Le Sarkopithèque

LE SARKOPITHÈQUE A POUR BUT D’ARCHIVER PUIS DE RECOUPER LES INFORMATIONS ET RÉFLEXIONS RELATIVES AU CHEF DE L’ÉTAT, À SON GOUVERNEMENT ET À LEURS [MÉ]FAITS. Nicolas Sarkozy a été élu Président de la République le 6 Mai 2007, jour de la Sainte-Prudence. Voyons-y un signe, et non un hasard.

L’agent de sécurité et le haut fonctionnaire 03.05.08

Samedi 26 avril, Pierre-Damien Kitenge, un agent de sécurité d’un supermarché de la proche banlieue parisienne a porté plainte contre un fonctionnaire du ministère de l’Immigration pour de graves insultes racistes, une accusation que l’intéressé a vigoureusement démentie vendredi en invoquant des témoignages en sa faveur.

Cette procédure pour « diffamation et injure à caractère racial » vise nommément Gautier Béranger, adjoint du secrétaire général du ministère de l’Immigration, en charge de la communication interne. Les peines encourues sont respectivement d’un an emprisonnement et 45.000 euros d’amende, et de 6 mois de prison et 22.500 euros d’amende.Au cabinet du ministre de l’Immigration, on se refuse à tout commentaire « tant que la plainte est à l’instruction« . Pour l’entourage du ministre, qui a eu connaissance de la version de M. Béranger, il s’agit d' »un différend d’ordre privé« . Gautier Béranger « n’appartient pas au cabinet du ministre » Brice Hortefeux, a-t-on faut valoir au demeurant, il « est un fonctionnaire des services administratifs« .

SOS Racisme a demandé, si les faits étaient avérés, le départ de M. Béranger dont le comportement serait « contraire à l’éthique de la fonction publique » tandis que le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) propose la « suspension immédiate » du fonctionnaire le temps que « toute la lumière soit faite sur cette grave dérive« .

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Chronique du racisme au pays de Hortefeux et de l’Identité Nationale.
Interview de Pierre-Damien Kitenge agent de sécurité au magasin Carrefour de Bercy, par Mathieu Carbasse du site Actualités en temps réel (Nouvel Observateur).

Comment s’est passée l’altercation ?

C’était le samedi 26 avril aux environs de 13 heures. Je me trouve en arrière-caisse et un caissier fait appel à moi pour le contrôle d’un chèque comme à chaque fois qu’un client émet un chèque supérieur à 200 euros. Il s’agissait dans ce cas d’un paiement de 528 euros. Ces contrôles sont prévus par Carrefour pour s’assurer que les chèques ne sont pas impayés, et que les paiements sont bien assurés.

Je me retrouve donc entre le client et le caissier qui me remet le chèque ainsi que les papiers d’identité du client. Soudain, celui-ci s’emporte : « Qu’est-ce que c’est que cette histoire ! Vous n’avez pas le droit de toucher mes papiers. Je vous connais, vous, les noirs. Vous êtes tous des sans-papiers, des trafiquants de papiers. Retournez dans votre pays. Et ne touchez pas mes papiers. »

Il me dit également que pour 500 euros, il n’est pas nécessaire de faire un contrôle d’identité. Je ne pers pas mon sang-froid et lui explique que 500 euros, c’est presque la moitié de mon salaire et je lui demande de me laisser faire mon travail.
Alors qu’il me parle, il veut m’arracher par la force les papiers et le chèque que je tiens dans la main. Puis il sort une carte de visite sur laquelle on pouvait lire : Direction de cabinet, Ministère de l’Immigration et de l’Identité Nationale. Et le client de tenter de m’intimider : « Vous ne savez pas qui je suis. Mais vous allez voir, vous allez vous retrouver au chômage avec toute votre famille. Vous pouvez faire une croix sur votre carrière. »

Je finis alors par appeler mon responsable, qui me demande de me taire. Je peux lire la crainte dans ses yeux. Il est intimidé par l’identité du client qui lui tend une nouvelle carte de visite. Mon responsable me somme de partir, en m’expliquant qu’il va régler le problème.
Finalement, le client quitte le magasin sans que le contrôle du chèque ait été effectué.
De mon côté, face au manque de soutien de mon responsable hiérarchique, je décide de porter plainte pour injures à caractère racial et diffamation.

Quelle a été alors la réaction de votre employeur ? de Carrefour ?

Mon employeur [une société de sécurité, ndlr] m’a rapidement contacté pour que je retire ma plainte. Je lui ai répondu que je n’avais pas porté plainte au nom de Carrefour ou au nom de la société qui m’emploie mais en mon nom propre.

De leur côté, ils m’ont expliqué que le monsieur leur aurait présenté des excuses. Mais ce n’est pas auprès de mon directeur qu’il fallait qu’il s’excuse. Ce n’est pas lui qui a été insulté.
Et puis mon patron a essayé de me faire changer d’avis : « Je t’en prie Pierre, je ne cautionne pas [la plainte déposée, ndlr]. Nous sommes à Bercy, tu sais ce que cela représente (siège du Ministère de l’Economie) ».
Je lui ai expliqué que je ne retirerai ma plainte qu’à la condition que l’homme qui m’a insulté publiquement, s’excuse publiquement.

Avez-vous été surpris du manque de soutien de votre hiérarchie ?

Oui, ça m’a vraiment étonné, surtout quand je lis dans les journaux qu’ils n’ont jamais fait pression sur moi pour que je retire ma plainte. Mais le plus triste dans tout ça, c’est le manque de courage des gens qui ont assisté à la scène : tous les témoins qui avaient annoncé qu’ils allaient témoigné se sont aujourd’hui rétractés. A croire que le mammouth a toujours plus de poids qu’une petite fourmi. On ne s’attaque pas à un mammouth, comme on dit.

Source : Memorial 98 (03/05/08) I Le Point I Illustration © Cabu

 

Carrère-d’Encausse, légionnaire « libre » 31.03.08

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Ode à Hélène Carrère d’Encausse, dont le si sympathique franc-parler, notamment sur l’immigration, se voit enfin récompensé, avec une promotion au grade d’officier de la Légion d’honneur.

De la même façon, exactement, que les fiers paysans de la Beauce aiment à proclamer chaque année qu’après l’hiver le printemps vient, Hélène Carrère d’Encausse, de l’Académie française, a très longtemps prédit au doigt mouillé l’effondrement de l’URSS. Et, en effet, le Mur de Berlin est finalement tombé – lui gagnant des galons de pythie, de Nostradamusse, d’experte ès-toutes-les-Russies.

Aussi fut-ce de Moscou, enfin libérée du joug du soviétisme, qu’elle délivra au monde, et au mois de novembre 2005, alors qu’une longue révolte soulevait nos banlieues, sa nouvelle vaticination – non plus, cette fois, sur les ravages du collectivisme rouge, mais bien plutôt sur la sauvagerie coutumière des Noirs des cités françaises.

Un message plus que douteux

« Ces gens », expliqua-t-elle pour une chaîne de télévision russe, et dans un débondage d’un autre siècle, « ils viennent directement de leurs villages africains. Or, la ville de Paris et les autres villes d’Europe, ce ne sont pas des villages africains. Par exemple, tout le monde s’étonne : pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l’école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C’est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues »…

Lancée, elle ajouta : « La télévision française est tellement politiquement correcte que cela en est un cauchemar. Nous avons des lois qui auraient pu être imaginées par Staline. Vous allez en prison si vous dites qu’il y a cinq Juifs ou dix Noirs à la télévision. Les gens ne peuvent pas exprimer leur opinion sur les groupes ethniques, sur la Seconde guerre mondiale et sur beaucoup d’autres choses. On vous juge tout de suite pour infraction ». (Elle se garda cependant, et prudemment, de mieux préciser quelles opinions, précisément, les gens ne pouvaient pas exprimer, sur la Seconde guerre mondiale, sans être aussitôt poursuivis pour infraction par une justice tatillonne…) (more…)

 

Racisme : la responsabilité des élites 24.10.07

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Gérard NOIRIEL. Racisme : la responsabilité des élites.
18 octobre 2007 – 17 € – 112 pages – 113 x 210 mm – ISBN : 978-2-84597-240-7

L’historien Gérard Noiriel constate ici les impasses du combat antiraciste et plaide pour de nouveaux outils dans la lutte contre la stigmatisation de populations visées par la xénophobie. À l’heure d’un raidissement du discours public sur la notion d’identité nationale, l’auteur en appelle à la responsabilité des élites, intellectuelles et médiatiques.

Gérard Noiriel est socio-historien et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Il est l’un des précurseurs de l’histoire de l’immigration en France. Il s’est investi récemment dans la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, dirigée par Jacques Toubon, instance dont il démissionne avec sept autres chercheurs le 18 mai 2007 lorsque est annoncée la création d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale. Il a récemment publié chez Fayard Immigration, antisémitisme et racisme en France (XIXe-XXe siècle) – Discours publics, humiliations privées : il prolonge ici la réflexion en disant les moyens de lutte contre les discours offensants et archétypaux.

 

Carole Reynaud Paligot 20.10.07

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LA RÉPUBLIQUE RACIALE. Paradigme racial et idéologie républicaine 1860-1930
Un ouvrage de Carole Reynaud Paligot, avec une préface de Christophe Charle (Presses universitaires de France, Collection « Science, histoire et société », février 2006, 368 p., 28€)

Cet ouvrage est le fruit d’une recherche inédite et originale qui s’intéresse aux liens entre pensée raciale et idéologie républicaine, restés jusqu’ici dans l’ombre. Des années 1860 aux années 1920, une culture raciale présentant une vision hiérarchisée et inégalitaire du genre humain a été largement présente au sein de la communauté scientifique et politique, du monde colonial, des sciences humaines et sociales. Dès la fin du XIXe siècle, des hommes de science, rassemblés autour de la Société et de l’Ecole d’anthropologie, ont élaboré une représentation de la différence humaine en termes raciaux et produit une vision inégalitaire du genre humain. Cette culture ne s’est pas développée en marge de l’idéologie républicaine, mais au sein même des réseaux républicains de la Troisième République.

Carole Reynaud-Paligot, diplômée de l’IEP de Grenoble, est chercheur associée en histoire à l’Université de Franche-Comté. Docteur de l’EHESS, elle a consacré sa thèse Parcours politique des surréalistes (publiée aux Editions du CNRS,1995, réimpression 2001) et poursuit des recherches sur l’histoire des intellectuels et de la pensée raciale dans les années trente.

RACES, RACISME ET ANTIRASCISME DANS LES ANNÉES 30
Carole Reynaud Paligot
Collection « Sciences, histoire et société », Dirigée par Dominique Lecourt
182 pages – 20 €

Parution le 17 octobre 2007

Les représentations inégalitaires de l’altérité, présentes dans le projet républicain dès les années 1860, sont encore pleinement actives dans la France des années 1930, tant au sein de la communauté scientifique que dans le monde colonial.

L’approche psychologique permit en effet à la pensée raciale de trouver une nouvelle vigueur en abordant la diversité humaine sous le prisme des caractères intellectuels et moraux, allant jusqu’à faire de l’antagonisme entre les races le nouveau moteur des relations internationales. La forte présence de ces représentations inégalitaires eut des applications pratiques dans le domaine de la politique coloniale, limitant encore dans les années 1930 les ambitions de la mission civilisatrice, ainsi que dans le domaine de la politique de l’immigration en favorisant une immigration européenne.

En analysant un certain nombre de mythes, ceux d’une communauté scientifique qui serait restée à l’écart du racisme, d’un universalisme républicain ou encore d’un humanisme colonial français, cet ouvrage, qui poursuit l’étude de la pensée raciale inaugurée par la publication de La République raciale (PUF, 2006), apporte une importante contribution à l’étude de la culture républicaine.

« La République raciale est un ouvrage qui marquera l’historiographie autant par la qualité intrinsèque de sa recherche que par les questions radicales qu’il pose à notre compréhension du républicanisme en France »

Sudhir Hazareesingh, Revue historique, avril 2007.

 

Patrick Devedjian : un passé extrême [Droit] 13.05.07

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Étudiant en droit, Patrick Devedjian devient dans les années 1960 un membre actif du mouvement de la droite radicale Occident, tout comme Gérard Longuet et Alain Madelin.
Dans les années 1970, contrairement à ses derniers, qui soutiennent Valéry Giscard d’Estaing, Patrick Devedjian rejoint les gaullistes, et devient pendant vingt ans l’avocat de Jacques Chirac.
En 1995, il soutient, à la suite de son nouveau protecteur, Nicolas Sarkozy, la candidature présidentielle d’Edouard Balladur. Ministre de 2002 à 2005 dans les gouvernements Raffarin, il a fait depuis 2005 campagne pour son ami Nicolas Sarkozy.

LE GROUPE OCCIDENT

Patrick Devedjian (lunettes noires et gabardine claire), Alain Madelin, surnommé « Mado » au sol, et des comparses anonymes à l’arrière-plan.

A la fin des années 60, l’extrême-droite française tente de se réorganiser après la défaite de la France en Algérie. Dans ce milieu aux contours flous et aux multiples passerelles entre groupes néo-nazis, néo-fascistes, et intégristes chrétiens, deux organisations vont à l’époque se distinguer et illustrer le « renouveau » de l’ultradroite à la française : le mouvement Europe-Action et Occident. Parmi les militants les plus actifs de ces groupuscules figure alors le jeune étudiant en droit, Patrick Devedjian. (more…)