.

Rencontre avec des membres du réseau « Semences paysannes » et avec la réalisatrice Marie-Monique Robin (sous réserve).

Vendredi 28 janvier

18h

Kafka au Congo

Marlène Rabaud, Arnaud Zajtman (2010 – Documentaire – 59’– Eklektik Productions, RTBF Bruxelles)

Sur la parcelle de terre où vit Gorette Mawazu, un nouvel habitant s’est installé et prétend être, lui aussi, chez lui. Trop pauvre pour s’offrir les services d’un avocat, Gorette se défend seule devant les tribunaux de son pays, la République Démocratique du Congo, depuis… 15 ans. Dans le même temps, le député questeur Bahati Lukwebo tente de conserver son poste brigué par de nombreux candidats. Une plongée non sans humour dans les méandres kafkaïens de la justice et les coulisses de l’administration de la RDC.

En présence des réalisateurs (sous réserve)

19h

Katanga Business

Thierry Michel (2009 – Documentaire- 120’ – Les Films de la Passerelle)

Très riche en ressources minières, le Katanga, province du Sud de la République Démocratique du Congo, est l’objet de toutes les convoitises. Notamment celle d’investisseurs étrangers qui tentent de s’y implanter et de ressusciter une économie colonialiste. Face aux milliards de dollars en jeu, le gouverneur de cette région arrivera-t-il à mettre en place une politique susceptible de préserver les intérêts régionaux?
Un documentaire en forme de thriller sur fond de mondialisation.
Rencontre avec Saïd Abass Ahamed, géo-politologue, consultant en médiation des conflits, et spécialiste de la région des grands lacs, et Zobel Behalal, chargé du plaidoyer paix et conflits au CCFD Terre Solidaire.

22h

Jaffa, la mécanique de l’orange

Eyal Sivan (2009 – Documentaire– 90’ – The Factory, Trabelsi Productions, Alma Films, Luna Blue Films)

Une enquête sur l’orange comme symbole de l’histoire des territoires israéliens et palestiniens. Raconter l’histoire de ce symbole, c’est raconter cette terre. L’orange de Jaffa, les orangeraies et, avant tout, le label JaffaTM servent de trame pour révéler le récit d’une convoitise coloniale, l’histoire d’un effacement, d’une nationalisation, puis d’une négation et, peut-être la genèse d’une histoire commune. Un documentaire où se rencontrent la poésie, la peinture, le cinéma, les travailleurs de l’agrume et les historiens, la mémoire et le présent.

Samedi 29 janvier

11h

Françafrique

Patrick Benquet (2010 – Documentaire – 2×80’ – Compagnie des Phares et balises – INA)

Il y a cinquante ans, les quatorze colonies françaises d’Afrique noire devenaient indépendantes. Mais, indépendance ne signifie pas liberté : le général de Gaulle confie à Jacques Foccart la mise en place d’un système qui vise à garder, par tous les moyens, légaux et illégaux, le contrôle de ces pays dont le pétrole et les matières premières sont vitaux pour la France. Ce système, que l’on appellera la Françafrique, perdure jusqu’à aujourd’hui.

11h00 : Françafrique, 1ère partie : La Raison d’Etat

12h45 : Françafrique, 2ème partie : L’Argent roiRencontre avec Patrick Benquet, réalisateur du film, Kofi Alouda membre de la Plateforme Panafricaine et président du bureau provisoire du MoliTo (Mouvement du 4 mars pour la Libération du Togo), et Benjamin Moutsila délégué national de la Fédération des Congolais de la Diaspora.

15h

Arlit, deuxième Paris

Idrissou Mora-Kpaï (2005 – Documentaire – 78’ – MKJ films – Noble Films)

Arlit, eldorado minier du Niger en pays Touareg, n’est plus qu’une ville fantôme, un lieu de transit dont les habitants
attendent une improbable renaissance. Alors que cet espoir s’efface peu à peu, s’imposent à tous dégâts humains, sanitaires et environnementaux provoqués par les mines d’uranium toutes proches, exploitées par Areva.

Rencontre avec des membres des collectifs «Areva ne fera pas la loi au Niger» et «Sortir du nucléaire».

18h

La Nation Mapuche

Fausta Quattrini (2008 – Documentaire – 96’ – Daniele Incalcaterra)

En Argentine, le peuple Mapuche lutte pour faire respecter son droit ancestral à la terre, selon un principe non pas de propriété mais d’usage commun des territoires et des ressources naturelles. Ce combat d’un peuple contre un Etat nous aide à repenser les vertus des biens communs.

Rencontre avec Ana Guevara, chercheuse en anthropologie (tra- vaillant sur le peuple Mapuche habitant en Argentine et au Chili) et des membres de collectifs de soutien au peuple Mapuche.

20h30

Un Dragon dans les eaux pures du Caucase

Nino Kirtadzé (2005 – Documentaire – 90’ – Roche Productions, Arte France)

Le dragon, c’est l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan. Il sème la zizanie dans un petit village de la vallée de Borjo- mi, en Géorgie. Les paysans accueillent le représentant de la compagnie pétrolière BP avec méfiance, voire hos- tilité. Tous espèrent en tirer profit. Chacun commente, se lamente et s’enflamme… Incisive et facétieuse, Nino Kirtadzé nous livre une tragi- comédie au sein d’une petite communauté prise dans les tourments de la mondialisation.

Rencontre avec la réalisatrice Nino Kirtadzé.

22h Concert

Beltuner

Entre swing manouche, tango, folk et bien d’autres influences, Beltuner essaime depuis dix ans une musique sans conces- sion avec une énergie et une générosité surprenantes. De quoi ré- chauffer les corps pour cette soirée musicale du festival.

www.beltuner.com

Dimanche 30 janvier

11h
La Face cachée du pétrole

Patrick Barbéris et Eric Laurent (2010 – Documentaire – 51’ et 59’ – Sodaperaga/Arte)
Des premiers forages de Rockefeller en 1860 à la récente guerre en Irak, le pétrole peut-être vu comme un des moteurs principaux de l’histoire tragique du XXe siècle. La Face cachée du pétrole éclaire autrement un certain nombre de points cruciaux de l’histoire du siècle dernier, notamment du conflit mondial de 1939-1945, et donne des clés pour comprendre les enjeux d’aujourd’hui autour du pétrole, alors qu’une véritable guerre des ressources est engagée.
11h : La Face cachée du pétrole, 1ère partie : Le Partage du monde
12h
: La Face cachée du pétrole, 2ème partie : Les Grandes manipulations
Rencontre avec le réalisateur Patrick Barbéris et débat autour des enjeux actuels du pétrole

14h15
Lettres filmées de Dagana

(2007 – Cinéastes intervenants : Dyana Gaye et Issiaka Konaté- 3 x 5’)
Dagana 6, M’Bodje, le Cocher, Le Fleuve : trois courts-métrages extraits de Ici & là-bas, correspondances filmées. Un projet mené entre les écoles primaires Vitruve (Paris) et Dagana 6 (Dagana, Sénégal).

Les Enfants de Summerhill
Bernard Kleindienst (1997- France – 60’ – Les Films de l’interstice)
Bernard Kleindienst a recueilli les témoignages d’anciens élèves de Summerhill, une école autogérée fondée en 1921 en Angleterre, où les cours sont facultatifs et qui se dresse contre l’école traditionnelle. Illustré d’images
d’archives, ce document retrace le parcours d’enfants devenus adultes et montre ce qu’a représenté Summerhill dans leur existence, ce qu’ils sont devenus.
Débat sur la démocratie à l’école avec Gérard Delbet et les instituteurs de l’Ecole Vitruve/Jausseaume, le réalisateur, Bernard Kleindienst, Christiane Alinc (association Réunion Dagana), Claudie Le Bissonnais (Arcadi, Passeurs d’images) et les réalisateurs Maud Girault et Jonathan Duong (sous réserve).

16h15
On ne peut pas faire boire un cheval qui n’a pas soif

Maud Girault et Jonathan Duong – (2008 – Documentaire – 90’ – Olam productions)
A l’école Vitruve (Paris, XXe), depuis plus de 45 ans, enseignants et parents tentent de mettre en place une pédagogie différente au sein même de l’Education Nationale. Ils valorisent une éducation fondée sur l’autonomie, la responsabilisation de l’enfant, la démocratie, le travail collectif et l’élaboration de projets, comme la Braderie, un événement majeur dans la vie de l’école dont ce film retrace la préparation.

18h
No penguin’s land
Marcel Barelli (2008- Animation/Fiction- 9’- HEAD)
L’odyssée d’un pingouin sans-papiers qui souhaite aller en Suisse.

La Part du chat
Jérémy Hamers (2006 – Documentaire – 52’- Trikolon Productions)
Au Brésil, dans les champs de canne à sucre, les ouvriers saisonniers payent de leur sueur et de leur sang le prix de la richesse du pays : l’éthanol, le carburant «propre». Un film formellement étonnant sur le sens concret du mot exploitation.

19h15
Le Système Poutine

Jean-Michel Carré et Jill Emery (2007- Documentaire – 98’- Les Films du grain de sable
Qui est Vladimir Poutine? D’où vient l’homme qui réarme la Russie, contrôle aujourd’hui avec Gazprom 30% de l’approvisionnement en gaz de l’Europe et entend peser de manière décisive sur le nouvel échiquier géopolitique du monde? Une palpitante analyse de l’accession au pouvoir d’un président, dont nul ne doute que, même devenu premier ministre, il reste le maître d’un système impitoyable.
Rencontre avec le réalisateur Jean-Michel Carré.

21h30
La Guerre de pacification en Amazonie

Yves Billon (1973 – Documentaire – 80’ – Les Films du village)
Années 70, au Brésil. La construction de la route Transamazonienne et l’exploitation minière conduisent des multinationales à expulser les tribus indiennes de leur territoire. Le film est un document rare et fort sur les méthodes dites «de pacification» qui permettent d‘abord ces expulsions et ensuite l’asservissement des Indiens au monde dit «civilisé».
Rencontre avec le réalisateur Yves Billon (sous réserve).

 

Bobines Sociales Édition 2009 19.01.09

L’édition 2009 du festival Bobines sociales se tiendra du 30 janvier au 1er février au Studio de l’Ermitage (Paris XXè). Les séances Hors les murs auront lieu du 26 au 29 janvier.

afichebs09

Cette sixième édition de Bobines Sociales débute par une balade dans le 20e et de l’autre côté du périph, à l’occasion de soirées « Hors les murs » gratuites du 26 au 29 janvier. Ces séances proposent divers regards sur les migrations, avec une rencontre à l’association Autremonde autour de Barcelone ou la mort qui envisage la question depuis le Sénégal, une soirée au Lieu Dit autour des luttes de sans-papiers en France, ou encore des ciné-débats, à Pantin, au Ciné 104 et à la Maison de quartier des Courtillières.

Du vendredi 30 janvier au dimanche 1er février, le Studio de l’Ermitage accueille le festival. L’occasion de découvrir des films peu diffusés, autour de plusieurs grands thèmes : les services publics en danger, la Françafrique, murs et frontières ou encore l’urbanisme comme instrument de contrôle social.

A voir notamment parmi les films récents et rares : samedi 31, Le Jardin de Jad, très beau documentaire sur la construction du mur de séparation à l’est de Jérusalem, ou encore dimanche 1er, Nachbarn/Vecinos (Voisins)  qui explore les quartiers riches ultra sécurisés en Argentine, ainsi que Etrangers de l’intérieur sur les Tsiganes en Tchéquie, qui sera projeté en avant-première.

Des séances autour du pouvoir en Afrique et du rôle qu’y joue la France seront proposées, accompagnées de débats avec les réalisateurs et la présidente de l’association Survie.
Le désormais traditionnel concert du samedi soir sera donné par deux figures iconoclastes de la scène occitane, Olivier Peirat et Bernat Combi.

LE PROGRAMME COMPLET C’EST ICI

 

Dans le secret de l’accès aux soins en danger

infirmiere

LA DIFFUSION A ÉTÉ REPORTÉE AU JEUDI 12 FÉVRIER 2009 À 22H30.

Le film de Jacques Cotta  « DANS LE SECRET DE L’ACCES AUX SOINS EN DANGER » sera diffusé sur France 2 le jeudi 15 janvier à 22h40. (Durée : 56 minutes)

Au nom du déficit, l’idée selon laquelle la sécurité sociale n’est plus viable, est répandue quotidiennement : déremboursements, franchises médicales, augmentation du risque à charge pour les patients…

Mais il y a plus ! C’est le principe même qu’incarne la sécurité sociale qu’il faut casser. Il est en effet inacceptable pour les rendements financiers, les fonds de pensions et autres fonds spéculatifs qui cherchent dans la privatisation des services publics de nouveaux secteurs à fort rendement, que persiste un secteur dans lequel les citoyens peuvent payer en fonction de leurs moyens et recevoir selon leurs besoins.
Les citoyens dans leur grand nombre sont les premiers à subir les conséquences d’une telle politique. La question de la santé encore une fois est la plus démonstrative.
Là où les services ferment, ce sont souvent les risques vitaux qui augmentent pour une population qui n’a pas le choix. Les exemples abondent…

Merci à Janine pour l’info.

 

Lyon : Décolonisons ! 24.03.08

decolonisons.jpg

Programme complet sur Rebellyon ou Anticolonial

 

Africamania 17 janvier – 17 Mars 2008 02.02.08

Filed under: Agenda Culturel — eilema @ 12:04
Tags:

LE PROGRAMME : ICI

50 ans de cinéma africain à la Cinémathèque : les Africains rêvent leur décolonisation dans les salles obscures.

La cinémathèque présente 50 ans de cinéma africain : 80 films, pour la plupart, invisibles en salles. L’événement est suffisamment rare pour qu’on s’y arrête : la dernière rétrospective remonte à 30 ans (Beaubourg) ! Parallèlement, Arte vidéo inaugure une collection dont le premier coffret vient de sortir…

50 ans de cinéma africain : 50 ans d’une lutte tenace menée par quelques cinéastes africains pour mettre la main sur un média importé par la colonisation : le cinéma. Conquête économique d’un marché, combat politique pour un droit à une parole souveraine et lutte idéologique et artistique pour imposer une forme et un langage aptes à montrer une Afrique vue par les Africains, cette histoire débute dans les années 1950 avec les mouvements indépendantistes panafricains. 50
ans plus tard, la lutte est loin d’être victorieuse. « Les toubabs (les blancs) ont créé le cinéma pour amuser leur peuple. Et, comme ils étaient chez nous, ils ont fait des films pour nous amuser. » dit Med Hondo. Et le réalisateur mauritanien de préciser aussitôt d’un air goguenard : « Mais oui, nous aimons bien le cinéma… ».

Les Africains aimaient le cinéma. Quel qu’il fût. Ils voyaient tout, y compris ces films de « toubabs » qui se disaient ethnologues et les étudiaient comme des « insectes », ainsi que le dénonçait Oumarou Ganda, l’acteur de Moi, un noir de Jean Rouch. Ils savaient en rire.
Le continent était devenu un marché juteux pour les distributeurs occidentaux qui l’arrosaient de westerns spaghettis, de films de série B américains ou de Kung-fu.
Les problèmes ont commencé quand les Africains ont voulu faire leur propre cinéma, quand, par exemple, un Oumarou Ganda décide de devenir réalisateur pour répondre à Jean Rouch. Dans les territoires français, depuis 1934, un décret (Laval) leur interdisait l’accès à la réalisation. Et, partout en Afrique, les salles étaient la propriété de distributeurs occidentaux. Le premier film réalisé par des Africains, Afrique-sur-Seine (1955) dut donc être tourné à Paris avec l’aide de l’IDHEC. Le film présente un Paris utopique vu par un étudiant sénégalais qui rêve de métissage des identités. Ses
réalisateurs n’avaient pas obtenu l’autorisation de tourner dans leur pays, le Sénégal !
Il fallut attendre les indépendances pour que s’affirme un cinéma africain, pour que Med Hondo filme l’effroi d’un Africain à Paris (Ô Soleil). Ses réalisateurs étaient d’anciens tirailleurs, comme Oumarou Ganda qui en témoigne dans Cabascabo où il décrit le retour impossible au pays d’un tirailleur envoyé au Vietnam. Ou d’anciens dockers à Marseille comme Sembene Ousmane qui, par le canal de la CGT, part se former à Moscou et réalise, presque dix plus tard, en 1963, le second film africain : Borrom Sarret. Sembene y suit une journée d’un « bonhomme charrette » au cours de laquelle il perd et son argent et sa charrette pour être passé par les quartiers français de Dakar.
Peu à peu, une économie de fortune se met en place. Soutenue par des Français, elle donne naissance à un cinéma d’auteurs, à la française. Jean-Pierre Dikongué Pipa, réalisateur camerounais, avoue que « pour Munamoto personne n’a été payé. Ça a réduit le coût du film ! ». Munamoto ne traite déjà plus de l’Africain colonisé mais du drame de
l’individu en butte à des coutumes dénaturées par des jeux de pouvoir et d’argent. Une nouvelle génération de cinéastes naissait déjà. Celle qui, aujourd’hui encore, revisite l’Afrique par delà la colonisation, invente des récits, où des griots interviennent afin « d’emprisonner le passé pour nourrir le présent et préparer le futur », comme il est dit dans Le Pouvoir du pagne (Adama Drago), ou, au contraire, afin d’invoquer le passé pour renouer avec une souveraineté perdue (Jom d’Ababacar). Celle qui dit le présent d’une Afrique qui cherche les termes de sa relation au reste du monde : ses désirs d’émigration (En attendant le bonheur) ou son retour au pays (Tilaï), sa mise en cause d’un ordre international (Bamako).
« Si l’Africain ne se regarde pas à l’image, il restera dominé, aliéné », disait Sembene. « On ne peut défendre sa dignité si on ne se voit pas à l’écran », disait Hondo. Et c’est précisément le problème auquel se heurtent les cinéastes actuels : en Afrique, les salles sont laissées à l’abandon. Un cinéma africain est né que les Africains n’ont guère l’occasion de voir chez eux, parce qu’il n’y est pas diffusé.

50 ans de cinéma africain : cette histoire héroïque serait un échec si, au Nigeria, au Ghana, au Burkina, une véritable industrie parallèle n’était née : 700 films produits par an, tournés à la va-vite, en vidéo et aussitôt diffusés en vidéo, DVD ou Internet. Ces films-là, la Cinémathèque ne les montre pas mais on peut aussi les trouver à Paris, dans les boutiques de Barbès, et rien ne dit que ce réseau de distribution ne profitera pas au cinéma d’auteurs… Marianne Dautrey

A voir : « Africamania » jusqu’au 17 mars. Le détail du programme est consultable sur http://www.cinematheque.fr.
« Ciné-Club Afrique RFI », Musée Dapper 35, rue Paul Valéry, 75016 Paris.
Coffret « Cinéastes africains » volume 1, Arte Video.
A lire : Cinémas africains d’aujourd’hui, éd. Karthala, coll. : « Les passeports RFI ».

 

Bal Rrom 01.02.08

Filed under: Agenda Culturel — eilema @ 10:36
Tags:

bal_rrom.jpg

Dans le cadre des préparatifs de la semaine culturelle rromanie, qui aura lieu autour du 8 avril, Journée mondiale des Rroms, l’association « La voix des Rroms » organise un concert-bal de soutien.

Le concert-bal aura lieu le samedi 23 février, de 17 h à 22 h sous le chapiteau du Cirque Romanès, installé 42-44 boulevard de Reims, Paris 17e (Porte de Champerret). Au programme, la Fanfare Magura et le Taraf de Banat. Menu traditionnel rrom et buvette à prix modérés.

Participation au frais (hors repas et boissons) : 5 euros.

Venez goûter l’hospitalité, l’amitié et la fête rrom !

Association « La voix des Rroms »
5, rue du marché Saint-Honoré
75001 PARIS
tél. & fax: 01.45.27.23.65
http://lesrroms.blogg.org

 

Festival Bobines Sociales 15.01.08

Filed under: Agenda Culturel — eilema @ 5:43
Tags:
bobinessociales.jpg
Le cru 2008 de Bobines Sociales arrive à grands pas. Toujours autant de très bons films, très souvent suivis de débats en présence des réalisateurs ou d’intervenants, et un concert exceptionnel le samedi soir, au studio l’Ermitage, Paris 20ème.
C’est toujours pas très cher et très convivial.Cette année pas de thématique unique : des séances autour de l’Iran, de Cuba, des archives sur les mouvements de 67 et 68 à Berlin et à Paris, un docu qui apporte un regard original sur l’expérience des Lips, une soirée autour de Ulrike Meinhof (membre de la RAF) avec l’interprétation d’un texte de Dario Fo et la diffusion du film qu’elle a écrit avant de s’engager dans la lutte armée; et tant d’autres.
Le programme est déjà disponible sur www.bobines-sociales.org
 

6è Festival International du Film des Droits de l’Homme

Filed under: Agenda Culturel — eilema @ 5:13
Tags:

fifdh.jpg

Le 6è Festival International du Film des Droits de l’Homme (FIFDH) se tiendra du 26 mars au 1er avril 2008. Le site du festival.

Au programme de cette semaine :

– De nombreux films documentaires, souvent présentés pour la première fois en France.
– Des rencontres-débats après chaque projection avec des réalisateurs du monde entier et des professionnels passionnants (responsables d’ONG, chercheurs, …)
– Un temps privilégié de rencontre et de dialogue.
– Une occasion rare de voir d’autres images et d’entendre d’autres voix !

« Cette nouvelle édition présente trente deux films documentaires inédits en France avec comme chaque année, une présence importante de réalisateurs étrangers.

Cette année encore, les oeuvres qui vous seront présentées vous toucheront par leurs qualités, vous émouveront parfois, vous bouleverseront ou révolteront souvent mais vous motiveront toujours pour vous mobiliser et ne jamais céder au fatalisme ambiant.

Comme chaque année, vous pourrez débattre avec les réalisateurs des films qui seront présents pour répondre à vos questions après les projections. En soirée, d’autres invités spécialisés sur les sujets développés dans les films – responsables d’ONG, journalistes, chercheurs, défenseurs des droits de l’Homme… – les rejoindront pour enrichir les débats.

Parmi les point forts de la programmation, on notera deux coups de projecteurs portés sur des acteurs nord américains du combat pour les droits humains par l’image. Sut Jhally, fondateur et directeur de la Media Education Foundation (MEF – www.mediaed.org), l’un des acteurs de la critique des media les plus influents aux Etats-Unis, nous rendra visite du 27 au 31 mars. La MEF s’est donné pour mission de sensibiliser le public aux risques que font peser sur le démocratie la concentration accélérée des media au sein d’une poignée de groupes privés. Nous présenterons trois films inédits en France, issus du son catalogue : Hollywood et les Arabes ; Paix, propagande et Terre Promise ; War made easy : la guerre pour les Nuls.

L’autre coup de projecteur portera sur la société de production canadienne Macumba International (www.macumbainternational.com), avec la présence de sa fondatrice Raymonde Provencher du 27 mars au 2 avril. Macumba est l’un des chefs de file au Québec dans la production de documentaires. Cette société s’est bâtie une solide renommée internationale en remportant de nombreux prix tant au Canada qu’à l’étranger. Ses films ont été diffusés dans le monde entier. Nous présenterons trois films réalisés par Raymonde Provencher : War babies… nés de la guerre, Partir ou mourir, Le déshonneur des Casques bleus.

Comme pour chaque édition, de nombreuses classes de collèges et lycées assisteront aux projections. Nous remercions les professeurs qui croient comme nous, aux vertues uniques du cinéma pour sensibiliser et mobiliser les plus jeunes aux enjeux du combat pour les droits de l’Homme.

Je tiens pour finir, à remercier nos partenaires et toute l’équipe des collaborateurs du FIFDH qui ont permis l’organisation de cette manifestation.

Merci également pour votre soutien. C’est avec un vrai plaisir que nous vous retrouvons cette année. Nous vous souhaitons un excellent Festival. »

Vincent Mercier
Directeur du FIFDH