Moins de 1% des enfants d’ouvriers et moins de 4 % des enfants d’employés accèdent aux grandes écoles.
Source : Du Grain A Moudre, France Culture, 29.12.2009
Moins de 1% des enfants d’ouvriers et moins de 4 % des enfants d’employés accèdent aux grandes écoles.
Source : Du Grain A Moudre, France Culture, 29.12.2009
URGENCE MOBILISATION GÉNÉRALE PÉTITION NATIONALE :
LES ASSOCIATIONS ÉDUCATIVES COMPLÉMENTAIRES DE L’ENSEIGNEMENT PUBLIC EN DANGER DE MORT.
Un lycée débloqué à coup de gaz lacrymogènes.
Samedi, au lycée Gustave Eiffel de Gagny, en Seine Saint-Denis, des lycéens ont organisé un blocus de leur établissement, pour protester contre la suppression de postes de professeurs. Les CRS ont brisé leur action, en recourant à des gaz lacrymogènes. Les lycéens dénoncent d’autres violences. Sur cette vidéo, la personne qui s’interpose les bras écartés devant les Brigades départementales est un professeur :
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Autre vidéo, montrant le tir de lacrymogènes dans le lycée :
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Voici le témoignage d’enseignants présents ce samedi matin, Micheline Desponds et Stéphanie Jourdain :
« Ce matin, vers 7h30, quelques élèves ont démarré un blocus du lycée. Le nombre d’élèves massés chemin de la Renardière a augmenté jusqu’à 8h30. Ce blocus laissait, plus ou moins, passer les professeurs et les élèves souhaitant aller en cours. Des policiers de la ville de Gagny étaient présents. Vers 8h45, des professeurs ont pu discuter avec les élèves, leur proposant la tenue d’une AG lundi.
Vers 9h15, une deuxième brigade est arrivée (brigade départementale de sécurité). Ces policiers étaient casqués, armés (flash-ball et gaz lacrymogène). Ils ont directement chargé, en remontant le chemin de la Renardière afin de dissoudre le blocus ce qui a entraîné un mouvement de panique des élèves refluant vers le lycée. Il y a eu plusieurs allers et retours, plusieurs charges consécutives. De nombreux élèves ont été aspergés de gaz, un professeur a été molesté, des élèves ont reçu des flash-ball. Les pompiers ont dû intervenir. Un élève a été arrêté. (more…)
Si vous cherchez des informations précises sur Base élèves, ce n’est pas auprès de l’administration de l’Education nationale que vous les trouverez. Adressez-vous plutôt aux collectifs et associations qui ont fait un travail remarquable de décryptage pour tenter de comprendre le fonctionnement et les finalités d’un système dont l’opacité restera un modèle du genre. Une des meilleures études à ce jour est sans doute le Kit contre base élèves du Cirbe de Grenoble :
Voici un courriel envoyé par des parents d’élèves le 28 mars dernier :
Je vous envoie en copie la lettre que la directrice de l’école primaire de *** m’a fait passer en réponse au droit d’opposition que j’avais signé et donné avec le questionnaire base-eleve non rempli. Qu’en pensez-vous ? La scolarisation de mon enfant serait donc remise en cause si je persistais à refuser de remplir la fiche de renseignements ? J’aimerais avoir quelques éclaircissements sur la question.
En attaché figurait la photocopie de la lettre de la directrice :
Impressionné par l’assurance qui émane de cette lettre, nous voilà à la recherche de la hiérarchie, plus simplement en quête d’un endroit où ladite hiérarchie se serait exprimée. Le seul lieu accessible par Internet où la hiérarchie énonce l’expression « s’ils souhaitent que leur enfant soit scolarisé » semble être la page suivante du site de l’Inspection académique de Rennes : http://www.ac-rennes.fr/jahia/Jahia…. Page malheureusement bien pauvre en informations. (more…)
Alors que le fichier « base élèves » était déjà vertement critiqué, les directeurs des écoles des quartiers dits « sensibles » de Pau ont reçu début mars une fiche de renseignements nominatifs, envoyée par l’inspection académique.
Ce fichier, dont Rue89 s’est procuré un exemplaire, réclame des « éléments de repérage des signes de fragilité par élève » à travers cinq rubriques : « apprentissages scolaires », « acquis extrascolaires », « situation familiale », « relation enfant-école/comportement », et « santé ».
Il est par exemple demandé aux enseignants de déclarer si « le logement est mal adapté », d’évaluer « l’implication des parents dans l’école », de signaler « l’introversion » des enfants.
« Fichage scandaleux »
Chaque rubrique de la grille comporte un champ libre, qui laisse toute latitude aux rédacteurs de la fiche pour ajouter des renseignements de leur choix, détaille Dominique Rousset. Secrétaire de la Fédération des Conseils des Parents d’Elèves (FCPE) dans les Pyrénées-Atlantiques, il parle de « fichage scandaleux. »
A Pau, plusieurs directeurs d’école ont déjà refusé de remplir le questionnaire et en ont informé les parents, qui y voient « la fiche de la honte ».
Embarras des pouvoirs publics
Côté pouvoirs publics, l’embarras va crescendo à mesure que la polémique enfle. Dany Hoare, qui gère le projet du « Contrat urbain de cohésion sociale » à Pau, s’étonne qu’on parle de « fichage sauvage » pour un outil de prévention qui permet de repérer les enfants présentant des signes de difficulté.
Visiblement mal à l’aise, elle rétorque que la grille a été déclarée à la Commission nationale Informatique et Liberté (CNIL) et qu’elle s’inscrit dans le cadre de la loi Borloo de 2005 sur la politique de la ville. C’est en fait Josy Poueyto, l’ancienne élue paloise en charge de la politique de la ville, qui a rédigé ce questionnaire, avec l’aide de Philippe Carrière, l’inspecteur d’académie. Juste avant les municipales.
Ex-adjointe au maire, la « madame questions sociales » de Pau, était sur la liste MoDem de François Bayrou, évincée au deuxième tour. Or la nouvelle édile (PS) de Pau, Martine Lignières-Cassou, n’apprécie pas le « cadeau empoisonné » de ce nouveau fichier.
Très vite après son élection, elle a demandé un moratoire « d’au moins quinze jours » sur la fiche de renseignements et convoqué préfet, président du conseil général et inspecteur d’académie. Ce dernier, qui avait participé à l’élaboration du questionnaire, n’a pas souhaité réagir à l’occasion de cet article.
Article : Rue89
Le recteur de l’académie de Paris vient de trouver une nouvelle idée pour remonter le moral des troupes françaises à l’étranger : de jolis dessins d’enfants louant « la paix, l’amour et la joie ».
Rien n’est trop hardi, pour faire de nos enfants, dès leur plus jeune âge, de bons patriotes. C’est du moins ce que semble penser le Recteur de l’académie de Paris, Maurice Quénet. En décembre dernier, il a écrit à « Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs des écoles élémentaires » de la capitale (1), pour les prier de participer à un émouvant élan de « solidarité envers nos soldats ».
La singulière circulaire commence par une présentation de « l’association Solidarité Défense », qui « a pour but de contribuer à resserrer les liens entre la société civile et la communauté militaire dont les membres sont engagés dans des opérations extérieures pour la restauration ou le maintien de la paix ». Par exemple : « Chaque année, à l’occasion de la fête de Noël et du nouvel an, l’association envoie un colis aux soldats en opérations pour leur manifester le soutien et la solidarité du pays ». Et cette année « à chacun de ces colis, l’association aimerait pouvoir joindre un dessin d’enfant, sachant combien ce témoignage simple et chaleureux touche le cœur de nos soldats ».
Les directeurs d’établissements font la sourde oreille.
D’où la mobilisation générale des directrices et directeurs d’écoles élémentaires : leurs élèves sont invités à enfiler un treillis léopard, et à faire, pour les « soldats en OPEX » (2), comme l’explique une « fiche explicative » jointe à la missive du Recteur, « un dessin exprimant la paix et l’amour, la joie ». Non sans respecter, discipline oblige, quelques « normes de présentation » : chaque dessin devra être « au format 21 x 29,7 ou inférieur », et comporter, au verso, le « prénom de l’enfant » (mais « en aucun cas » son nom de famille), ainsi que « son âge » et les « nom et adresse de l’Ecole (si possible avec un tampon) ».
L’association Solidarité Défense attend « 14 000 » dessins « environ », mais ne peut « pas assurer que chaque enfant aura une réponse ». Pour autant, elle ne cracherait pas sur un peu de prosélytisme : « Dans la mesure où les enseignants(es) l’acceptent, ne pas hésiter à aller dans les classes expliquer aux enfants ce que font les soldats français », préconise-t-elle. Maurice Quénet trouve l’idée formidable : « Je sais pouvoir compter sur vous pour inciter vivement les élèves à participer à cette action », écrit-il. Moins enthousiastes, et quelque peu « sidérés » par ce courrier, les directeurs d’établissements ont fait la sourde oreille. Officiellement, parce que la circulaire du Recteur leur est arrivée « trop tard pour que les dessins soient prêts à Noël ». Officieusement, parce qu’ils redoutent, comme le souligne un syndicaliste, qu’on leur demande bientôt de faire confectionner par leurs élèves « des cache-nez, des mitaines, des pulls et des moufles pour « nos » poilus », et « de la charpie pour les blessés » – comme « à la grande époque »…
Source : Article de Sébastien Fontenelle (Bakchich) I (1) L’opération a également été relayée par d’autres académies. I (2) Opérations extérieures.
© Delucq
Les élèves chez le juge ? Extraits de l’article de Chloé Leprince Rue89
Mercredi, Rachida Dati et Xavier Darcos annonçaient à la Sorbonne que tous les établissements secondaires seraient bientôt soumis à un unique « code de la paix scolaire national » , qui unifiera « les règles et les sanctions ». Jusque-là, chaque établissement disposait de sa propre charte de discipline et le renvoi des élèves vers la police ou la justice restait exceptionnel. Cela devrait changer : un dispositif déjà testé depuis un an par l’académie de Paris sera étendu par circulaire au niveau national avant la fin du mois.
Ce dispositif vise une plus étroite coopération entre les établissements du secondaire et la justice. A Paris, où il est déjà en vigueur depuis l’an dernier, le parquet a ainsi reçu 1233 signalements entre février et novembre 2007, précise le rectorat, qui se félicite de cette avancée. Parmi eux, 125 ont donné lieu à une fiche, qui sera conservée par le rectorat, la police et le parquet.
Toute une série d’atteintes peuvent déclencher le processus, y compris les injures et les outrages… « Même le fait de faire du tapage avec une chaise », précise-t-on dans les services du recteur de Paris, où l’on estime qu’il faudrait étendre l’opération « dès le premier degré ».
Des avocats seront appelés à intervenir bénévolement dans les établissements scolaires dans toute la France. Francis Lec, bâtonnier d’Amiens et auteur d’un ouvrage sur la violence à l’école, applaudit l’initiative. Socialiste, conseiller régional et conseiller général d’Amiens, il approuve le choix de Rachida Dati de « prendre enfin une position ferme ». Il n’estime pas excessif qu’on renvoie un élève de 6e devant le juge ou la police pour avoir insulté son enseignant : « Rachida Dati l’a dit fort justement: même en cas d’insultes, un professeur ne doit pas hésiter à porter plainte, et à y aller avec son avocat. Il faut une vraie réponse judiciaire aux incivilités et surtout pas un classement sans suite. Pour les insultes graves, je suis partisan d’une réponse pénale et pas seulement d’un rappel à la loi ou d’une médiation. Les enseignants vous diront tous qu’ils n’attendaient que ça ! »
Réactions :
Me Laure Heinich-Luijer (Avocate au barreau de Paris, ancienne première secrétaire de la conférence Derrière le barreau) « Les tribunaux ont autre chose à faire que de traîter des insultes. Il faut vraiment qu’il y ait injure publique et préjudice important pour que la justice s’y intéresse en temps normal. Mais là, ça me semble une très mauvaise idée pour l’école! Les choses se règlent bien mieux à l’école entre l’élève, le prof et le proviseur et, si besoin, le rectorat, que devant le juge. Si les enseignants se sentaient assez soutenus par leur hiérarchie, ça ne devrait pas passer par le tribunal. […] Sans compter qu’inciter les établissements à faire ce signalement, c’est carrément de la délation. On change le rôle de l’enseignant à force de faire rentrer la police, puis maintenant la justice, dans les établissements scolaires. C’est révélateur des dérives du moment ! »
Jean de Maillard (Vice-président du tribunal de grande instance d’Orléans) « Symboliquement, c’est dramatique pour notre société : on demande au policier et au juge de s’intercaler entre consommateur et producteur de la relation éducative. C’est l’échec d’une société à transmettre les règles de socialisation. Aujourd’hui, la seule réponse qui reste est de pénaliser tous les comportements déviants que provoque l’effondrement des institutions. »
Le dernier numéro de la revue du Tef (TEF 7/2007) est en ligne gratuitement sur internet http://www.ulb.ac.be/socio/tef/page_tef.htm
Mise en compétition des diplômés universitaires.
Quelle place pour les descendants d’immigrés ?
Belgique – Europe
Depuis le sommet de Tampere d’octobre 1999, l’Union européenne n’a cessé de plaider pour la réouverture des frontières à l’immigration de travail et pour une immigration sélective visant à pallier les prétendues « pénuries » de main-d’oeuvre qualifiées dans certains secteurs et faire face aux multiples besoins (services aux personnes âgées et paiement des pensions notamment) provoqués par le vieillissement de sa population.
Pour ce faire, la Commission européenne vient d’adopter une directive sur les conditions d’entrée et de résidence des ressortissants hautement qualifiés des Pays-Tiers afin de « pourvoir les États membres et les entreprises européennes d’outils supplémentaires pour le recrutement, le maintien et la meilleure affectation (ou ré-affectation) des travailleurs dont ils ont besoin ». Pour l’Union européenne, il s’agit d’accroître la compétitivité de son économie en améliorant la contribution de l’immigration légale.
Des critiques sont adressées à cette politique migratoire sélective copiée sur le modèle Nord Américain, alors que les immigrés résidants de longue date et leurs descendants, en Belgique et en Europe, connaissent actuellement un taux de chômage important qui est de trois à cinq fois plus élevé que celui des nationaux, en ce inclus les détenteurs d’un diplôme de l’enseignement supérieur.
Par ailleurs, le pillage « de cerveaux » des pays paupérisés va contribuer à perpétuer un ordre économique inégalitaire qui leur sera hautement préjudiciable en maintenant les conditions mêmes du sous-développement. En agissant de la sorte, la pression à l’émigration à partir de ces pays ira croissante alors que la plupart des États membres de l’UE disent vouloir arrêter ces flux migratoires vers l’Europe et ne cessent de la criminaliser.
Qu’est-ce qui justifie le recours à l’immigration sélective d’une main d’oeuvre hautement qualifiée alors que le chômage frappe les diplômés du supérieur issus de l’immigration formés par nos universités en Belgique et en Europe ?
Quelles sont les conséquences de la mise en compétition internationale des diplômés universitaires pour les immigrés et leurs descendants ?
C’est en partie à ces questions que les contributions de ce numéro de la revue TEF tenteront de répondre, en confrontant le discours de l’UE sur l’immigration sélective avec les réelles difficultés d’insertion dans l’emploi que connaissent les diplômés du supérieur immigrés et descendants d’immigrés.
Bonne lecture.
« Il faut mettre en forme les esprits des enseignants pour qu’ils adhèrent aux objectifs de l’économie ».
« L’enseignement supérieur doit être pensé comme un prestataire de service éducatif ».
Bruxelles, 1989, Table ronde des industriels européens [Rapport sur l’enseignement supérieur]
À l’heure où les médias se contentent de ridiculiser le mouvement étudiant, saluons – une fois n’est pas coutume – le louable travail de L’Autre Campagne, qui nous propose un film didactique sur la réforme des Universités. Genèse, enjeux, causes et conséquences : le vrai visage d’une privatisation qui ne dit pas son nom, et qui a trouvé cela bien plus joli – et beaucoup moins inquiétant – de se faire appeler autonomie.
Ce film est découpé en quatre volets. Pour visionner les 3 autres parties, vous pouvez vous rendre sur les sites de L’Autre Campagne, ou de Sauvons la Recherche.
Universités, le grand soir / Réfutations II
Un film de L’Autre campagne et Sauvons la recherche Paris. Réalisation : Thomas Lacoste (68′).
Avec par ordre d’apparition :
Christian de Montlibert, sociologue, professeur émérite à l’Université Marc Bloch de Strasbourg (CRESS), directeur de publication de la revue Regards sociologiques et président de l’Association des amis d’Abdelmalek Sayad. Auteur de Savoir à vendre : l’enseignement supérieur et la recherche en danger (Raisons d’agir, 2005) ;
Christophe Charle, historien, professeur à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) et à l’Institut d’étude politiques de Paris, membre de l’Institut universitaire de France, directeur de l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (IHMC-CNRS-ENS) et président l’Association de réflexion sur les enseignements supérieurs et la recherche (ARESER) ;
Jacqueline Heinen, sociologue, professeure à l’Université de Versailles, présidente du Conseil d’administration de la CP-CNU (Conférence permanente du Conseil national des universités), membre du laboratoire Printemps (CNRS) et co-directrice de la revue Cahiers du Genre ;
Eric Herbert, physicien, post-doc au Laboratoire ondes et acoustiques (LOA-ESPCI) à l’Université Denis Diderot – Paris VII ;
Sophie Pochic, sociologue, chargée de recherche au CNRS, Centre Maurice Halbwachs (EHESS-ENS) et membre du Conseil d’administration de Sauvons la recherche Paris ;
Daniel Steinmetz, chimiste, ingénieur de recherche au Laboratoire de Génie Chimique de Toulouse, élu au Syndicat national des travailleurs de la recherche scientifique (SNTRS-CGT) et au Conseil d’administration du CNRS ;
Bernard Convert, sociologue, chargé de recherche au CNRS au Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques (CLERSE) à l’Université de Lille I. Auteur de Les impasses de la démocratisation scolaire : Sur une prétendue crise des vocations scientifiques (Raisons d’agir, 2006) ; Hélène Combes, politiste, chargée de recherche au CNRS (CRPS) à l’Université Paris I (Panthéon-Sorbonne) et membre Sauvons la recherche Paris ;
René Bagorski, conseiller confédéral CGT chargé des activités de la formation initiale et continue ;
Frédéric Neyrat, sociologue, maître de conférences à l’Université de Limoge (GRESOC) et membre de l’ARESER. Co-auteur de Universitas Calamitatum, Le livre noir des réformes universitaires (Editions du Croquant, 2003) et Pour l’éducation permanente (Syllepse, 2005). »
Pour soutenir cette initiative et les futurs opus de la série « Réfutations » vous pouvez acheter le DVD 12 € (frais de port inclus) paiement en ligne http://www.lautrecampagne.org ou par chèque à l’ordre de L’Autre association, 3, rue des Petites Ecuries, F-75010 Paris.
Toute demande d’information sur le film doit être adressée à :
gdebregeas@gmail.com, jerome.bourdieu@ens.fr, Sophie.Pochic@ens.fr
Université de Nanterre, un exemple affligeant de l’effet de la politique Sarkozy : diviser pour mieux régner.
Deux camps d’étudiants, peu importe de savoir si l’un ou l’autre a tort ou raison. Certains veulent aller en cours, les autres bloquent l’entrée de l’Université. Sur la demande du Président de la faculté, les CRS chargent. Les « bloqueurs » finissent sous les coups de matraques… et les applaudissements de leurs « camarades ».
Quatorze organisations d’enseignants, d’étudiants, de lycéens et de parents d’élèves adressent une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy pour exiger « d’autres choix, un autre budget, une autre politique » en matière d’éducation. Ce courrier – qui fait office de pétition – a été rendu public mercredi lors d’une conférence de presse à Paris.
« Vous semblez découvrir ce que nous n’avons cessé de dénoncer : après des années de progrès constants, de hausse du niveau de formation des jeunes, le système éducatif peine encore à remédier à l’échec scolaire de milliers de jeunes en difficulté », écrivent les signataires de cette lettre ouverte, parmi lesquels les syndicats d’enseignants FSU, l’UNSA, le SGEN-CFDT, l’organisation de parents d’élèves du public FCPE ou encore les syndicats étudiants et lycéens UNEF, UNL et FIDL.
« Cette crise est d’autant plus urgente à traiter qu’elle s’inscrit dans une société qui voit grandir les inégalités sociales et territoriales. S’il y a des difficultés dans l’Ecole, elles renvoient aussi, tout le monde le sait, à des difficultés vécues au quotidien hors de l’école par des milliers d’enfants et de jeunes », poursuivent les signataires de ce courrier adressé au président.
« Aider efficacement les jeunes les plus en difficulté, former les enseignants pour cela, combattre les inégalités sociales et le danger que représenterait l’instauration d’une école à deux vitesses, ouvrir un avenir positif pour tous les jeunes, rien de plus difficile, rien de plus compliqué sans doute, mais rien de plus indispensable pour les jeunes, pour nous, pour l’avenir du pays », ajoutent les organisations.
Pour les signataires, « l’Ecole doit réussir à se transformer. C’est ce défi-là que doit relever le Service Public d’Éducation, parce qu’il est le seul à pouvoir le faire, pour tous, et pas seulement pour les plus favorisés ou les « méritants ». C’est une question d’avenir, c’est un enjeu de démocratie ».
« Supprimer des milliers de postes, réduire l’offre d’enseignement pour tous, libéraliser la carte scolaire pour laisser se développer des ghettos scolaires, jouer la concurrence entre établissements, annoncer un collège éclaté, favoriser l’école privée, c’est menacer gravement le service public », dénoncent les auteurs du courrier, rappelant les griefs des organisations syndicales.
« Nous voulons une politique éducative ambitieuse faisant avancer notre École publique en mettant au coeur la réussite de tous les jeunes. Nous voulons pour cela d’autres choix, un autre budget, une autre politique », conclut le texte.
[Source : Associated Press – 26/09/07]
Le 4 septembre, à Blois, le Président fait lecture de sa « lettre aux éducateurs ». « Nous sommes tous des éducateurs », lance-t-il, après avoir dénoncé cette éducation qui a trop longtemps « négligé la personnalité de l’enfant ». Sarkozy reparle d’amour, les yeux dans les yeux. « Nous devons à nos enfants le même amour et le même respect que nous attendons d’eux » ; « parce que nous aimons nos enfants, nous avons le devoir de leur apprendre à être exigeants vis-à-vis d’eux-mêmes ». Puis, la sanction chère à Sarkozy, se dévoile : « Récompenser le mérite, sanctionner la faute » ; « cultiver (…) la détestation de ce qui est mal, de ce qui est injuste, de ce qui est laid, de ce qui est petit, de ce qui est mensonger. ». La détestation de Nicolas Sarkozy ?
Selon le récent rapport du Haut Conseil à l’Education (HCE), l’école française « n’a pas réussi à effacer les inégalités, mais elle les a amplifiées ». Quelques chiffres de ce rapport sont consternants : 40% des enfants sortent du CM2 avec de graves lacunes en français et en mathématiques. 10% seulement des fils d’ouvriers se retrouvent sur les bancs de l’université. 150.000 élèves quittent chaque année l’école sans diplômes. [Du Grain à Moudre – France Culture, 29.08.2007]
Le gouvernement escompte 17.000 postes en moins dans l’Education nationale l’an prochain, et non 10.000 comme l’a indiqué la semaine dernière le ministre Xavier Darcos, selon Les Echos à paraître jeudi.
« Soucieux de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique dès 2008, le gouvernement vise 17.000 suppressions de postes à l’Education nationale », écrit le quotidien économique, ce qui correspond à peu près à la moitié des départs en retraite prévus. « La contribution des ministères à la réduction des effectifs est en effet calculée à partir des prévisions de départ », selon Les Echos qui ajoute que « l’Education nationale fournira à elle seule une bonne moitié des bataillons, devant la Défense, les Finances et l’Ecologie ». « La Justice, l’Enseignement supérieur et la Recherche seront épargnés », selon le journal.
Le ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, Eric Woerth, a confirmé la volonté du gouvernement d’appliquer la politique annoncée par le président Nicolas Sarkozy de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Cela équivaut à supprimer entre 30.000 et 35.000 emplois par an, sur les quelques 5 millions de fonctionnaires.
Fin juin, Xavier Darcos avait estimé « aux alentours de 10.000 » le nombre de postes supprimés dans l’Education nationale au budget 2008, provoquant la colère des syndicats et la condamnation de la gauche.
[AFP – 05/07/07]